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Transcription : Conférence Manion 2023 : L'histoire du Canada – le Recensement de 2021 et les données qui nous définissent
[La musique joue. La vidéo commence par une diapositive animée montrant une tache d'encre grossissante qui change de couleur. Texte inscrit sur la diapositive : Manion Lecture / Conférence Manion 2023; Canada's Story – The Data That Defines Us / L'histoire du Canada – les données qui nous définissent.]
Narrateur : Les données. C'est la pierre angulaire de notre compréhension.
[La vidéo montre une vue en plongée de personnes qui travaillent ensemble à leurs ordinateurs portatifs et qui échangent des pages de graphiques. La scène se transforme en une image de la Terre qui tourne dans l'espace.]
Narrateur : Elles nous aident à prendre des décisions éclairées, à mesurer les progrès et à comprendre le monde qui nous entoure. Il y en a plus que jamais.
[La vidéo montre une succession d'images : une personne qui se fait vacciner; des pompiers au travail; un brise-glace qui se déplace dans des eaux gelées; un trottoir où se promènent beaucoup de gens vêtus d'habits d'hiver; une vue estivale d'une intersection bourdonnante d'activité en ville; des maçons au travail; un commis qui remet un lecteur de carte de crédit à un client dans le cadre d'une transaction; un enseignant devant une pièce bondée d'élèves; deux professionnels de la médecine qui s'échangent des renseignements; les édifices du Parlement; une image satellite d'un secteur boisé; des champs agricoles parsemés d'éoliennes; divers bâtiments gouvernementaux historiques; une personne présentant des graphiques d'information à une réunion de bureau.]
Narrateur : Qu'il s'agisse de faire le suivi de la COVID-19, de la lutte contre les incendies ou de la glace de mer dans l'Arctique, de notre population actuelle et de son évolution, du logement à l'inflation, en passant par les écoles et les soins de santé, les données permettent de dresser un portrait quantitatif du Canada.
Narrateur : Le recours à des données de grande qualité fait désormais partie intégrante des politiques publiques. Et dans notre avenir axé sur les données, le rôle fondamental des statistiques officielles et la fonction publique des données n'ont jamais été aussi essentiels.
[La vidéo montre une succession d'images : une ligne noire serpente à travers l'écran pour former un poteau de signalisation; la construction de gratte-ciel; une personne qui regarde Toronto au-dessus du lac Ontario; un groupe d'amis marchent ensemble au coucher du soleil, dont deux ont les bras l'un autour de l'autre; une personne travaille à son ordinateur portable en portant des écouteurs; des personnes admirent l'art autochtone dans un centre culturel autochtone; les édifices du Parlement; un gratte-ciel avec de la verdure urbaine; une vue estivale des gens qui marchent près de la Colline du Parlement; une personne tenant une tablette et parlant dans une salle de classe; un entrepôt avec des piles de boîtes sur des palettes, une personne déplace l'une des palettes avec un chariot élévateur.]
Narrateur : Les plus récentes données révèlent que notre pays est à la croisée des chemins. Le Canada est au cœur d'un changement identitaire. Alors que nous sommes confrontés aux défis qui nous attendent et que nous tenons compte de notre passé, nous réfléchissons tous, en tant que pays qui comprend le gouvernement, le secteur privé, le milieu universitaire et les médias, à la meilleure façon de gouverner de manière responsable et d'utiliser, de monétiser et de traiter les données.
[La vidéo montre une succession d'images : des photographies d'archives d'un bassin de secrétaires et de personnes travaillant dans une salle de courrier; un entrepôt rempli de palettes de produits papier; une personne travaille à son ordinateur tandis que deux autres regardent.]
Narrateur : Depuis plus de 100 ans Statistique Canada exploite la puissance des données pour faciliter la prise de décision. L'organisme est un atout majeur pour le Canada.
[Anil Arora apparaît dans tout l'écran. Texte à l'écran : Anil Arora, Chief Statistician of Canada / Anil Arora, Statisticien en chef du Canada]
Anil Arora : Nous sommes un acteur et une composante clés de cet écosystème de données. C'est un rôle important : arbitre de la qualité, fournisseur d'informations fiables et intendant des données. C'est un défi et une occasion. L'éventail plus riche des sources de données disponibles a accru notre pouvoir de fournir des renseignements plus pertinents et en temps plus opportun aux responsables des politiques et aux décideurs et, par conséquent, à tous les Canadiens.
[La vidéo montre une succession d'images : une personne travaille à un ordinateur avec un casque; trois personnes souriantes sont assises ensemble dans une salle de réunion; une personne regarde des documents dans une bibliothèque d'archives; plusieurs personnes sont réunies dans une salle de conférence pour une présentation; des travailleurs assemblent des étiquettes d'envoi, une pile d'enveloppes Xpresspost déjà faites et en attente d'être envoyées; une personne regarde un cahier d'exercices dans son bureau.]
Narrateur : Aujourd'hui, Statistique Canada est la source d'information la plus complète et la plus fiable du pays. L'organisme utilise une variété de méthodes pour compiler les données, non seulement des enquêtes, mais aussi des dossiers administratifs, des ententes de partage de données responsables et plus encore.
[La vidéo montre une succession d'images : un large couloir dans une salle de conférence avec une pancarte sur laquelle on peut lire « Objectifs de développement durable, 5e réunion du Groupe d'experts interinstitutions chargés des indicateurs des objectifs de développement durable »; un grand groupe de personnes assises à de longues rangées de tables avec leurs ordinateurs portables ouverts assistent à une table ronde; beaucoup de gens prennent des notes lors d'une conférence; Anil Arora parle derrière un lutrin; une longue rangée de marques-place des orateurs à la conférence; deux participants à la conférence se saluent; l'auditoire des participants à la conférence applaudit un conférencier.]
Narrateur : De la gestion des données à l'innovation, du partenariat à notre rôle de chef de file en tant qu'intendant des données ici au Canada et à l'étranger, l'organisme continue d'aller de l'avant.
[La vidéo montre une succession d'images : un groupe de personnes regarde un écran d'ordinateur à partir d'un grand espace de bureau; une diapositive de la CBC/Société Radio-Canada contenant le texte « Canada prepares pandemic response plan as coronavirus cases continue to climb. Chief Public Health Officer Theresa Tam says trajectory of COVID-19 still unknown / Le Canada se prépare à l'arrivée éventuelle du coronavirus – La Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada, note que le risque de contracter le coronavirus demeure faible pour les Canadiens »; une diapositive de la CBC/Société Radio-Canada contenant le texte « 4th case of coronavirus in Ontario confirmed. Woman in her 20s tested positive for COVID-19 in Toronto after travelling to the virus's epicentre in China / Un quatrième cas de coronavirus confirmé en Ontario. Le 21 février, une femme adulte arrivant de la Chine s'est présentée avec une toux intermittente »; une série de nouvelles concernant la COVID-19 défilent à l'écran.]
Narrateur : L'organisme était déjà sur la voie de la modernisation, mais la COVID-19 a accéléré ses plans. La population canadienne a demandé à l'organisme de passer à l'action et celui-ci a relevé le défi, faisant preuve de leadership au pays et sur la scène internationale.
[La vidéo montre une succession d'images : un avion-cargo charge une grosse cargaison; l'intérieur d'un avion-cargo chargé de fournitures; deux personnes travaillent avec des fournitures médicales; un médecin travaille dans un bureau; une ligne noire serpente à travers l'écran.]
Narrateur : De la surveillance des eaux usées à la distribution d'équipement de protection individuelle, au début de la pandémie, l'organisme a été en mesure d'être agile au moment où le Canada en avait besoin. Et il reste encore beaucoup à faire.
[La vidéo montre une succession d'images : deux personnes sont à un bureau, et l'une pointe vers l'écran d'ordinateur; un groupe de personnes pose pour une photo honorant les 25 meilleurs immigrants canadiens; un groupe de nouveaux immigrants assiste à un événement d'accueil; un groupe d'immigrants dans leurs vêtements traditionnels; un groupe de personnes posant devant une bannière d'études inuites; un membre de l'auditoire parle dans un microphone lors d'une réunion publique.]
Narrateur : Alors que le pays fait face à des défis sociaux et économiques, davantage d'efforts sont déployés pour recueillir des données sur notre nation diversifiée et sur les nombreuses et complexes intersections de l'identité.
[La vidéo montre une succession d'images : une personne compare une liste sur sa tablette à une liste sur un écran géant; une image satellite d'une zone boisée, quelques données informatiques sont superposées à cette image et sont présentées au spectateur; une vue satellite de la Terre tournant dans l'espace, tandis que des lignes représentant des flux de données encerclent la planète.]
Narrateur : Les défis de notre ère numérique offrent également des possibilités d'innovation. Nous avons tous un rôle à jouer pour exploiter la puissance des données de manière responsable. Un écosystème de données robuste nous permet de disposer de données pertinentes, opportunes et de qualité, ce qui nous aide à prendre des décisions éclairées. Cet écosystème de données est essentiel pour nous aider à relever les principaux défis et à faire progresser notre société et notre économie en période d'incertitude et de changement.
[Anil Arora apparaît dans tout l'écran. Texte à l'écran : Anil Arora, Chief Statistician of Canada / Anil Arora, Statisticien en chef du Canada]
Anil Arora : Les renseignements fondés sur des données diffusées par Statistique Canada appuient les décisions que les gouvernements, les organisations, les entreprises et l'ensemble des Canadiens prennent chaque jour. Ces décisions ont une incidence sur l'avenir de notre pays. Nous savons que de meilleures données mènent à de meilleurs résultats pour nous et pour les générations à venir.
[Texte à l'écran : « Welcome / Bienvenue »]
[Anil Arora fait son apparition sur la scène au milieu des applaudissements de la foule.]
Anil Arora : Merci. Merci. Alors, mon premier numéro de danse, <rires>.
[On aperçoit l'aîné McGregor assis dans la salle.]
Anil Arora : Merci. Aîné McGregor. Merci. Miigwech.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Je tiens d'abord à souligner que nous sommes sur les terres traditionnelles, les terres non cédées et non abandonnées du peuple algonquin anichinabé.
[Une diapositive montre une carte du territoire traditionnel algonquin anichinabé recouverte d'images d'une plume d'aigle, d'un inukshuk et du symbole de l'infini.]
Anil Arora : Ils ont été les gardiens du bassin versant de la rivière des Outaouais et ils ont accueilli des nations. Et je vous en remercie. Prenez une minute pour simplement reconnaître où nous nous trouvons.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Mon collègue Taki Sarantakis
[On aperçoit Taki Sarantakis assis dans la salle. Texte à l'écran « President, Canada School of Public Service / Président, École de la fonction publique du Canada. »]
Anil Arora : et tous mes amis dévoués à l'École de la fonction publique du Canada, merci.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Merci pour le grand honneur qui m'est fait de présenter la conférence Manion aujourd'hui.
[La vidéo montre une photo d'archives de John Manion. Il sourit et porte un smoking.]
Anil Arora : John Manion était connu pour son profond attachement au service public et je lui rends hommage
[On aperçoit le Dr Ian Manion assis dans la salle. Texte à l'écran « Mental Health System Consultant, Public Speaker, Manion & Associates / Consultant en système de santé mentale, conférencier, Manion & Associates. »]
Anil Arora : et je salut Dr. Manion, ici, qui est avec nous aujourd'hui. Merci, merci d'être ici.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Chers amis et collègues, j'ai l'impression que certains d'entre vous m'accompagnent sur scène aujourd'hui parce que vous avez façonné ma pensée et je tiens à vous en remercier.
[On aperçoit la famille d'Anil Anora assise dans la salle.]
Anil Arora : Quelques membres de ma famille sont également présents. Je vous remercie de me donner le vent dans les voiles.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Enfin, laissez-moi vous dire qu'il est simple de vous parler. Quelques collègues de Statistique Canada, qui sont ici, sont des experts en la matière. Donc, chaque chiffre que je vais vous communiquer, ils vont les examiner. <rires> Alors, ne les laissez pas trop intervenir pour dire « en fait, c'est plutôt ça. » <rires> Écoutez, si vous n'avez qu'une chose à retenir de la conversation aujourd'hui, ce doit être ceci :
[La vidéo montre l'image d'un panneau. Le texte sur l'affiche pointe à gauche « Rock / Marteau »; le texte sur l'affiche pointe à droite « Hard Place / L'enclume ».]
Anil Arora : nous sommes à un moment charnière, c'est-à-dire que nous allons terminer une ère et nous nous apprêtons à en commencer une nouvelle.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Je ne veux pas être trop dramatique, mais si vous examinez nos données, toutes les séries chronologiques sont perturbées d'une manière sans précédent. Donc, dans un sens, il est vraiment difficile de voir des tendances qui existaient auparavant et d'avoir des modèles et des prévisions et de dire avec certitude, voici ce qui va se passer ensuite.
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur scène.]
Anil Arora : Nous nous trouvons à un point tournant vraiment important. Je sais que beaucoup d'entre vous sont mes collègues dans le domaine de l'élaboration des politiques. Il est difficile d'élaborer des politiques lorsque l'avenir du pays repose sur les décisions que nous prenons.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Pour certains, eh bien, c'est édifiant. Mais pour d'autres, laissez-moi vous dire, c'est terrifiant. Mais c'est là où nous en sommes. J'ai toujours cru que l'avenir n'est pas quelque chose vers lequel nous dérivons. C'est quelque chose que nous façonnons et que nous faisons avancer. Nous ne sommes donc pas impuissants dans ce voyage. Oui, vous voyez le changement technologique, vous voyez le changement social, vous voyez les défis environnementaux que nous devons relever, et vous voyez les défis économiques que nous avons. La seule chose qui est sans aucun doute la vérité,
[Écran partagé : Anil Arora sur la scène; l'image de la diapositive montre un véhicule de course automobile.]
Anil Arora : c'est la vitesse à laquelle les choses changent. Elle s'accélère continuellement.
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur scène. Du texte bilingue apparaît, comme il est décrit.]
Anil Arora : Donc, aujourd'hui, dans mon discours, je veux me concentrer sur quatre choses. Tout d'abord, sur la démographie. Deuxièmement, je vais parler un peu du rôle de l'immigration et de la façon dont elle façonne la démographie. De l'économie, bien sûr, et de la façon dont elle est en transition. Et puis, bien sûr, le rôle des données, le rôle critique des données.
[Anil Arora sur la scène. Du texte bilingue apparaît, comme il est décrit.]
Anil Arora : Je dirais que la démographie est le destin. Et vous le verrez tout au long de la conférence d'aujourd'hui. Comme le dit le vieil adage, si vous ne savez pas d'où vous venez, n'importe quelle route fera l'affaire.
Maintenant, permettez-moi de revenir un peu en arrière et de parler un peu de notre histoire. Nous sommes un pays d'immigrants.
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Au tournant du 20e siècle,
[La vidéo montre une photo en noir et blanc d'une rivière qui coule à travers une forêt de conifères enneigés. On peut lire le texte superposé suivant : « 1901 – 1911 ».]
Anil Arora : Nous avons vu énormément de migration au Canada. Entre 1901 et 1911,
[La vidéo montre un graphique démographique bilingue, comme il est décrit.]
Anil Arora : nous avons en fait progressé à un taux annuel de 3 p. cent. Et à ce moment-là, vous connaissez le vieil adage,
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : « cap à l'ouest ». Eh bien, c'est exactement dans l'Ouest que les colons se sont installés.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : En fait, alors que les provinces de l'Ouest commencent à intégrer la Confédération, c'était une condition qu'elles soient incluses dans un recensement quinquennal.
[La vidéo montre une photo en noir et blanc d'un champ des Prairies avec les Rocheuses en arrière-plan. On peut lire le texte superposé suivant : « 1906 Census / Recensement 1906 ».]
Anil Arora : Et nous incluons en fait le recensement de l'agriculture en plus de cela.
[La vidéo montre une diapositive bilingue, comme il est décrit.]
Anil Arora : En 1911, nous étions passés à 7,2 millions. En passant, à titre d'information, le nombre d'immigrants au Canada aujourd'hui est de 8,3 millions.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Nous avons donc constaté d'énormes augmentations des terres cédées dans l'Ouest. Nous avons assisté à un secteur manufacturier en plein essor. Nous avons vu la consommation interne augmenter et nous avons vu notre secteur minier décoller. Bien sûr, après cela, comme beaucoup d'autres pays, nous n'avons pas échappé à la Grande Dépression.
[La vidéo montre une photo en noir et blanc de cabanes et de tentes délabrées dans une clairière dans les bois.]
Anil Arora : C'est une période difficile au Canada. Nous avons assisté à une immense déflation. Nous avons vu des gens perdre leur vie et leurs moyens de subsistance. Nous avons connu des troubles économiques et sociaux au cours des années trente.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Et c'est à cette époque que les gouvernements ont joué un rôle très actif et très agressif dans notre société et dans nos économies. Et vous avez vu aussi, à cause de la souffrance, l'introduction de programmes d'aide sociale. Ainsi, le Bureau fédéral de la statistique a vu le jour en 1918,
[Écran partagé : Anil Arora sur la scène; une diapositive bilingue avec l'image d'un bâtiment de la Banque du Canada.]
Anil Arora : tout comme la Banque du Canada en 1935.
[La vidéo montre un graphique démographique bilingue, comme il est décrit.]
Anil Arora : Après la Seconde Guerre mondiale une période de croissance démographique massive a permis à notre économie de bénéficier d'un secteur manufacturier robuste et des exportations de nos ressources naturelles.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Le gouvernement estimait qu'il était essentiel de croître notre population pour maintenir notre puissance industrielle et disposer d'une base fiscale solide, nécessaire pour maintenir les mesures de protection sociale adoptées à la fin de la guerre.
Anil Arora : Nous avons élaboré le Système de comptabilité nationale à l'échelle internationale, et nous avons été l'un des premiers au pays à l'adopter. Le Système de comptabilité nationale nous a permis de mieux comprendre l'économie et ses diverses composantes ainsi que les divers secteurs de l'industrie. En fait, le SCN, le Système de comptabilité nationale, ainsi que le recensement, constituent le fondement sur lequel le milieu de la finance détermine sa péréquation et ses paiements de transfert.
Eh bien, après la guerre, nos soldats sont revenus. On se demandait réellement comment nous allions les intégrer dans l'emploi de notre pays et comment nous allions mesurer le chômage. Et en fait, en 1945, cela a donné naissance à l'Enquête sur la population active. Il s'agissait de la première grande enquête menée par le Canada qui faisait appel à l'échantillonnage. Nous avons ouvert des bureaux opérationnels partout au pays, on les appelle les centres de services régionaux aujourd'hui, ce qui a accru notre portée et notre impact au Canada. En fait, j'ai commencé dans l'un de ces bureaux régionaux à Edmonton. Pas en 1945, <rires>, au cas où vous vous poseriez la question, c'était un peu plus tard, en 1988.
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Et aujourd'hui, nous avons près de 400 programmes d'enquête différents dans ce pays.
[La vidéo montre une photo en noir et blanc des quintuplées Dionne. On peut lire le texte superposé suivant : « Fertility rate / Taux de fécondité : 3.8. »]
Anil Arora : Eh bien, après la guerre, comme vous le savez tous, nous avons eu le baby-boom. Et en plus de cela, nous avions augmenté l'immigration.
[Diapositive bilingue, comme il est décrit.]
Anil Arora : Notre pays est passé de 12 millions d'habitants en 1945 à 16 millions au milieu des années 1950.
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Les colons provenaient de l'Italie, de la Grèce, du Portugal et du sud de l'Europe. En fait, ils ont façonné le tissu socioéconomique de ce pays dans l'après-guerre.
C'était la première fois que nous voyions les revenus des ménages augmenter parce que plusieurs personnes touchaient un revenu dans chaque ménage.
[Écran partagé : Anil Arora sur la scène; une diapositive avec l'image d'une sténographe.]
Anil Arora : Les femmes représentaient 24 p. cent de la population active à l'époque. Et nous étions en train de changer.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Nous passions d'une économie agricole à une économie plus industrielle. Nous quittions les régions rurales et agricoles pour nous installer dans des centres urbains. C'était une époque marquée par de vastes constructions. Nous avons vu des centrales nucléaires, nous avons vu des autoroutes, nous avons vu des usines chimiques, et nous avons vu une explosion du développement et de l'infrastructure.
Sous la direction du premier ministre Pearson, nous avons obtenu un drapeau national, le Régime de pension du Canada, le régime national d'assurance-maladie et, pour les fonctionnaires fédéraux, le droit à la libre négociation collective.
[Une image d'une balance superposée à une carte du Canada. D'un côté de la balance se trouve « Europe » et de l'autre, « Africa/Afrique Asia/Asie ». La balance devient plus lourde de l'autre côté de l'Europe.]
Anil Arora : En fait, en 1967, nous avons effectué un changement assez massif dans notre politique d'immigration. Nous avons mis sur pied le système de points.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : En fait, ce changement massif a façonné la nature de ce pays d'une manière très fondamentale. Et dans un sens, nous sommes aujourd'hui au début d'une autre vague massive d'immigration.
[La vidéo montre un graphique démographique bilingue de 1860 à 2020 : « Population Growth – Croissance de la population », les pics dans le graphique indiquent de grandes augmentations en 1901, 1911, dans les années 1950 et un autre pic à compter de 2020.]
Anil Arora : Et franchement, le rythme est différent de tout ce que nous avons vu auparavant. C'est vertigineux.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : En 2022, nous avons assisté à l'arrivée au Canada du plus grand nombre d'immigrants, soit plus de 1 million de personnes. 400 000 personnes avaient un statut permanent et 600 000 avaient un statut temporaire. Comme vous le savez, beaucoup d'immigrants temporaires finissent par rester dans ce pays. Dans quelques semaines, nous dépasserons la barre des 40 millions de personnes dans ce pays.
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Permettez-moi de comparer notre situation à celle de quelques autres pays. Tout d'abord, le Japon.
[La vidéo montre une carte du Japon. Diapositives bilingues superposées, comme il est décrit.]
Anil Arora : Il a enregistré cette année son plus faible taux de naissances. Son taux de fécondité est de 1,3. Vous avez besoin de 2,1 pour maintenir la stabilité de la population. Le pays a fermé, l'année dernière, 430 écoles. Son taux de participation au marché du travail est passé de 70 p. cent en 1993 à 59 p. cent l'an dernier.
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Le fardeau des personnes qui travaillent, qui doivent soutenir celles qui ne travaillent pas, qui sont principalement âgées, est considéré comme insoutenable par beaucoup de gens.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Sa part de la dette par rapport au PIB est la plus élevée au monde. Et plus de 90 000 personnes ont plus de 100 ans. 90 000 centenaires. Et la population résidente étrangère, parce que, comme vous le savez, ils ont une attitude différente envers les immigrants,
[La vidéo montre une carte du Japon. Diapositives bilingues superposées, comme il est décrit.]
Anil Arora : se situe à seulement 2,29 p. cent.
[La vidéo montre une carte du Japon. Diapositives bilingues superposées, comme il est décrit.]
Anil Arora : Prenons l'Italie. La population de l'Italie est en baisse constante depuis 2014. Son taux de fécondité est de 1,24. Son taux de participation au marché du travail est de 61 p. cent et sa population résidente étrangère se situe à un peu plus de huit et demi, soit 8,6 p. cent.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Elle perdra un cinquième de sa population d'ici 2050.
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Prenons maintenant notre cas.
[Écran partagé : une vue du public avec Anil Arora sur la scène; une carte du Canada, avec des diapositives bilingues superposées, comme il est décrit.]
Anil Arora : Notre taux de fécondité est de 1,4, pas si loin. Notre taux de participation au marché du travail est de 66 p. cent. Mais la grande différence ici est l'immigration. 23 p. cent des Canadiens sont des immigrants.
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Et au fait, nous vieillissons encore en tant que pays, même avec l'immigration.
[Diapositive bilingue, comme il est décrit.]
Anil Arora : La population temporaire actuelle au Canada équivaut à la population autochtone, à 1,8 million. Pensez-y une minute.
[Écran partagé : une vue du public avec Anil Arora sur la scène; une vue aérienne en hiver d'une foule de personnes toutes vêtues de différentes couleurs vives debout à l'extérieur sur un sol enneigé. Ensemble, elles prennent la forme d'une carte du Canada; diapositives bilingues superposées, comme il est décrit.]
Anil Arora : Entre 2016 et 2021, notre recensement a révélé une croissance de 5,3 p. cent, la plus élevée du G7. Notre population autochtone a augmenté presque deux fois plus rapidement et s'établit à 9,4 p. cent.
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : En 2022 seulement, nous avons connu une croissance de 2,7 p. cent. Comme je l'ai mentionné plus tôt, 96 p. cent de notre croissance, soit à peu près tout le monde, est attribuable à l'immigration. Si nous maintenons ce taux de croissance, c'est comme si les intérêts étaient composés.
[La vidéo montre une vue aérienne hivernale d'une foule de personnes toutes vêtues de différentes couleurs vives debout à l'extérieur sur un sol enneigé. Ensemble, elles prennent la forme d'une carte du Canada; diapositives bilingues superposées, comme il est décrit.]
Anil Arora : Dans les 26 prochaines années, nous doublerons notre population.
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : 26 ans est un clin d'œil dans notre histoire. C'est une génération.
[La vidéo montre une collection variée de photographies de personnes souriantes. Diapositives bilingues superposées, comme il est décrit.]
Anil Arora : Alors, décomposons cela un peu plus. Qui vient au Canada? Qui vient dans ce pays? Une personne sur quatre vient d'Europe, des îles britanniques ou des États-Unis. 62 p. cent viennent d'Asie. Et notre population racisée au Canada aujourd'hui est de 26 p. cent.
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Quatre virgule six millions de personnes parlent une langue autre que l'anglais ou le français. Les autres langues les plus parlées à la maison sont le tagalog, le panjabi, le mandarin, le cantonais, l'arabe. Les langues autochtones ont connu une légère augmentation de 7 pour cent entre 2016 et 2021, principalement en tant que deuxième langue. Près de 35 pour cent de la population canadienne n'a aucune croyance religieuse et 53 pour cent reste chrétien.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : La population musulmane, environ 5 p. cent; la population hindoue et sikhe, environ 2 p. cent. Donc, si nous devions examiner notre croissance sur une horloge démographique,
[Écran partagé : Anil Arora sur la scène; une diapositive avec l'image d'une main tenant un chronomètre. Diapositives bilingues superposées, comme il est décrit.]
Anil Arora : chaque minute de la journée, chaque minute un immigrant arrive dans ce pays. Toutes les 50 secondes, un non-immigrant vient au Canada. Toutes les 21 minutes, quelqu'un quitte ce pays. Cela vous donne simplement une échelle de nos progrès.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Alors, supposons que Taki nous ait tous invités ici dans 20 ans. Nous serions assis ici. Vous seriez assis dans les rangées et si vous regardiez à votre gauche et à votre droite, une personne sur trois serait née à l'étranger. Une personne sur deux serait un immigrant ou ses parents seraient immigrants. En fait, une personne sur quatre viendrait d'Asie ou d'Afrique.
[La vidéo montre une collection variée de photographies de personnes souriantes. Diapositives bilingues superposées, comme il est décrit.]
Anil Arora : À ce rythme, la population noire au Canada sera plus importante que la population chinoise. Et le taux de population racisée au Canada d'ici 2041 sera supérieur à 40 p. cent.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Donc, la question que je vous pose est la suivante : pour qui construisons-nous ce pays? À l'image de qui? Allons-nous prendre tous nos préjugés, toutes nos iniquités et toute la disproportion que nous avons et simplement les transposer à l'avenir?Ou allons-nous prendre en compte les besoins, les préférences et les désirs des personnes qui vont faire ce pays et qui feront partie de l'avenir? Et allons-nous chasser les conséquences imprévues, ou allons-nous les intégrer à la façon dont notre politique est structurée?
Statistique Canada, au cours de la pandémie, aurait eu toutes les raisons de dire, vous savez quoi? Les gens se battent pour leur vie. Les entreprises luttent pour rester en vie. Nous n'avons pas besoin de les soumettre à des enquêtes et de les accabler davantage. En réalité, nous avons fait le contraire. Nous avons dit que, lorsqu'il y a du brouillard et que nous ne savons pas où nous allons, nous avons besoin de plus de données, nous avons besoin d'une meilleure clarté. Et nous avons mis en place une série de programmes, dont un très important sur les données désagrégées. Alors, permettez-moi de m'attarder à quelques résultats. Et permettez-moi d'examiner l'éducation et le travail.
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Trois Autochtones sur quatre au Canada terminent leurs études secondaires. Et si nous examinons les Autochtones dans les réserves, environ 55 p. cent terminent leurs études secondaires. L'âge médian des Autochtones au Canada est de 8,2 ans plus jeune que celui du pays. Et en fait, le taux d'emploi dans les réserves est de 56 p. cent.
[Diapositives bilingues, comme il est décrit.]
Anil Arora : Si vous regardez les emplois des titulaires de baccalauréat chez les enfants de personnes noires, ou d'immigrants africains, vous remarquerez qu'ils sont surreprésentés de manière assez importante dans des emplois qui n'exigent en réalité que des études secondaires ou peut-être même moins, et pourtant ils ont des baccalauréats. Leurs taux d'emploi sont à la traîne. Et c'est ce qui se produit partout pour les groupes racisés.
[La vidéo montre un professionnel de la santé noir prenant des informations d'un patient dans une salle d'attente achalandée. Diapositive superposée, comme il est décrit.]
Anil Arora : Concentrons-nous un instant sur le secteur de la santé. Une infirmière formée à l'étranger sur trois travaille comme infirmière au Canada. Pour les médecins, ce n'est pas beaucoup mieux.
[La vidéo montre un professionnel de la santé d'origine asiatique. Diapositive superposée, comme il est décrit.]
Anil Arora : Deux sur cinq travaillent en fait comme médecins s'ils ont été formés à l'étranger.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Pour les personnes nées et formées au Canada, c'est neuf sur 10. Nous n'avons jamais vu autant de postes vacants au Canada dans le secteur des soins de santé. Selon notre Enquête sur les postes vacants et les salaires, il y en a 147 300. Et 15 p. cent, soit plus de 5 millions de Canadiens, n'ont pas de fournisseur de soins de santé régulier.
En ce qui concerne la santé mentale, 45 p. cent de nos travailleurs de la santé nous ont dit que leur santé mentale s'était détériorée au cours des trois dernières années. Une infirmière sur quatre, un membre du personnel sur six qui sont des travailleurs de soutien, un médecin sur 10 ont déclaré vouloir quitter la profession au cours des trois prochaines années.
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Et pourtant, nous allons avoir la plus grande population âgée de 80 ans ou plus jamais connue. Comme vous le savez, les besoins disproportionnés en soins de santé de ces personnes ne vont pas cesser avant un certain temps. Rappelez-vous ce que j'ai dit, destin et démographie? Ce sont ces baby-boomers.
Environics et Century Initiative ont réalisé un sondage en octobre dernier. 69 p. cent des répondants ont dit qu'ils appuyaient le niveau actuel d'immigration. 85 p. cent d'entre eux estiment que l'immigration a un impact très positif sur notre économie. Mais 46 pour cent estime toutefois qu'il y a trop d'immigrants qui viennent dans ce pays et qui n'adoptent pas les valeurs canadiennes.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Nous avons assisté à une augmentation des crimes haineux. Nous avons vu que le racisme est en hausse comme jamais auparavant. Bien sûr, l'immigration ne se répartit pas uniformément au Canada. Prenez Toronto ou Vancouver : nous allons voir des populations racisées totalisant plus de 70 p. cent. Regardez Edmonton, Calgary ou Ottawa : les groupes racisés compteront pour plus de 50 p. cent de la population d'ici 2041. Ce n'est pas loin. Comparons cela aux régions rurales de notre pays. Aujourd'hui, 5 p. cent des résidents sont racisés et ils passeront à 10 p. cent.
[La vidéo montre un graphique démographique bilingue, comme il est décrit.]
Anil Arora : Le tiers des immigrants permanents s'installent dans les six plus grandes villes urbaines du Canada : Toronto, Vancouver, Montréal, Calgary, Edmonton et Ottawa. Nos communautés rurales sont en déclin, mais si les tendances actuelles se maintiennent le contexte pourrait changer.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Nous parlons beaucoup de logement. Comment allons-nous loger tous ces immigrants? Eh bien, laissez-moi vous dire que les défis sont encore plus grands que cela.
[Écran partagé : Anil Arora sur la scène; des diapositives avec des images d'une personne avec un vélo dans un quartier résidentiel; des enfants jouant dans un parc. Diapositives bilingues superposées, comme il est décrit.]
Anil Arora : Comment pouvons-nous construire des villes et des collectivités inclusives avec des espaces verts, des zones humides, des terres agricoles, des parcs urbains, des garderies, des soins de santé, des centres commerciaux,
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : du transport en commun et une infrastructure numérique pour que chaque personne puisse réussir?
Parce que c'est ce qu'il faudra pour que ce pays réussisse.
[Écran partagé : Anil Arora sur la scène; une diapositive avec une image d'une vue aérienne d'un quartier de banlieue en expansion.]
Anil Arora : Notre code postal ne peut pas être le déterminant
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : de nos revenus, de notre inclusion sociale, de notre qualité de santé, voire de notre mortalité. Et pourtant, c'est le cas aujourd'hui.
Reconnaitre le clivage français/anglais, en particulier dans les communautés minoritaires parlant une langue officielle, sera importante pour garantir l'égalité des chances en matière d'éducation et des prestations de services dans un Canada bilingue.
[Écran partagé : La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène; une diapositive montre le logo des Oilers d'Edmonton.]
Anil Arora : Et si vous pensiez que c'était la fin de nos défis, <rires> je devais en parler.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Rappelez-vous, j'ai grandi à Edmonton, au cas où vous vous poseriez la question.
Permettez-moi de faire la transition vers l'économie.
[La vidéo montre l'image d'une tour de sondage contre un magnifique ciel de coucher de soleil. Texte bilingue superposé, comme il est décrit.]
Anil Arora : Nous avons toujours été, et nous le sommes encore, une économie très forte reposant sur les ressources, et une nation commerciale très forte.
[La vidéo montre l'image de machines robotisées dans une énorme usine automobile. Texte bilingue superposé, comme il est décrit.]
Anil Arora : La construction de notre nation a été synonyme de construction d'infrastructures. La prospérité que nous avons eue dans une partie du pays,
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : grâce à cette infrastructure, nous a permis de partager la richesse dans d'autres régions du pays. Et aussi lorsque le secteur manufacturier, le pétrole et le gaz, le secteur minier ou d'autres secteurs allaient bien, il a amorti le choc dans d'autres régions du pays.
[Écran partagé : La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène; une succession de diaporamas : une voie ferrée solitaire; un machiniste travaillant avec une meuleuse; un long tronçon de la Transcanadienne avec les Rocheuses au loin.]
Anil Arora : Nous avons construit des chemins de fer à partir des années 1880. Nous avons construit des pipelines avec la découverte de pétrole dans les années 1940. Et nous avons construit, bien sûr, des autoroutes, y compris la Transcanadienne entre 1962 et 1971.
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Laissez-moi vous dire, il y a une autre infrastructure que nous avons développée que vous n'avez peut-être pas vue, mais c'est l'infrastructure statistique. Et cela a été tout aussi transformateur pour ce pays.
J'ai parlé plus tôt des paiements de transfert de péréquation. Nous ne pouvons le faire que parce que nous avons une infrastructure de données solide, une infrastructure statistique. La façon dont nous réaffectons les taxes, comme la TVH. Le recensement et sa contribution au bon fonctionnement de la démocratie pour ce qui est de la représentation. Nous ne sommes pas seulement des fournisseurs passifs et pas des fournisseurs exclusifs, bien sûr. Nous sommes intégrés, tout comme l'infrastructure physique de ce pays, à son bon fonctionnement.
Donc, notre population dans le monde, nous sommes environ moins d'un demi-pour cent. Si vous deviez classer la population dans le monde, nous serions au 39e rang.
[La vidéo montre l'image d'un gratte-ciel en construction et le drapeau canadien flottant, sur un ciel bleu clair. Texte bilingue superposé, comme il est décrit.]
Anil Arora : Notre économie aujourd'hui est de 2 billions de dollars américains. Nous sommes au neuvième rang sur le plan de l'économie si l'on tient compte de notre taille.
[La vidéo montre une diapositive contenant du texte bilingue, comme il est décrit.]
Anil Arora : De ce montant, environ 270 milliards concernent la location, la location par bail et l'immobilier. 195 milliards sont dans le secteur manufacturier. 156 milliards sont dans le secteur minier, l'exploitation de carrières, le pétrole et le gaz.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Et nous avons environ 150 milliards dans d'autres secteurs clés comme la construction, les finances et les assurances, la santé et l'aide sociale. Nous sommes 3 p. cent plus importants aujourd'hui qu'avant la pandémie, sur le plan de l'économie. En 2022, notre économie a connu une croissance de 3,4 p. cent. Nous avons 865 000 travailleurs de plus aujourd'hui sur le marché du travail qu'avant la pandémie. Nous constatons que la pauvreté et les inégalités de revenus ont diminué au cours des dernières années.
Et c'est en grande partie grâce, bien sûr, au revenu, à l'emploi, à l'augmentation du nombre de personnes qui travaillent, mais aussi aux transferts gouvernementaux. Et vous voyez que le revenu disponible des ménages a augmenté de 20 p. cent au cours de la pandémie. Même dans les quintiles de revenu inférieurs. Nous constatons aujourd'hui un taux d'épargne deux fois supérieur à ce qu'il était avant la pandémie. En fait, les dépôts dans les comptes bancaires aujourd'hui sont 160 milliards de dollars de plus qu'ils ne l'étaient auparavant. Ainsi, la capacité de demande a augmenté. Et, bien sûr, vous voyez les conséquences sur l'IPC, l'indice des prix à la consommation.
[Écran partagé : La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène; une diapositive montre l'image d'une personne portant un panier de magasinage.]
Anil Arora : L'indice des prix à la consommation a été à un maximum de 8,1 pour cent en juin 2022
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : et a depuis ralenti en raison de la diminution des prix de l'énergie, tombant à 4,3 pour cent en mars.
[La vidéo montre une diapositive contenant du texte bilingue, comme il est décrit.]
Anil Arora : Les prix élevés des denrées alimentaires, des intérêts hypothécaires et des loyers continuent de poser de sérieux problèmes à de nombreux Canadiens,
[La vidéo montre une diapositive avec l'image d'un jeune couple à une table de cuisine, qui semble inquiet par rapport à une facture.]
Anil Arora : en particulier aux jeunes et aux immigrants récents.
[La vidéo montre une diapositive contenant du texte bilingue, comme il est décrit.]
Anil Arora : L'escalade rapide des taux hypothécaires pourrait ajouter environ 1 000 $ aux paiements mensuels habituels et en même temps les augmentations annuelles des prix de
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : nouveaux contrats de location dans de nombreuses villes sont à deux chiffres.
L'une des choses que nous avons faites pendant la période de la COVID était une enquête sur la situation des entreprises pour savoir comment les entreprises se portaient pendant cette période.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : En fait, cette enquête nous dit, parce que nous la poursuivons, que les entreprises vont continuer à afficher de fortes ventes. Bien sûr, elles sont confrontées à un taux d'inflation élevé. Elles ont une pénurie de main-d'œuvre, des problèmes de main-d'œuvre. Et en fait, beaucoup d'entre elles commencent maintenant à voir des dépenses de consommation plus faibles et, bien sûr, modifient leurs investissements en conséquence.
Comme vous le savez, nous constatons au Canada une économie bien intégrée et fortement dépendante de ce qui se passe à l'échelle mondiale. Mais laissez-moi vous dire, elle l'est beaucoup plus en termes de ce qui se passe aux États-Unis. Notre commerce international pour améliorer notre niveau de vie sera absolument crucial. Et la COVID, et bien sûr l'invasion russe de l'Ukraine, ont beaucoup nui aux chaînes d'approvisionnement et ont perturbé les flux commerciaux. Nous allons devoir continuer, tout comme beaucoup d'autres pays, à envisager des politiques novatrices pour être en mesure de contrer certains des mécanismes qui sont mis en place pour que ces chaînes d'approvisionnement soient résilientes, et avoir en fait une économie plus respectueuse de l'environnement et des investissements et des flux de capitaux vers ce pays. Et si vous regardez ce qui se passe aux États-Unis, qu'est-ce qu'ils ont élaboré?
[Écran partagé : La vidéo montre Anil Arora sur la scène; une diapositive montre l'image d'un drapeau américain avec du texte bilingue superposé, comme il est décrit.]
Anil Arora : La loi sur la réduction de l'inflation des États-Unis.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Vous avez entendu parler de ChatGPT?
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Vous en avez probablement entendu parler tout récemment, n'est-ce pas? Alors comme si nous n'avions pas assez de problèmes à gérer sur le plan social et environnemental, nous avons maintenant cette technologie. Elle constitue une grave menace de perturbations très importantes. Pas seulement pour les secteurs les moins bien payés, mais aussi les secteurs informatiques très bien rémunérés. Et comme vous le savez, certains ont dit : « Assez! Pouvez-vous faire en sorte que le monde s'arrête pendant quelques minutes? » Eh bien, le monde ne s'arrête pas. Nous ne nous arrêtons pas. Nous sommes Canadiens. Nous devons intensifier nos efforts. Le changement va simplement continuer à venir à nous. Encore une fois, ce rythme dont je parlais.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Nous sommes un pays riche en ressources naturelles
[La vidéo montre une collection d'images : une exploitation minière; un champ de prairie parsemé d'éoliennes; un grumier entièrement chargé; un homard tiré de l'eau.]
Anil Arora : et l'adaptation aux changements climatiques est à la fois un défi majeur et une occasion majeure. Nous ne pouvons pas manquer cette prochaine vague.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Certains disent que nous avons manqué la vague de gaz naturel. Nous ne pouvons pas manquer cette prochaine vague. Nous devons trouver un moyen de maintenir la force de nos industries d'extraction, avec une empreinte environnementale plus faible. Et nous devons examiner les possibilités de mieux utiliser nos abondantes richesses, dans des domaines tels que les minéraux critiques, et de créer de nouvelles chaînes d'approvisionnement et de nouvelles formes de richesse dans ce pays.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Je pense que vous savez que nous nous sommes engagés à réduire nos émissions de GES
[La vidéo montre un graphique bilingue des émissions de GES, tel que décrit.]
Anil Arora : de 40 à 45 p. cent d'ici 2030, et d'être carboneutres d'ici 2050. Je veux dire, ce sont des objectifs assez ambitieux et impressionnants.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : À titre d'information, nous émettons environ 670 tonnes métriques d'équivalent de dioxyde de carbone aujourd'hui. Certains ont estimé que le montant des investissements nécessaires pour atteindre ces objectifs se situerait entre 60 et 160 milliards de dollars par année. Réfléchissez-y un instant. Entre 60 et 160 milliards par an seront nécessaires.
Et donc, certains disent : « Eh bien, fermez simplement le secteur de l'énergie. » Rappelez-vous quand j'ai dit que cela représentait 156 milliards de dollars par année pour notre économie? Vous ne pouvez pas simplement faire cela. Et disons que vous avez besoin de 160 autres milliards, c'est 320 milliards. Où allons-nous trouver cette somme? La voie à suivre doit donc être avec le secteur de l'énergie. Il faudra, en fait, que tous les secteurs, qu'il s'agisse du secteur de la construction, des transports ou d'autres, travaillent de manière responsable afin d'atteindre certains de ces objectifs. Et ils vont chacun devoir contribuer de manière très importante.
[La vidéo montre un graphique bilingue sur les investissements, comme il est décrit.]
Anil Arora : Écoutez, attirer et investir des capitaux est un énorme défi dans ce pays. Si vous regardez nos industries traditionnelles des ressources, elles ont été le principal attrait de ce capital d'investissement dans ce pays, qui, comme je l'ai mentionné, a ce genre d'effet égalisateur.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : C'est la raison pour laquelle nous avons rebondi, soit dit en passant, après la récession précédente. C'est grâce aux investissements dans nos secteurs traditionnels.
Il est moins évident de savoir d'où viendra l'élan d'une croissance tirée par les investissements à l'avenir. Les investissements dans les ressources traditionnelles ont permis une croissance équitable dans les ressources traditionnelles, ont permis une croissance équitable des revenus et ont ouvert la voie appartenant à la classe moyenne.
Deux conditions fondamentales sont absolument nécessaires et très importantes. Premièrement, les
entreprises nationales et étrangères doivent investir ici au Canada et la deuxième condition est que
nous devons produire des besoins et des services dont le monde entier a besoin. Et elles doivent être prêtes à payer pour cela. Pourtant, comme vous le savez, les trois quarts de nos exportations sont destinées aux États-Unis.
Les secteurs de l'énergie et de l'automobile, comme vous le savez, dépendent absolument des chaînes d'approvisionnement nord-américaines. Nous sommes à la fois partenaires et concurrents. Si vous regardez la Loi sur la réduction de l'inflation, c'est un énorme domaine de collaboration et de concurrence. Et cela continuera d'être un défi avec d'autres pays allant dans la même direction.
Maintenant, je vais passer à la productivité.
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : La productivité, comme on dit, n'est pas tout, mais c'est presque tout. Notre niveau de vie dépend de la productivité. Et si vous regardez notre productivité sur le plan du travail,
[La vidéo montre un graphique bilingue sur la production relative au travail, comme il est décrit.]
Anil Arora : elle a ralenti entre 2015 et 2019. En fait, elle ne s'en est pas rétablie. Et si vous commencez à comparer notre productivité à celle des États-Unis, cet écart continue de se creuser. Les États-Unis investissent tout simplement plus dans le capital et dans le développement humain.
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Nous ne pouvons tout simplement pas, en tant que pays, nous permettre de grandir et de devenir pauvres. Nous devons croître et les revenus par habitant doivent suivre le rythme. Nous devons donc faire croître nos économies proportionnellement à notre population.
[Anil Arora s'arrête un instant pour prendre une gorgée d'eau.]
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Compte tenu de nos réalités démographiques, il est difficile d'envisager une augmentation
[La vidéo montre une diapositive d'une citation de Tiff Macklem : "Alors que nous sortons de la pandémie de COVID-19, le Canada a la possibilité de réaliser des gains de productivité qui n'ont que trop tardé.
Dans les années à venir, les décisions d'investissement des entreprises détermineront la trajectoire de la croissance de la productivité du Canada."]
Anil Arora : de l'intensité du travail et des taux d'emploi au-delà des niveaux actuels. La faible productivité constitue un frein naturel à la croissance des salaires.
[La vidéo montre une diapositive d'une citation de Tiff Macklem : "As we emerge from the COVID-19 pandemic, Canada has the opportunity to make long overdue gains in productivity. In the years ahead, business investment decisions will determine the path of Canada's productivity growth."]
Anil Arora : Il est difficile d'augmenter les salaires si les entreprises ne gagnent pas plus. Les coûts unitaires de main d'œuvre ont fortement augmenté au cours de la pandémie. Ils sont de 17 pour cent plus élevés
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora: aujourd'hui qu'avant la pandémie.
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Écoutez, nous sommes le pays du G7 avec le déficit le plus faible. Nous avons le meilleur ratio dette/PIB. Et pourtant, notre dette fédérale s'élève maintenant à 1,2 billion de dollars. Notre déficit, à 43 milliards. Le service de la dette coûte annuellement 44 milliards de dollars. Le défi est de savoir comment faire croître notre économie tout en maintenant les coûts d'une infrastructure sociale en expansion.
Bien sûr, des systèmes de réglementation agiles seront essentiels; il faudra se montrer responsables et inclusifs; les provinces et les territoires participeront à ce développement. Et, bien sûr, les gouvernements autochtones doivent contribuer à façonner notre avenir.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Est-ce que tout cela vous semble un peu accablant? Et pourtant, laissez-moi vous dire qu'aucun pays refuserait d'échanger ses problèmes contre les nôtres. 58 p. cent de notre population en âge de travailler
[Écran partagé : La vidéo montre Anil Arora sur la scène; une diapositive montre l'image d'un drapeau américain avec du texte bilingue superposé, comme il est décrit.]
Anil Arora : possède un diplôme collégial ou universitaire. C'est le taux le plus élevé au monde.
Nous nous classons parmi les 10 premiers pays de l'OCDE où les inégalités de revenu sont les plus faibles et où le sentiment d'appartenance à la communauté est supérieur à la moyenne. Nous restons extrêmement compétitifs pour attirer et retenir les immigrants et les meilleurs talents avec le niveau élevé de soutien national.
Au Canada, nous avons la meilleure fonction publique au monde. Ce sont des chefs de file mondiaux dans les domaines des technologies de l'information, de l'intelligence artificielle, de l'apprentissage automatique, de la gestion responsable des données et, bien sûr, des statistiques.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Alors, voilà, mesdames et messieurs, la démographie façonne notre destin. Le rôle de l'immigration est absolument crucial. L'inclusion et la diversité sont nos forces. Nos défis de gestion du point d'intersection entre notre société, notre technologie, l'économie et notre environnement seront absolument cruciaux pour façonner notre avenir dans ce monde concurrentiel en évolution rapide.
Comment savons-nous ces choses? Eh bien, parce que nous avons un excellent système de connaissances grâce auquel, comme vous le savez, notre organisme travaille dur chaque jour pour s'assurer que vous avez l'information à votre disposition. Rien de ce que je vous ai dit n'est un secret aujourd'hui. Tout est disponible gratuitement.
[La vidéo montre l'image d'une page bilingue du site Web de Statistique Canada, comme il est décrit.]
Anil Arora : Il suffit d'aller sur notre site Web et de constater la gamme de choses auxquelles vous pouvez accéder.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Nous avons créé des carrefours et des portails qui fournissent des données dans différents domaines et des informations à partir de centaines de programmes d'enquête. Le recensement de l'environnement est le premier du genre au monde. Le Centre canadien d'information sur l'énergie, qui réunit les aspects liés à l'énergie, à l'environnement et aux personnes.
[La vidéo montre l'image d'une page bilingue du site Web de Statistique Canada, comme il est décrit.]
Anil Arora : Le Carrefour de la qualité de vie, qui va maintenant au-delà du PIB pour inclure le mieux-être.
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Il y a 84 indicateurs dans cinq domaines différents. Le Carrefour des statistiques sur le genre, la diversité et l'inclusion; des statistiques sur les Métis, les Inuits et les Premières Nations qui produisent des données supplémentaires sur la souveraineté et la capacité autochtones.
[La vidéo montre l'image d'une page bilingue du site Web de Statistique Canada, comme il est décrit.]
Anil Arora : Nous avons les objectifs de développement durable et, évidemment, le Cadre d'indicateurs canadien, qui est un sous-ensemble de cela.
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Ainsi, pendant que nous investissons dans des politiques novatrices concernant les personnes et les infrastructures, nous devons également continuer à investir dans l'infrastructure de données critiques. Et nous devons comprendre où nous en sommes. Où allons-nous, qu'essayons-nous de réaliser? Qu'est-ce qui fonctionne et qu'est-ce qui ne fonctionne pas? Nous n'avons ni ressources ni temps à perdre.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Ce sont les relations complexes entre ces aspects et les données qui nous permettent de le voir et d'être efficients et efficaces dans ce que nous faisons. Nous devons intégrer des stratégies de données dès le début. Voir plus vite, c'est agir plus vite. Et cette agilité est notre avantage concurrentiel.
Notre travail consiste à éliminer la complexité et à mettre en évidence les interconnections grâce à des données et des informations de haute qualité et nous pouvons et devons le faire de manière responsable, tout en protégeant la vie privée et la confidentialité. Il ne s'agit pas d'un compromis.
Ce n'est pas un compromis.
Nous disposons de cadres de nécessité et de proportionnalité de premier plan élaborés avec nos collègues du Conseil du Trésor et du Commissariat à la protection de la vie privée. Nous disposons de cadres de bonne gouvernance et d'éthique que d'autres organisations peuvent s'approprier. Nous disposons d'ateliers et de séminaires sur les normes et la maitrise des données pour nous aider à aller de l'avant.
[Écran partagé : La vidéo montre Anil Arora sur la scène; une diapositive montre l'image d'enfants de différentes origines ethniques qui tiennent un trophée et qui crient.]
Anil Arora : Les données sont véritablement un sport d'équipe. Nous avons pour seul objectif le bien public, nous ne sommes pas en compétition.
[La vidéo montre l'image d'une grande collection de logos bilingues d'organisations en partenariat avec le Canada.]
Anil Arora : De nouvelles sources de données et de nouveaux partenariats sont absolument essentiels pour que nous puissions réduire le fardeau; nous pouvons fournir des informations en temps opportun; nous pouvons réellement avoir de bonnes normes; nous pouvons assurer l'interopérabilité avec les renseignements personnels et la confidentialité.
[La vidéo montre l'image d'une collection encore plus grande de logos bilingues d'organisations canadiennes.]
Anil Arora : Et nous élargissons ces partenariats. Nous travaillons avec les chambres de commerce, avec le Conseil canadien des affaires. Nous travaillons avec des entreprises qui peuvent maintenant utiliser les microdonnées avec la confidentialité intégrée. Ce n'est pas de la théorie.
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Le Laboratoire de données sur les entreprises existe et est maintenant utilisé. Nous avons un réseau de 32 centres de données régionaux d'un bout à l'autre du pays, d'un océan à l'autre, y compris l'accès aux données virtuelles maintenant, où les chercheurs canadiens en données, par l'entremise de notre Réseau canadien des Centres de données de recherche, réunissent de nouvelles sources de données et nos universitaires et produisent des milliers d'articles et de nouvelles idées chaque année.
Ces partenariats sont absolument essentiels si nous voulons avoir cette base de connaissances qui nous fera avancer.
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : Nous avons des partenariats avec la Fédération canadienne des municipalités, notre Centre de gouvernance des Premières Nations, les organisations métisses, inuites et des Premières Nations, et nous aidons à renforcer la capacité en matière de gestion des données.
Bien sûr, nous travaillons depuis longtemps avec les provinces :
[Anil Arora sur la scène.]
Anil Arora : dans le domaine de la justice depuis 40 ans et dans le domaine de l'éducation depuis 25 ans. Et nous espérons jouer un rôle clé dans le dossier des données de santé.
Avec nos collègues fédéraux, vous, grâce au renouvellement de la stratégies du gouvernement fédéral relative aux données, avec nos collègues dans les médias, merci beaucoup. Vous permettez aux citoyens d'utiliser de bonnes données pour contrer la désinformation et alimenter un débat engagé et éclairé.
Et, bien sûr, Taki avec l'École. Ils ont été des partenaires extraordinaires pour veiller à ce que nous améliorions nos compétences en numératie et en littératie dans la fonction publique ainsi qu'au sein de notre population. Nous profitons pleinement de nos comités consultatifs techniques et, bien sûr, de notre Conseil consultatif canadien de la statistique.
Écoutez, aucun gouvernement seul, encore moins un seul ordre de gouvernement, ne sera en mesure de s'attaquer à tout cela et de bâtir cet avenir. Ça va prendre tout le monde. Il faudra des gouvernements, le secteur privé, la société civile, des universitaires, des chercheurs et nous tous pour bâtir l'avenir que le Canada et les Canadiens méritent.
Et, bien sûr, Statistique Canada sera là, à côté, en tant qu'acteur clé et demeurera à votre service pour jouer ce rôle d'intendant des données. Nous apportons, bien sûr, plus de cent ans d'expertise. Merci. Merci.
[La vidéo montre une vue du public avec Anil Arora sur scène. On peut apercevoir l'image d'une main tenant une feuille d'érable dans une forêt remplie de lumière tamisée à l'arrière de la scène. Le public applaudit pendant qu'Anil s'incline.]
[La vidéo montre une diapositive animée avec une tache d'encre grandissante qui change de couleur. Texte inscrit sur la diapositive : Panel Discussion / Table ronde.]
[La vidéo montre une vue du public avec les participants à la discussion assis sur des chaises sur la scène. Ils sont, de gauche à droite : Taki Sarantakis (modérateur); Goldy Hyder; Dr Alika Lafontaine; Althia Raj; Anil Arora et Chantal Bernier.]
Taki Sarantakis : Donc, c'était à peu près ce que nous, dans le domaine, appelons un tour de force du Canada de 1867 à aujourd'hui. Il n'y a rien comme de laisser de côté le superflu et d'examiner les données pour commencer à comprendre les problèmes. Et au Canada, nous avons vraiment la chance d'avoir Statistique Canada. Statistique Canada est constamment l'un des meilleurs organismes de statistique au monde, sinon le meilleur.
[Taki Sarantakis apparaît dans tout l'écran. Texte à l'écran : President, Canada School of Public Service /Président, École de la fonction publique du Canada.]
Taki Sarantakis : Dans un monde de mésinformation, dans un monde de changement, dans un monde où la compréhension de ce qui est vrai et de ce qui est faux change rapidement, nous avons une étoile polaire. Et c'est un atout assez important que nous allons utiliser dans les années à venir.
J'aimerais commencer un peu avec Chantale. Chantale, peut-être vous pouvez donner vos réflexions
[Taki Sarantakis, Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine, Althia Raj, Anil Arora et Chantal Bernier sont assis sur la scène.]
Taki Sarantakis : à cette séance de nos collègues.
Chantal Bernier : Bien, je pense que d'abord et avant tout, je traduis probablement le sentiment de tout le monde, c'était tout à fait spectaculaire. Merci beaucoup Anil.
Au-delà de cela, en tant qu'avocate spécialisée dans la protection des renseignements personnels, je vois l'équipe à laquelle Anil fait référence en affirmant que les statistiques sont un travail d'équipe. Je vois les données personnelles derrière les statistiques. Si Statistique Canada peut nous donner des renseignements aussi extraordinaires qui appuient nos judicieuses politiques publiques,
[Chantal Bernier apparaît dans tout l'écran. Texte à l'écran : Co-chair, Global Privacy and Cybersecurity Group, Dentons Canada/Codirectrice, Groupe Mondial sur la vie privée et la cybersécurité, Dentons Canada.]
Chantal Bernier : c'est parce que le ministère compte 400 programmes. C'est parce qu'il a maintenant le courage d'obtenir des données désagrégées. Cependant, nous devons, en parlant de moment charnière, faire face à cette question centrale en ce moment avec le pouvoir des données.
Nous disposons maintenant de volumes de données sans précédent. Nous avons des données qui ne sont plus seulement statiques. C'est dynamique, et c'est ce qui fait dire à Jim Balsillie : « Les données ne sont pas le nouveau pétrole, c'est le nouveau plutonium », parce que les données produisent plus de données, et elles le font de manière autonome. Nous ne savons même pas ce qui est produit à notre sujet. Donc, dans ce contexte, vous voyez le pouvoir extraordinaire de la statistique
[Taki Sarantakis, Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine, Althia Raj, Anil Arora et Chantal Bernier sont assis sur la scène.]
Chantal Bernier : pour ancrer encore mieux les politiques publiques, mais vous voyez aussi la nécessité de veiller à ce que cela se fasse dans le plein respect de la personne. Et je suis rassurée, si je peux dire, de voir de nouvelles initiatives qui, je crois, aideront Statistique Canada à poursuivre ce travail courageux.
[Chantal Bernier apparaît dans tout l'écran.]
Chantal Bernier : La première se trouve dans un projet de loi qui est actuellement à l'étude à la Chambre des communes. Le projet de loi C-27 propose trois projets de loi, mais l'un d'eux réforme notre loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé. Il contient une disposition qui permettra aux entreprises de divulguer des données anonymisées, j'expliquerai ce que c'est dans un instant, à des institutions gouvernementales comme Statistique Canada à des fins bénéfiques sur le plan social. Nous n'avons jamais eu cela auparavant. « À des fins socialement bénéfiques » s'entend d'un but pour la santé, pour les biens publics, pour l'environnement, et ainsi de suite.
Et les données anonymisées ne le sont pas. Ce sont des données qui sont encore traçables. Cela signifie qu'avec la source secondaire, vous pouvez toujours retracer les données jusqu'aux personnes. Donc, nous ne parlons pas de données anonymisées en profondeur, nous parlons de données personnelles, et pourtant il sera possible de les donner aux organisations gouvernementales dans un cadre d'optimisation des données. La législation [INAUDIBLE] pour le droit à la protection des renseignements personnels vient d'être réformée, donnant les mêmes paramètres. Je veux donc simplement mentionner que nous devons vraiment relever le défi de l'optimisation des données dans le plein respect des renseignements personnels afin que nous puissions continuer à produire ce genre de statistiques de qualité.
[Taki Sarantakis, Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine, Althia Raj, Anil Arora et Chantal Bernier sont assis sur la scène.]
Taki Sarantakis : Oui, Jim appelle ça du plutonium. Je vais aller plus loin. J'appelle cela de l'oxygène. C'est essentiel pour l'État. Et les liens entre les origines de l'État et les données sont presque les mêmes. Vous pouvez les voir dans tous les pays du monde occidental et dans une grande partie du monde oriental; les données et le statut d'État vont de pair.
Je veux maintenant passer la parole à Goldy, et si Anil est un peu Cassandra aujourd'hui, Goldy est – non, désolé, le contraire. Anil est un peu Pollyanna aujourd'hui. Goldy est un peu grincheux aujourd'hui, <rires>. Ainsi, Goldy jouera le rôle de Cassandra.
[Taki Sarantakis apparaît dans tout l'écran. La caméra se tourne lentement pour inclure Goldy Hyder.]
Taki Sarantakis : Anil a commencé par dire que nous sommes à un moment charnière au Canada. Et lorsque vous venez à l'École pour parler aux SMA et aux futurs sous-ministres, vous dites quelque chose de très semblable. Vous dites que nous sommes dans une période très grave. C'est ainsi que vous commencez presque toutes vos conférences à l'École. Nous sommes dans une période très grave. Dites-nous un peu ce que vous avez ressenti et comment vous avez réagi à tout ce qu'Anil disait.
Goldy Hyder : Eh bien, tout d'abord, merci, Taki, pour l'invitation.
[Taki Sarantakis, Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine, Althia Raj, Anil Arora et Chantal Bernier sont assis sur la scène.]
Goldy Hyder : Je suis fier de mon ami Anil ici, qui a fait, comme vous l'avez dit, un tour de force. J'ai écouté très attentivement les propos, et je pense que cela ne fait que souligner ce que je veux dire au sujet de la gravité de l'époque dans laquelle nous vivons. Et je n'en parle pas seulement dans le contexte du Canada.
[Goldy Hyder apparaît dans tout l'écran. Texte à l'écran : President and Chief Executive Officer, Business Council of Canada / Président et chef de la direction du Conseil canadien des affaires.]
Goldy Hyder : Je commence souvent mes remarques en disant de jeter un coup d'œil aux démocraties du monde entier. Les démocraties sont en déclin partout dans le monde. Il y en a moins aujourd'hui qu'il y a seulement 25 ans. Donc, si vous faites le compte, nous perdons. Et on doit se demander pourquoi il en est ainsi. Si nous croyons que nous avons le meilleur système, que nous avons les meilleures valeurs, que nous avons une société ouverte, inclusive, diversifiée et tout, pourquoi perdons-nous?
Une partie de la raison pour laquelle nous perdons est que le capital est agnostique à l'idéologie, et le capital est agnostique à la nationalité. La croissance et l'investissement économique vont là où le capital est le bienvenu, où il existe un régime de réglementation stable et prévisible, où il y a une dépolitisation de nos systèmes de réglementation, et où le succès et la croissance sont ambitieux et non punis.
Culturellement, beaucoup de ces démocraties ont été, et je le dis avec le plus grand respect, sans juger ce que je vais dire, mais elles deviennent des terrains de jeu pour des intérêts particuliers. Combien de nos partis politiques s'appellent aujourd'hui des mouvements ? À l'école de sciences politiques, je n'ai jamais étudié les mouvements en tant que partis politiques, j'ai étudié les partis politiques. Et pourtant, cela signifie qu'ils sont devenus réactifs. Donc, une partie du problème ici est que nous perdons nos dirigeants politiques dans nos démocraties. Ils sont des suiveurs.
Donc, ce que nous essayons de faire dans le milieu des affaires, c'est de soulever certains de ces enjeux d'une manière responsable, honnête et franche parce que nous aimons ce pays. Nous voulons le voir atteindre [son] plein potentiel. Mais quand j'écoute mon ami, si je peux me contenter d'aller systématiquement sur ce que je dirais être les cinq « I », si vous voulez, et il y en a peut-être plus, mais il a parlé de l'immigration.
Donc, oui, il y a une histoire extrêmement positive concernant l'immigration. Nous avons travaillé très fort avec nos partis politiques pour leur dire de nous faire une faveur, de ne pas politiser cette question. Nous ne sommes pas un peuple si spécial que si vous n'êtes pas appâté et incité à aller dans les coins sombres de la xénophobie, vous connaissez notre histoire aussi bien que moi, elle n'est pas pure, elle n'est pas propre. On peut penser aux Autochtones, aux Japonais, aux Chinois, aux Sikhs, aux Juifs. Nous ne sommes pas sans taches. Alors, ne nous poussez pas à cet endroit. Heureusement, nos principaux partis politiques ont laissé l'immigration en grande partie tranquille. Et maintenant, nous avons atteint les chiffres nécessaires, soit un demi-million par année. Le contenu de cette question est distinct, mais dans l'ensemble, nous adoptons la bonne politique en matière d'immigration.
Mais nous nous trompons aussi sur certaines choses. Nous trompons les gens pour qu'ils viennent au pays, nous leur disons que nous allons reconnaître la valeur de leur éducation. Nous leur donnons des points sur ce système, puis nous ne les laissons pas travailler dans ces domaines. Donc, notre accréditation des compétences étrangères doit s'améliorer. Nous avons un arriéré d'immigration de 2,7 millions de personnes qui diminue, et je sais qu'ils y travaillent, mais les bonnes personnes n'attendent pas. Les bonnes personnes passent à autre chose. Il y aura toujours des gens, s'il y a un être humain qui respire, il voudra vivre au Canada. Mais est-ce celui que vous voulez? <Rires> Est-ce celui dont vous avez besoin? Nous devons être plus intelligents dans la façon dont nous recrutons, ce qui signifie que vous devez faire un meilleur travail pour mettre en œuvre le système d'immigration.
L'inflation. Les gouvernements de toutes les allégeances et de tous les territoires de compétence dépensent de l'argent comme s'ils étaient des marins ivres. Il n'y a pas de fin. Nous connaissons tous la fin de ce film. Vous, les fonctionnaires, le savez mieux que quiconque depuis 1993. Cela finit mal. Cela entraînera des compressions, des pertes d'emplois, des douleurs. Et nous essayons de plaider en faveur de la croissance d'une économie capable de faire face aux dépenses. Personne ne semble être aussi obsédé par la croissance de l'économie que les chefs d'entreprise ne le sont par la nécessité de faire croître cette économie.
[Taki Sarantakis, Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine, Althia Raj, Anil Arora et Chantal Bernier sont assis sur la scène.]
Goldy Hyder : L'inflation est donc un autre exemple. Si vous regardez l'innovation, nous allons devoir innover pour régler de nombreux problèmes, mais l'innovation nécessite beaucoup de capitaux et beaucoup de talent. Nous sommes lents. Nous sommes réactionnaires à bien des égards. Nous sommes très bons quand nous y parvenons, mais nous sommes lents à le faire.
Jetez un coup d'œil aux obstacles au commerce interprovincial. Un autre exemple d'un objectif qui nous appartient. Et je peux continuer encore et encore. Je n'aurai pas le temps, mais chacune de ces choses que je viens de mentionner sont des objectifs qui nous appartiennent. Vous ne pouvez pas blâmer les États-Unis, vous ne pouvez pas blâmer la Chine, vous ne pouvez pas blâmer Donald Trump. Ce sont des objectifs que nous nous imposons et qui se traduisent par un budget qui nous montre qu'il n'y a pas de croissance. Je ne prends aucun plaisir à le souligner. Ce n'est pas mon budget, c'est le budget du gouvernement. Il ne montre aucune croissance.
Vous êtes des gens intelligents. Comment allons-nous relever les défis qu'Anil a mentionnés avec une population en déclin, des revenus en baisse et une demande croissante?
[Goldy Hyder apparaît dans tout l'écran. La caméra se tourne vers Taki Sarantakis, qui remue un peu le doigt devant Goldy.]
Goldy Hyder : Comment allons-nous faire cela?
Taki Sarantakis : Pas une population en déclin, mais une population croissante.
Goldy Hyder : Pour ce qui est de la population active, nous verrons moins de monde. Je veux dire, surtout avec l'IA et toutes ces autres choses, il va y avoir – écoutez, nous connaissons l'histoire.
Taki Sarantakis : Donc, une plus petite population active.
Goldy Hyder : Une plus petite population active. Comment allons-nous réagir?
Taki Sarantakis : Alors, Docteur Lafontaine, j'aimerais que vous vous joignez à la discussion.
Goldy Hyder : Soyez positif! <Rires>
Taki Sarantakis : Par hasard,
[Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine et Althia Raj sont assis sur la scène. Goldy donne un coup de coude à Alika et ils rient.]
Goldy Hyder : Soins de santé! Comment pourrais-tu dire quelque chose de négatif au sujet des soins de santé <rires>?
Taki Sarantakis : Exactement. Par hasard, cette année,
[Taki Sarantakis apparaît dans tout l'écran.]
Taki Sarantakis : vous êtes actuellement président de l'Association médicale canadienne. Anil nous a parlé des défis qui se posent non seulement pour les personnes au sein du système en ce moment, mais aussi pour les personnes dont notre survie dépend littéralement à certains moments,
[Taki Sarantakis, Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine, Althia Raj, Anil Arora et Chantal Bernier sont assis sur la scène.]
Taki Sarantakis : les médecins et les infirmières, mais aussi les personnes qui ont été formées dans d'autres pays pour venir accomplir ces tâches. Et les statistiques d'Anil donnaient à réfléchir : seulement deux médecins formés à l'étranger sur cinq et seulement une infirmière sur trois formée à l'étranger voient leurs titres de compétences reconnus.
[Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine et Althia Raj sont assis sur la scène.]
Taki Sarantakis : Il semble y avoir quelque chose qui ne va pas ici, et je sais que vous êtes à la tête d'une association nationale qui est en grande partie administrée à l'échelle provinciale, mais il semble y avoir une sorte de décalage lorsque nous avons des gens qui s'épuisent et quittent la profession
[Taki Sarantakis apparaît dans tout l'écran.]
Taki Sarantakis : alors qu'au même moment, les personnes formées dans ces domaines conduisent des taxis et travaillent dans des restaurants.
[Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine et Althia Raj sont assis sur la scène. Texte à l'écran : Alika Lafontaine, President, Canadian Medical Association / Président de l'Association médicale canadienne.]
Dr Alika Lafontaine : Oui, eh bien, tout d'abord, merci de m'avoir invité à la table ronde. J'aime toujours vous écouter parler, mais il y a deux ou trois choses dans votre présentation qui m'ont vraiment fait réfléchir à l'histoire des soins de santé. Et quand il s'agit de données, je pense que nous nous sommes trompés les années précédentes en disant que nous étions en quelque sorte les arbitres objectifs des choses. Quelqu'un doit certainement être un arbitre de la vérité. Je pense que c'est plus nécessaire que jamais. Quelqu'un doit dire, le haut est le haut et le bas est le bas, la gravité est la gravité. Et généralement les personnes qui sont les plus respectueuses des données et objectives, c'est le plus vrai. Mais je pense que l'autre chose que nous avons apprise ces dernières années, c'est qu'en recueillant et en partageant des données, nous partageons en fait une histoire.
[Le Dr Alika Lafontaine apparaît dans tout l'écran.]
Dr Alika Lafontaine : Et nous ne pouvons pas ignorer cela dans la façon dont nous façonnons les choses.
Je pense que, dans le domaine de la santé, nous avons probablement été les plus grands contrevenants à cette règle. Nous avons prétendu que nous étions des passagers objectifs et non impliqués dans ce voyage de la croissance du système de santé. Et par conséquent, nous sommes dans ce pétrin en ce moment qui fait en sorte que parmi les gens qui immigrent ici et qui sont compétents dans ces domaines, seulement deux sur cinq travaillent.
[Taki Sarantakis, Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine, Althia Raj et Anil Arora sont assis sur la scène.]
Dr Alika Lafontaine : Et je pense qu'au niveau individuel, c'est une parodie. Je pense qu'au niveau du système, de plus en plus, les gens savent que cela n'a aucun sens.
Alors comment pouvons-nous expliquer cela en moins de trois minutes? Laissez-moi essayer. D'accord, <rires>. Ainsi, dans les années 1950 et 1960, les soins de santé voulaient dire aller à sa clinique ou son hôpital local.
[Le Dr Alika Lafontaine apparaît dans tout l'écran.]
Dr Alika Lafontaine : Si vous ne pouviez pas obtenir de soins là-bas, vous n'aviez pas de chance. Il n'y avait pas de déplacements dans une autre ville. Il n'y avait pas de vol à travers le pays. Il n'y avait qu'un seul endroit. Ainsi, à mesure que la demande augmentait et que le système commençait à prendre son essor, nous avons commencé à reproduire ces cliniques et ces hôpitaux. Vraiment juste à créer des images miroir. Donc, s'il y avait 10 personnes qui travaillaient dans un hôpital, il y en avait 10 dans ce que nous construisions par la suite. Et nous les avons répandues à travers le pays.
Finalement, nous nous sommes heurtés à une pénurie de ressources; il n'y avait pas assez de personnes possédant les compétences dont nous avions besoin pour fournir ces services, et nous avons manqué d'espace et d'équipement. Donc, à la fin des années 1990, nous avons segmenté les choses. Nos hôpitaux sont passés de […], vous pouviez obtenir des soins en traumatologie si vous vous cassiez la jambe et que vous alliez à l'hôpital, vous ne pouviez aller qu'à un seul hôpital en ville, comparativement aux cinq hôpitaux différents qui pouvaient vous traiter. Au fil du temps, nous avons commencé à nous heurter à des limites de ressources aussi, alors nous avons misé sur la technologie. Nous avons commencé à adopter ces différentes méthodes pour faire les choses plus rapidement, plus efficacement, ou le suivi, ou toutes ces autres choses.
Maintenant, ces trois choses sont en fait la source de tous nos problèmes en ce moment. Nous avons donc évolué à un rythme où nous avons fragmenté le système et nous ne savons même pas où se trouvent nos ressources. Vous savez, nous en avons 92 000, ce qui est un bon nombre selon moi, mais lorsque vous examinez d'autres ensembles de données, ils comptent les gens qui ne vivent même pas au pays. Je siège à un conseil d'administration avec Chris Hadfield, et il disait : « J'étais dans l'espace, et ils me comptaient comme un médecin de famille qui pouvait fournir des soins dans la région que j'habitais. » <rires>
[Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine, Althia Raj et Anil Arora sont assis sur la scène.]
Dr Alika Lafontaine : Vous pourriez peut-être le faire avec les soins virtuels, mais <rires>.
Althia Raj : Ce serait assez cher.
Dr Alika Lafontaine : <Rires> Très cher, très cher. Ainsi, nous continuons d'aborder les choses de la même manière que nous l'avons toujours fait, indépendamment de ce que les données nous disent.
Donc, nous avons une limite d'espace pour ce qui est des salles d'opération parce que nous n'avons pas assez de gens pour ces endroits. Que faisons-nous? Nous construisons de nouveaux endroits. Nous créons des partenariats public-privé pour créer plus d'espace physique alors que ce sont les gens qui posent problème.
Nos systèmes d'information n'ont pas suivi ce qui se passe. En fait, nous ne savons pas dans un bassin de cinq hôpitaux, comme au centre-ville de Toronto, où se trouvent nos goulots d'étranglement : quelle salle d'opération manque d'infirmières; laquelle manque d'anesthésiologistes; laquelle manque de chirurgiens ou de préposés au nettoyage, ou toutes ces personnes différentes qui sont membres de ces équipes. Donc, je pense qu'en écoutant les autres panélistes et leurs commentaires sur différentes choses, le thème récurrent est que nous nous penchons toujours sur les mêmes façons de penser. Alors, quelles sont certaines choses qui sont différentes?
[Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine, Althia Raj, Anil Arora et Chantal Bernier sont assis sur la scène.]
Dr Alika Lafontaine : Eh bien, Chantal parlait du fait que l'idée selon laquelle la protection des renseignements personnels est plus importante que tout n'est en fait pas vraie. Les gens ne voient pas d'inconvénient à ce que leur identité soit connue s'ils en tirent une certaine valeur. Mais quel est le problème avec le partage de données dans le milieu des soins de santé en ce moment? Vous ne demandez pas réellement aux gens s'ils veulent ou non des données. Vous demandez aux intendants des données qui contrôlent ces données agrégées et s'ils peuvent ou non les partager. Et ils ne pensent pas que cela en vaille la peine.
Donc, ils ne se soucient pas de la valeur ajoutée. Vous savez, Alberta Health Services, où je travaille, et avec qui j'ai beaucoup d'affinités, est probablement le plus important détenteur de données sur la santé en Amérique du Nord en ce moment. Il est impossible d'avoir accès à des données pour la recherche qui profiteraient à de petites cohortes de personnes, de personnes atteintes de maladies rares ou d'autres choses. Et c'est parce qu'il s'agit d'un modèle d'intendance comparativement à un modèle d'échange basé sur la valeur.
Lorsque nous parlons de ce qui se passe dans le monde et du comportement du capital humain qui se dirige là où il est le mieux traité. Je veux dire, pourquoi les gens quittent-ils le système de santé? C'est parce qu'ils ne sont pas bien traités. Mais nous ne mesurons rien de tout cela. Nous mesurons la vitesse de traitement, nous mesurons combien coûtent les choses par widget, si nous pouvons ou non le faire plus rapidement à moindre coût. Mais nous ne prenons pas la peine de demander, est-ce terrible où vous travaillez? À quand remonte la dernière fois que vous avez dormi?
[Le Dr Alika Lafontaine apparaît dans tout l'écran.]
Dr Alika Lafontaine : Pourquoi pleurez-vous dans le couloir? <Rires> Toutes ces questions que nous ne posons pas. Et cela me rappelle une expérience que j'ai vécue très tôt dans ma formation où je marchais entouré d'un épidémiologiste et d'un aîné de la collectivité. C'est comme une mise en scène pour une blague, <rires>, mais nous passons devant un secteur où se trouvent beaucoup d'itinérants. L'épidémiologiste nous parlait de l'histoire et de toutes ces autres choses. L'aîné s'est tourné vers moi et m'a dit : « Je ne suis pas en désaccord avec tout ce qu'il a dit, mais le système ne croit pas que ces gens comptent à moins qu'ils ne soient comptés et inclus dans une étude. » Quand vous pouvez réellement marcher vers ces personnes et leur demander directement si les choses vont mieux ou non.
Donc, je pense que dans l'histoire des données, nous devons être beaucoup plus précis sur ce que nous essayons d'obtenir au bout du compte et nous devons simplement reconnaître que le monde a changé, les règles sur lesquelles nous fondons nos décisions ont été prises pour un monde qui n'existe plus. Je pense que dans l'histoire des soins de santé que nous essayons de partager à l'AMC, les deux choses que nous essayons de viser sont l'accès pour les patients et les environnements de travail sains pour les fournisseurs de soins. Et je pense que les données nous aident vraiment à raconter cette histoire d'une manière différente.
[Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine, Althia Raj, Anil Arora et Chantal Bernier sont assis sur la scène.]
Taki Sarantakis : Absolument. Nous reviendrons aux données, aux soins de santé et au vieillissement au Canada. Anil nous racontait comment la population de personnes de 80 ans et plus, les gros consommateurs de soins de santé,
[Taki Sarantakis apparaît dans tout l'écran.]
Taki Sarantakis : connaît une croissance plus spectaculaire que le reste de la population. Et il y a des gens de l'auditoire qui savent très bien de quoi vous parlez. Pendant la COVID, l'un des plus grands défis, et c'était un non-dit, mais l'un des plus grands défis était simplement d'obtenir des données. L'obtention par le gouvernement fédéral, les provinces et les hôpitaux de données au moment où ils en avaient besoin.
Maintenant, Althia, je vous présente en dernier parce que vous êtes la professionnelle. Vous êtes la personne que nous voyons à la télévision.
[Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine, Althia Raj, Anil Arora et Chantal Bernier sont assis sur la scène.]
Taki Sarantakis : Vous êtes la personne qui sait comment s'asseoir patiemment pendant sept, huit minutes alors que vous n'êtes pas d'accord avec <rires>. Nous vous voyons à la télévision, mais votre travail quotidien consiste à écrire pour le Toronto Star, l'un des plus grands journaux du Canada dans l'une des plus grandes villes multiculturelles du monde.
Parlez-nous un peu de l'histoire de l'immigration qu'Anil a abordée, parce qu'elle se joue différemment selon les régions du pays.
[Althia Raj apparaît dans tout l'écran. Texte à l'écran : Columnist, Toronto Star / Chroniqueuse, Toronto Star.]
Taki Sarantakis : Selon que vous vous trouvez à Toronto, à Montréal, à Vancouver ou dans une région rurale du Canada. Pendant qu'Anil abordait ce sujet, j'étais un peu inquiet de voir deux Canadas émerger. Et que votre code postal détermine non seulement votre qualité de vie, mais en grande partie ce que vous croyez et ce que vous ne croyez pas.
Althia Raj : Et ce que votre avenir peut être. Oui, je tiens à dire d'entrée de jeu que j'ai trouvé tellement rafraîchissant de vous entendre parler. Et cela m'a fait constater
[Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine, Althia Raj, Anil Arora et Chantal Bernier sont assis sur la scène.]
Althia Raj : que nous n'entendons pas du tout nos dirigeants politiques parler du défi qui nous attend de la même manière, de manière sérieuse. Ainsi, personne n'essaie de s'y attaquer, parce qu'on n'en parle pas. <Applaudissements> <Rires>.
Dr Alika Lafontaine : J'applaudis pour Anil. <Rires>.
Althia Raj : Oui. Voulez-vous vous présenter comme candidat à une élection?
Anil Arora : Non. C'est une réponse très claire.
Althia Raj : Donc, permettez-moi de dire certaines choses au sujet de l'immigration et du défi et des possibilités que vous nous avez présentés. L'une des choses qui m'inquiètent beaucoup, c'est la polarisation et la division et la façon de s'assurer que le tissu social continue de nous souder. Et nous voyons cela s'effondrer de plus en plus.
[Althia Raj apparaît dans tout l'écran.]
Althia Raj : Quand j'ai commencé, quand j'étais comme une jeune journaliste, l'une de mes premières entrevues était avec Jason Kenny, qui était alors ministre de l'Immigration. Je travaillais à l'époque au Ottawa Sun et il m'a dit : « Le Canada n'est pas un hôtel. » Je crois que c'était la première page du journal ce jour-là. Mais il a raison. Nous ne pouvons pas laisser les communautés vivre en vase clos, en ne s'intégrant pas au reste de la société et en n'ayant pas l'impression que le reste de la société se soucie d'elles et veut les voir réussir.
Et ce message, je pense que vous le voyez maintenant faire partie du discours de Pierre Poilievre, le chef conservateur, lorsqu'il parle des titres de compétences étrangers – dont Goldy a parlé – des gens qui se sentent exclus du système. Et nous devons nous assurer qu'à l'avenir, les gens se sentent comme des partenaires égaux et nous voulons tous voir tout le monde réussir.
Revenons aux codes postaux. Je m'inquiète, évidemment, je suis dans une industrie culturelle, je m'inquiète du manque d'institutions culturelles qui aident à parler de cette histoire du Canada, et où nous voulons que le pays aille, et qui est représenté, et comment nous pouvons tous être inclus dans cela. Et le conflit ici, évidemment, je suis à la CBC/Société Radio-Canada et je me soucie de la CBC/Société Radio-Canada, et je veux que la CBC/Société Radio-Canada réussisse, mais ce ne doit pas nécessairement être la CBC/Société Radio-Canada qui raconte ces histoires. C'est simplement que dans les années 1950, 1960 et 1970, c'était la CBC/Société Radio-Canada qui racontait ces histoires, probablement jusque dans les années 2000.
Vous voyez, un sondage réalisé par Abacus la semaine dernière laisse entendre que la plupart des jeunes ne voient aucun intérêt à l'égard de la CBC/Société Radio-Canada. La génération Z n'a aucun intérêt à l'égard de la CBC/Société Radio-Canada. Et cela concerne nos sources d'actualités et qui nous raconte des histoires. Et je pense que cela doit aussi faire partie de l'histoire et du défi à venir, car de plus en plus, les gens adoptent une vision cloisonnée de leurs sources d'informations. Je suis très inquiète pour l'avenir des médias d'information, des vieux médias traditionnels, je suppose. Je ne sais pas si nous serons encore là dans 25 ans.
[Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine, Althia Raj et Anil Arora sont assis sur la scène.]
Althia Raj : Et donc, ajoutez le fait qu'il n'y aura peut-être pas d'organisations médiatiques professionnelles, de la façon dont nous les percevons en ce moment, à l'avenir lorsque notre société pourrait exploser, et nous n'avons même pas parlé de migration climatique, mais j'ai l'impression que ce sera aussi une autre vague. Donc, nous aurons tous ces facteurs de stress dans le système et qui va nous souder ensemble?
Je dis cela parce que vous voyez un avantage politique dans le fait que les partis politiques essaient de semer la division et de créer une dynamique « nous contre eux ». Évidemment, on l'a vu aux États-Unis, mais même dans les lois, comme les projets de loi 21 et 96 au Québec, et la rhétorique que nous avons vue lors de la dernière campagne électorale de la part du gouvernement [INAUDIBLE]. Donc, je pense que nous devons faire très attention à qui raconte cette histoire, et il faut exiger davantage de nos dirigeants politiques pour nous assurer que nous sommes tous inclus dans cette conversation.
[Taki Sarantakis, Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine, Althia Raj, Anil Arora et Chantal Bernier sont assis sur la scène.]
Taki Sarantakis : Oui. Vous avez dit quelque chose de vraiment intéressant. D'une certaine façon, vous avez dit que nos institutions avaient l'habitude de nous souder ensemble, et elles ne semblent plus nous tricoter ensemble aussi bien que par le passé. Je veux tester une petite thèse ici. Maintenant, après les dernières élections, vous avez mentionné le mot P, les politiciens, auxquels nous sommes tous très allergiques au sein de cet auditoire, <rires>.
[Taki Sarantakis apparaît dans tout l'écran.]
Taki Sarantakis : Au risque de se faire congédier, parlons-en un peu. <Rires>. Après les dernières élections, vous avez écrit un excellent article dans le Toronto Star à ce sujet – et j'espère qu'un jour vous en ferez un livre – mais vous avez écrit un excellent article. Et ce qui m'a vraiment interpellé dans cet article, c'est le rôle des données.
[Althia Raj apparaît dans tout l'écran.]
Taki Sarantakis : Vous parliez, et ce n'est pas un secret, du microciblage. Les annonceurs le font, les politiciens le font, les universités le font; tout le monde sur Facebook et Twitter le fait.
[Taki Sarantakis apparaît dans tout l'écran.]
Taki Sarantakis : Dans le passé, lorsque nous n'avions pas de données, nous essayions de plaire aux Canadiens en général. Et le vieil adage était : « Les votes sont au milieu ». Mais aujourd'hui, les votes ne sont pas au milieu. Les votes sont en quelque sorte en marge, parce que vous avez maintenant la capacité de micro-cibler quelqu'un dans l'une des 338 circonscriptions et de ne pas prêter attention au Canada en soi, mais de prêter attention à Bob, Mill et Mary et à qui va voter.
Parlez-nous peut-être un peu du micro-ciblage en politique. Ensuite, je vais demander à Anil de parler un peu, peut-être pour que nous puissions être congédiés ensemble. <Rires>
[Taki Sarantakis, Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine, Althia Raj, Anil Arora et Chantal Bernier sont assis sur la scène.]
Taki Sarantakis : Parlez-nous peut-être un peu du côté négatif et non pas du côté obscur des données, mais de certaines des façons dont on peut prendre les données et en faire un point d'intérêt personnel pour qu'elles deviennent défaitistes dans un contexte pancanadien.
Althia Raj : Je ne suis pas certaine de pouvoir dire quoi que ce soit à cette foule que vous ne connaissez pas déjà, mais...
[Althia Raj apparaît dans tout l'écran.]
Althia Raj : En fait, permettez-moi de commencer. Il y a quelques semaines, je crois que c'était il y a deux semaines, le premier ministre prenait la parole lors d'une assemblée publique. Un étudiant lui a posé une question, et il a dit que l'un de ses plus grands regrets concernait la réforme électorale. Comment il n'a pas profité de l'occasion qu'il avait pour présenter un scrutin préférentiel. Et j'ai pensé, wow. <rires>
Cela n'a pas vraiment été diffusé dans les médias, mais nous avons passé tellement de temps à parler de réforme électorale, et il a toujours été question d'un système de RP. Puis il a admis qu'en fait, quand il a décidé d'abandonner sa promesse lors de cette conférence de presse de juin il y a plusieurs années maintenant, il avait toujours voulu un système de RP, il avait toujours voulu un scrutin préférentiel, mais il n'a jamais dit à personne que c'était vraiment ce qu'il voulait faire. Il n'a jamais essayé d'inciter les membres du comité à étudier un scrutin préférentiel.
Un scrutin préférentiel, c'est comme la façon dont les conservateurs et les libéraux choisissent leur chef. Qui préféreriez-vous avoir dans votre circonscription? Je préférerais avoir les néo-démocrates, alors je les mettrais au premier rang. Peut-être que les libéraux seraient numéro deux, les conservateurs, au troisième rang et le PPC, au quatrième rang, par exemple. Et les Verts, je suppose, au quatrième rang. Ou le Bloc, je suppose. Peu importe, cela n'a pas d'importance. <Rires>.
Un bulletin de vote préférentiel permet – il oblige les candidats à être plus gentils les uns avec les autres parce que vous désirez plaire au même groupe de personnes. Et oui, vous n'êtes pas obligé d'inscrire 2, 3, 4, 5 sur votre bulletin de vote, mais cela insuffle un ton plus civil à la conversation. C'est pourquoi, franchement, vous voyez les partis politiques l'utiliser dans leurs propres élections parce que c'est le moyen d'arriver à un candidat intermédiaire. La plupart des gens auront un choix qui leur convient.
De toute évidence, nous n'avons pas ce système avec le système uninominal majoritaire à un tour. Et de plus en plus, ce que nous voyons, c'est que les partis politiques n'essaient pas de vous convaincre de voter pour eux. Ils ne perdent pas de temps et de ressources parce qu'il est en fait assez coûteux de sortir et d'essayer de convaincre un électeur qui est peu susceptible de voter pour eux, alors ils se concentrent sur les électeurs qu'ils savent être plus susceptibles de voter pour eux, puis ils sortent et s'assurent que ces gens sont informés du vote. Ils envoient des voitures pour les amener au bureau de vote afin qu'ils votent pour eux.
Et ils essaient de les faire bouger sur de nombreuses questions différentes. Tout au long de la campagne, en particulier par l'entremise des médias sociaux, nous les voyons tester différents messages auprès du même groupe d'électeurs pour trouver un problème qui les touchera. Si vous avez dit que vous aimez l'enjeu des changements climatiques, vous obtiendrez un tas de publicités différentes qui vous pousseront vers les changements climatiques. Ils utiliseront différentes circonscriptions comme mini-laboratoires pour tester différents messages, puis ils diffuseront leur message.
Nous voyons de plus en plus des messages fondés sur l'identité et les valeurs, par opposition aux questions de politique publique. Nous avons toujours eu des points de clivage parce que, franchement, cela fonctionne. Ils vous dérangent et vous vous dites : « Pouah, les armes à feu, je déteste les armes à feu. Je vais aller voter contre les armes à feu. » Ou « Je déteste l'avortement. Je vais aller voter contre l'avortement. » Et cela rapporte aussi de l'argent. Ou le fait que nous sommes fortement dépendants maintenant, nous n'avons pas de subvention par vote pour les partis politiques. Ces questions qui font beaucoup réagir mobilisent la base. Les partis reçoivent plus d'argent; les bénévoles se mobilisent.
Donc, cela fonctionne très bien, mais nous n'avons pas ce genre de message cohérent qui serait plus attrayant pour un public général. Nous assistons à la perte de cela, je pense, de plus en plus.
[Taki Sarantakis, Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine, Althia Raj, Anil Arora et Chantal Bernier sont assis sur la scène.]
Taki Sarantakis : Je pense que ce que dit Althia, je vais vous paraphraser et frappez-moi si je me trompe. Mais je pense que ce que vous dites, ce sont « données, données, données ». À certains égards, les partis politiques ont compris le pouvoir des données beaucoup plus rapidement que certaines personnes de notre institution.
[Taki Sarantakis apparaît dans tout l'écran.]
Taki Sarantakis : Parce que les partis politiques, qu'ils soient rouges, bleus, oranges, violets, jaunes, peu importe, ils ont besoin de données. Ils ont besoin de données pour réussir, et ils ont besoin de données pour gagner. Le fait qu'ils soient très sophistiqués dans les données est quelque chose qui ne devrait pas nous surprendre.
Nous en sommes maintenant aux cinq dernières minutes.
[Taki Sarantakis, Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine, Althia Raj, Anil Arora et Chantal Bernier sont assis sur la scène.]
Taki Sarantakis : J'ai l'impression que nous ne faisons que commencer, mais je vais aller dans l'ordre inverse. Donnez-nous une dernière chose – vous parlez à un groupe composé en grande partie de fonctionnaires; vous allez également parler aux intellos sur CPAC lorsque nous rediffuserons cela à un moment donné plus tard – donnez-nous un peu de sagesse sur les données.
Anil, je vais te garder pour la fin. Donnez un peu de sagesse sur les données à la fonction publique et aux intellos qui regarderont cela sur CPAC un jour. Je vais commencer dans l'ordre inverse. Chantal.
Chantal Bernier : Éliminer les vases clos.
Taki Sarantakis : Éliminer les vases clos.
Chantal Bernier : C'est ce que je dirais. Il semble que mon micro ne fonctionne pas. Excusez-moi.
Taki Sarantakis : Eh bien, vous avez brisé le micro. <Rires> Alors, nous éliminerons les vases clos.
Chantal Bernier : Éliminer les vases clos, c'est ce que je dirais. Je suis tellement d'accord avec Alika.
Pas plus tard que ce matin, j'ai reçu un courriel d'un service de police qui m'a demandé de l'aider à partager des données, donc à intégrer la protection des renseignements personnels dans le partage de données. La protection des renseignements personnels n'est pas un obstacle, c'est une modalité. Voilà mon message.
Taki Sarantakis : Goldy, que nous diriez-vous au sujet des données?
Goldy Hyder : Deux choses. La première est que nous avons plus d'informations, plus de contenu, plus de données que nous n'en avons probablement jamais eues auparavant.
[Goldy Hyder apparaît dans tout l'écran.]
Goldy Hyder : Et nous sommes plus bêtes. <Rires> C'est un problème. La raison pour laquelle nous sommes plus bêtes, c'est que nous avons grandi à une époque qui autorise maintenant les discussions concernant les faits alternatifs. Nous avons tout un groupe de gens qui vous diront, le jour où il pleut à boire debout, que c'est la journée la plus ensoleillée qui soit et elle sera diffusée comme une journée ensoleillée. Et ils le croiront, et ils remettront en question la validité de la pluie montrée. C'est un monde bizarre dans lequel vivre.
Mais je dirai qu'il ne faut jamais gaspiller une bonne crise. Je ne gaspille jamais une crise. Je comprends que les crises ne sont pas bonnes, mais nous avons traversé certaines choses, que ce soit la COVID, la guerre, les enjeux liés aux changements climatiques, qui permettent aux personnes entre nous qui sont dans le domaine de dire que les faits sont toujours les faits. Récemment, le premier ministre a dit : « Oh, je me suis rendu compte que j'avais tort au sujet du nucléaire ». Eh bien, nous avions dit que le nucléaire devait faire partie de l'ensemble pour atteindre la carboneutralité. Nos faits n'ont jamais changé. Ils sont demeurés les faits.
Donc, ces crises qui se produisent redonnent la possibilité de se concentrer sur les faits, parce que vous n'avez pas droit à vos propres faits.
[Taki Sarantakis, Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine, Althia Raj, Anil Arora et Chantal Bernier sont assis sur la scène.]
Taki Sarantakis : Althia.
Althia Raj : N'oubliez pas que ce sont des humains qui se trouvent derrière les données.
Taki Sarantakis : Docteur Lafontaine.
Dr Alika Lafontaine : C'est toujours difficile d'être le quatrième en raison de toutes les bonnes idées qui ont déjà été formulées. <Rires>
[Le Dr Alika Lafontaine apparaît dans tout l'écran.]
Dr Alika Lafontaine : Je dirais que les données ne survivent pas à l'observation sous la même forme. Dès que vous examinez les données, elles changent. Lorsque vous utilisez des données, vous êtes sur deux parties d'un continuum. Soit vous créez un espace pour que les gens aient leur propre interprétation des données, soit vous aidez les gens à façonner le sens des données de la manière dont vous voulez qu'ils les comprennent.
Donc, soyez très, très conscient de l'endroit où vous vous situez sur ce continuum et reliez-le à ce que vous essayez réellement d'accomplir. Parce qu'en fin de compte, je pense que l'une des choses qui me rend fou dans les conversations polarisées que nous avons ces jours-ci, c'est qu'elles ne sont pas pragmatiques. Nous n'essayons pas vraiment de réaliser quoi que ce soit. Je pense que c'est vraiment au cœur de la raison pour laquelle les choses s'enveniment.
[Taki Sarantakis, Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine, Althia Raj, Anil Arora et Chantal Bernier sont assis sur la scène.]
Taki Sarantakis : Maintenant, Anil, je suis sur le point de vous donner le dernier mot en tant que conférencier Manion 2023. Vous venez d'entendre le conférencier Manion 2024. Mm-hmm. <Signe affirmatif> Le Dr Alika Lafontaine donnera une conférence sur les soins de santé l'an prochain. <Applaudissements>, Mais avant de passer à 2024, terminons 2023.
[Anil Arora apparaît dans tout l'écran.]
Anil Arora : Eh bien, je suis tout à fait d'accord avec beaucoup de choses qui ont été dites. La première est que le volume n'est pas automatiquement synonyme de qualité. Vous pouvez avoir toutes les données que vous voulez et cela ne résoudra pas le problème pour vous. Oui, souvent, c'est l'humain qui est le chaînon manquant, ou quelqu'un qui essaie de manipuler les choses. Je dirais qu'être un consommateur méfiant et informé est vraiment important.
Donc, si vous vous adressez à des organisations dont les données ne vous indiquent pas la qualité, dans toutes ses différentes dimensions, et qu'elles ne sont pas transparentes sur leur façon de les colliger, ne leur faites pas confiance. Soyez un peu sceptique, posez cette deuxième et troisième question, ne vous contentez pas de tout avaler.
Et oui, les nouvelles technologies qui ne sont que d'énormes aspirateurs de nouvelles données. Je dirais qu'il faut une bonne dose de scepticisme là aussi. Parce que nous allons prendre tous les biais qui étaient là dans les données, si nous ne comprenons pas les normes et les définitions en fonction desquelles elles ont été recueillies, et nous allons simplement les filtrer à travers les nouvelles technologies, que pensez-vous qu'il va se passer? Nous allons simplement exacerber ce genre de problèmes. Je pense donc que les lois, les cadres et les pratiques qui sont mis en place seront absolument essentiels.
Et le dernier point que je vais soulever, c'est que la confiance est primordiale. Je pense que beaucoup de panélistes ici présents ont parlé de confiance. La confiance n'est possible que lorsque nous avons de bons cadres éthiques. Nous avons des cadres comme la nécessité et la proportionnalité. Et où nous n'avons pas considéré la protection des renseignements personnels et la confidentialité comme des compromis, mais qui sont intégrés à la façon dont nous obtenons des résultats
[Taki Sarantakis, Goldy Hyder, Dr Alika Lafontaine, Althia Raj, Anil Arora et Chantal Bernier sont assis sur la scène.]
Anil Arora : qui sont importants pour les Canadiens. Je pense que les données sont un élément clé.
[La vidéo devient noire.]