Sélection de la langue

Recherche

Le leadership des femmes et l'égalité des genres : Les politiques étrangères féministes, de la théorie à la pratique (INC1-V22)

Description

Cet enregistrement d'événement met en vedette Susan Markham, coauteure de Feminist Foreign Policy in Theory and in Practice, qui discute de la manière dont les gouvernements ont adopté des politiques féministes en matière d'affaires étrangères, de développement et de commerce de façon multilatérale et à l'échelle nationale.

Durée : 00:32:33
Publié : 12 juin 2024
Type : Vidéo

Event: Le leadership des femmes et l’égalité des genres : Les politiques étrangères féministes, de la théorie à la pratique (FON1-E20)


Lecture en cours

Comprendre les réalités autochtones : revitalisation et réconciliation (IRA1-V59)

Transcription | Visionner sur YouTube

Transcription

Transcript: Le leadership des femmes et l'égalité des genres : Les politiques étrangères féministes, de la théorie à la pratique

[00:00:00 La vidéo s'ouvre avec un logo animé de l'EFPC.]

[00:00:03 Un globe rotatif est entouré d'images d'un large éventail de femmes et de filles jouant divers rôles.]

[00:00:09 Texte à l'écran : In November 2023, the Canada School of Public Service hosted Susan Markham, co-author of "Feminist Foreign Policy in Theory and in Practice: An Introduction." / En novembre 2023, l'École de la fonction publique du Canada a accueilli Susan Markham, coautrHey ice de « Feminist Foreign Policy in Theory and in Practice: An Introduction ».]

[00:00:22 Texte à l'écran : She spoke about how governments have implemented feminist foreign development and trade policies at the multilateral and national levels, and the important strides being taken in promoting gender equality and social inclusion worldwide. / Elle a parlé de la manière dont les gouvernements ont adopté des politiques féministes en matière d'affaires étrangères, de développement et de commerce aux niveaux multilatéral et national, ainsi que des avancées importantes à l'égard de la promotion de l'égalité des genres et de l'inclusion sociale dans le monde entier.]

[00:00:46 Texte à l'écran : Women's Leadership and Gender Equality: Exploring Feminist Foreign Policy in Theory and Practice. / Le leadership des femmes et l'égalité des genres : Les politiques étrangères féministes, de la théorie à la pratique.]

[00:00:56 Texte à l'écran : Fundamental Concepts / Concepts fondamentaux.]

[00:00:59 Susan Markham apparaît en plein écran et prend la parole devant un lutrin. Texte à l'écran : Susan Markham; Director, Peace with Women Fellowship Program, Halifax International Security Forum. / Susan Markham; directrice, Programme de bourse de recherche Peace with Women, Halifax International Security Forum.

Susan Markham : Environ 15 pays ont déclaré une politique étrangère féministe ou une politique féministe semblable. Cependant, il n'existe aucune définition de la politique étrangère féministe convenue entre les gouvernements, la société civile et le milieu universitaire. Il y a toutefois un vaste ensemble de principes qui ressortent de nombreuses discussions sur la politique étrangère féministe et qui constituent le fondement de nombreuses définitions.

[00:01:31 Texte superposé à l'écran, tel que décrit.]

Susan Markham : La politique étrangère féministe repose directement sur les concepts d'égalité et d'équité des sexes. L'égalité des sexes y est à la fois un objectif de la politique et une stratégie pour sa mise en œuvre. En effet, l'égalité des sexes est non seulement un impératif moral, mais aussi un élément central des objectifs mondiaux de sécurité et de paix internationale.

[00:01:52 Texte superposé à l'écran, tel que décrit.]

Susan Markham : La politique étrangère féministe redéfinit la sécurité au-delà de l'absence de conflit. La sécurité n'est pas seulement une question de survie; il s'agit de perpétuer ce que nous chérissons le plus dans l'avenir. Cela élargit la définition de la politique étrangère féministe au-delà de la défense, de la diplomatie, du développement et de l'engagement bilatéral et multilatéral traditionnel à protéger les terres et les personnes. Elle comprend d'autres problèmes quotidiens qui touchent également la sécurité, comme l'alimentation, le commerce, les changements climatiques et la santé mondiale. Elle cherche à inclure des acteurs non gouvernementaux, tels que les organisations de la société civile et les particuliers dans l'élaboration et la définition de la politique étrangère et de la sécurité nationale.

Une définition élargie de la sécurité signifie qu'il est important non seulement d'élargir les problèmes abordés et les solutions envisagées dans le contexte de la politique étrangère, mais aussi de veiller à ce que les femmes et les autres personnes historiquement défavorisées soient incluses dans la création et la mise en œuvre de politiques et de programmes étrangers. Une approche féministe de la politique étrangère et de la sécurité nationale est axée sur la prise en compte de ces divers points de vue.

[00:03:14 Texte superposé à l'écran, tel que décrit.]

Susan Markham : Cette approche est fondée sur l'idée d'un « savoir » traditionnel qui est lié au pouvoir et à la capacité d'exercer l'autorité et de définir ce qui constitue un résultat favorable. L'intégration de voix non traditionnelles élargit les discussions sur les politiques et le type d'informations fournies aux décideurs. La politique étrangère féministe s'attaque à la fois aux inégalités entre les sexes et aux déséquilibres de pouvoir fondamentaux qui existent dans beaucoup de politiques et dans de nombreux contextes politiques.

[00:03:44 Texte superposé à l'écran, tel que décrit.]

Susan Markham : Aux États-Unis, cela comprendrait un examen du budget des portefeuilles du développement, de la diplomatie et de la défense. La politique étrangère féministe examine des problèmes systémiques comme le racisme, le colonialisme et le patriarcat. Pour remédier à ces déséquilibres, il faut modifier fondamentalement le fonctionnement des institutions et repenser la façon dont les décisions en matière de politique étrangère et de sécurité nationale sont prises et structurées.

[00:04:18 Texte à l'écran : Historical Foundations of Feminist Foreign Policy. / Fondements historiques de la politique étrangère féministe.]

[00:04:30 Susan Markham apparaît en plein écran et prend la parole devant un lutrin.]

Susan Markham : La politique étrangère féministe est peut-être un nouveau concept pour certains, mais les idées qu'elle englobe ont une très longue histoire. La conviction que chacun a droit aux mêmes droits de la personne est une pierre angulaire de la politique étrangère féministe.

[00:04:47 Texte superposé à l'écran, tel que décrit.]

Susan Markham : Le concept des droits de la personne est enraciné dans les traditions et les documents de nombreuses cultures et sociétés. Pourtant, à l'origine, presque toutes ces traditions et tous ces documents excluaient les femmes de leurs cadres, ainsi que certains groupes ethniques, sociaux, religieux, économiques et politiques.

Dans les années 1800, les droits individuels étaient définis en fonction de la relation entre les habitants et les dirigeants d'une nation. Cependant, les événements de l'époque ont élargi l'idée des droits individuels au-delà des frontières nationales et de la gouvernance, et cela a servi de précurseur aux concepts de droits universels et de responsabilité. Par exemple, le mouvement anti-esclavagiste a mis fin à une pratique mondiale perpétuée par les États-nations contre des gens qui n'avaient pas nécessairement de lien avec ce pays. C'est ainsi que les États-nations ont fini par se mettre d'accord sur des règles communes de comportement international.

[00:05:51 Texte superposé à l'écran, tel que décrit.]

Susan Markham : Un petit groupe de femmes d'élite aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne et en France ont créé le premier mouvement féministe international au milieu des années 1800. Leurs objectifs étaient l'égalité civique et politique pour les femmes ainsi que le droit de vote et le droit d'exercer des fonctions officielles. Elles recherchaient également la justice sociale en matière d'emploi, d'éducation et d'accès aux soins de santé. Ces femmes communiquaient et échangeaient sur des tactiques et des problèmes par le biais d'un réseau basé sur des lettres, des visites et un ensemble commun d'œuvres publiées.

[00:06:26 Texte superposé à l'écran, tel que décrit.]

Susan Markham : Les mouvements pour la paix et le désarmement sont nés en même temps que les luttes pour les droits de la personne et les droits des femmes, et en réponse à la Première Guerre mondiale. Jane Addams et d'autres féministes ont créé le Parti des femmes pour la paix en 1915, qui réclamait la limitation des armes, la médiation du conflit européen et l'élimination des causes économiques de la guerre. La Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, fondée en Europe en 1915, demeure aujourd'hui l'une des plus anciennes organisations de femmes pour la paix au monde. Par la suite, le deuxième Congrès international des femmes s'est réuni en 1919, et il s'est tenu en même temps que la Conférence de paix de Paris, et l'objectif était encore une fois de mettre fin à la Guerre mondiale. Depuis, il y a eu beaucoup de documents et d'activités concernant les droits de la personne et les droits des femmes.

[00:07:19 Texte superposé à l'écran, tel que décrit.]

Susan Markham : La Charte des Nations Unies a été publiée en 1945; la Déclaration universelle des droits de l'homme a été publiée en 1948; la Commission de la condition de la femme des Nations Unies a été fondée en 1946; et la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, souvent appelée la CEDAW, a été mise sur pied en 1979. Les Nations Unies ont également organisé de nombreuses conférences sur les droits des femmes. Il y en a eu quatre dans les années 1970 et 1980 : à Mexico, à Copenhague, à Nairobi et, surtout, à Pékin en 1995, d'où; sont issus la Déclaration et le Programme d'action de Beijing. Depuis, la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies a été adoptée en 2000; les objectifs de développement durable ont été publiés en 2015; et le Forum Génération Égalité s'est tenu en 2021.

[00:08:32 Texte superposé à l'écran, tel que décrit.]

Susan Markham : Depuis, des mouvements et des organisations non officiels ont supervisé ou contourné tous ces accords et événements officiels, et il y a eu au moins quatre mouvements ou vagues féministes mondiaux.

La première vague féministe était axée sur les droits de propriété, le droit de vote et le droit de participation publique. La deuxième vague du féminisme s'est concentrée davantage sur l'égalité économique, et aux États-Unis, sur l'Equal Rights Amendment, Title IX et la décision de la Cour suprême dans l'affaire Roe c. Wade concernant l'avortement. La troisième vague du féminisme était un contrecoup à ces vagues précédentes et beaucoup plus axée sur l'intersectionnalité. C'était un contrecoup contre les femmes blanches hétérosexuelles qui avaient mené ces deux autres vagues, mais l'intersectionnalité est vraiment un concept clé parce que c'est un prisme pour voir comment les diverses formes d'inégalité fonctionnent souvent ensemble et s'exacerbent mutuellement. Ainsi, la race, la religion, le niveau d'éducation et les capacités font que les femmes sont touchées par le patriarcat et les gouvernements de différentes façons.

La quatrième vague du féminisme, qui s'en est suivi, s'est déroulée à la fin des années 2000. Elle était vraiment axée sur l'utilisation de la technologie pour partager les expériences de discrimination subie par les femmes différents endroits et différentes époques. Par exemple, le mouvement Moi aussi est un excellent exemple de la dernière vague du féminisme.

[00:10:02 Texte à l'écran : Countries with Feminist Foreign Policy. / Pays ayant une politique étrangère féministe.]

[00:10:13 Susan Markham apparaît en plein écran et prend la parole devant un lutrin. Texte superposé à l'écran, tel que décrit.]

Susan Markham : Le gouvernement de la Suède a été le premier gouvernement à adopter une politique étrangère féministe en 2014 et constitue le modèle par rapport auquel de nombreux autres gouvernements structurent et mesurent leurs politiques. La politique de la Suède a également été la pierre de touche des politiques étrangères qui, bien qu'elles ne soient pas explicitement féministes, englobent une perspective sexospécifique. La politique étrangère féministe de la Suède est axée sur quatre R et a chargé le service extérieur suédois de renforcer les droits, la représentation et les ressources de toutes les femmes et filles en fonction de la réalité dans laquelle elles vivent. Les universitaires et les analystes considèrent qu'en utilisant le mot « f » – féministe – la politique suédoise s'est explicitement engagée à transformer l'utilisation du pouvoir et du sexe. Elle est passée de l'intégration de l'égalité des sexes à des politiques plus audacieuses et controversées en ce sens qu'elles visaient explicitement à renégocier et à remettre en question les hiérarchies de pouvoir et les institutions sexospécifiques qui définissaient jusqu'ici les politiques étrangères et de sécurité des institutions mondiales.

[00:11:27 Texte superposé à l'écran, tel que décrit.]

Susan Markham : En 2023, au moins dix autres pays avaient adopté une politique étrangère féministe. Comme vous pouvez le voir sur la diapositive, la Norvège, le Canada, la France, le Luxembourg, le Mexique, l'Espagne, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Mongolie et quelques autres pays ont déclaré qu'ils auraient une politique étrangère féministe, et ils en sont tous à différentes étapes de la création et de la mise en œuvre.

[00:11:55 Texte superposé à l'écran, tel que décrit.]

Susan Markham : En 2018, le G7 a mis sur pied un Conseil consultatif sur l'égalité des sexes, qui était composé d'experts en la matière, afin d'intégrer l'égalité des sexes dans l'ensemble du programme stratégique du G7. Ce ne sont pas tous les membres du G7 qui se sont engagés à adopter une politique étrangère féministe, mais, à ce jour, certains membres, notamment le Canada, la France et l'Allemagne, se sont engagés explicitement à instaurer cette politique.

Le Canada a créé le conseil initial à l'époque où; il dirigeait le G7 et, depuis, le CCES s'est réuni en France, au Royaume-Uni et en Allemagne. Le conseil n'a pas été convoqué pendant la présidence américaine du G7 en 2020. Toutefois, pendant cette période, il a formulé une vaste gamme de recommandations de politiques couvrant à la fois la politique étrangère et la politique intérieure, notamment l'adoption de la diplomatie féministe et de l'aide au développement, une plus grande importance à la sécurité humaine, le recours à des conseillers en matière d'égalité entre les sexes, l'accès à l'éducation et aux soins de santé pour les filles et les femmes, et la lutte contre l'inégalité entre les sexes.

[00:13:02 Texte à l'écran : Women, Peace and Security Framework/Agenda. / Cadre et programme sur les femmes, la paix et la sécurité.]

[00:13:14 Susan Markham apparaît en plein écran, s'exprimant depuis un pupitre.]

Susan Markham : La politique étrangère féministe est souvent comparée au programme sur les femmes, la paix et la sécurité, qui repose sur la théorie selon laquelle la participation des femmes à la prévention et à la résolution des conflits fait partie intégrante d'une paix et d'une sécurité plus durables.

[00:13:32 Texte superposé à l'écran, tel que décrit.]

Susan Markham : Ce cadre stratégique a d'abord été établi par la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui a été adoptée en 2000 et qui énonce quatre piliers essentiels reflétant une perspective sexospécifique tout au long du cycle de conflit : participation; protection; prévention; et secours et rétablissement.

Le pilier « participation » prévoit une représentation pleine et égale des femmes à tous les niveaux du processus décisionnel, de la politique et de l'élaboration des politiques. Le pilier « protection » représente la nécessité de protéger les femmes et les filles dans les situations de conflit et d'après-conflit. Le pilier « prévention » représente l'engagement des femmes à tous les niveaux de la prévention, de la médiation et de la résolution des conflits, ainsi que la nécessité de s'attaquer aux causes profondes des conflits.

[00:14:22 Texte superposé à l'écran, tel que décrit.]

Susan Markham : Le dernier pilier, « secours et rétablissement », répond au besoin de veiller à ce que les femmes et les filles puissent accéder aux services dont elles ont besoin pour se remettre de la violence liée aux conflits et des conflits.

La résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies a été critiquée.

[00:14:46 Texte superposé à l'écran, tel que décrit.]

Susan Markham : L'une des critiques est que ce cadre met l'accent sur le rôle des femmes uniquement en tant que victimes et agentes de consolidation de la paix, indique que les femmes doivent être protégées et renforce les stéréotypes sexistes. Cette critique est soulevée, bien que les résolutions appellent à maintes reprises à une participation accrue des femmes dans le secteur de la sécurité et reconnaissent la capacité d'agir des femmes. Les universitaires féministes avancent en outre que l'ensemble de résolutions ne s'attaque pas aux obstacles institutionnels et structurels à l'égalité et à la participation des femmes. Certains disent que la résolution 1325 adopte plutôt une approche « ajouter des femmes et remuer », où; les femmes se voient accorder un siège à la table des négociations, mais avec peu de pouvoir, et où; elles sont incapables de déterminer leur propre place et leur contribution dans un système dominé par les hommes.

Une autre critique de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies est qu'elle ne s'attaque pas aux causes sociales et économiques de l'inégalité, comme la pauvreté, le manque d'accès à l'éducation et les normes sexospécifiques. Elle ne tient pas non plus compte des relations de pouvoir inhérentes au gouvernement et aux organisations internationales. Ces critiques soutiennent que l'approche d'intégration de l'égalité des sexes de la résolution 1325 renforce les structures de pouvoir existantes. Elles considèrent également que cette approche réduit au silence la critique féministe du militarisme et ceux qui soutiennent qu'il ne peut y avoir de paix sans égalité des sexes. Ces critiques soutiennent également que la demande d'une participation accrue des femmes dans le secteur de la sécurité militarise le mouvement pacifiste.

Enfin, les détracteurs voient le Programme sur les femmes, la paix et la sécurité comme étant dominé par des voix de l'hémisphère Nord, reproduisant ainsi les hiérarchies coloniales existantes et ignorant l'impact du colonialisme et du patriarcat.

[00:16:41 Texte à l'écran : Operationalizing FFP in the United States (or elsewhere). / Opérationnalisation de la politique étrangère féministe aux États-Unis (ou ailleurs).]

[00:16:53 Susan Markham apparaît en plein écran, s'exprimant depuis un pupitre.]

Susan Markham : Alors, comment fonctionne la politique étrangère féministe, ou qu'est-ce qui est nécessaire à sa mise en œuvre?

[00:17:01 Texte superposé à l'écran, tel que décrit.]

Susan Markham : Tout d'abord, la volonté politique est essentielle à tout changement social, mais il est souvent difficile de définir ce que cela signifie dans la pratique. C'est une condition préalable nécessaire aux autres principes fondamentaux de la politique étrangère féministe,

[00:17:18 Texte superposé à l'écran, tel que décrit.]

Susan Markham : qui fait progresser les changements structurels et institutionnels, qui augmente la représentation des femmes dans toutes les parties du gouvernement, en particulier dans les domaines de la sécurité nationale et de la politique étrangère, et qui engage des ressources financières.

[00:17:32 Texte superposé à l'écran, tel que décrit.]

Susan Markham : Le changement structurel et institutionnel dépend de la volonté politique des dirigeants d'envisager de nouveaux modes d'organisation et d'orientation. À ce jour, la majorité des interventions et des changements structurels que les gouvernements ont lancés et adoptés dans le cadre d'une politique étrangère féministe ont permis de mieux comprendre ce qui constitue une politique étrangère. Ces changements ont eu lieu au sein des ministères existants ou ont accordé la priorité aux questions liées à l'égalité des sexes et au leadership des femmes dans l'ensemble des gouvernements.

Au fil du temps, la plupart des décisions en matière de politique étrangère et de sécurité nationale ont été prises par un petit groupe d'hommes dans le cadre de processus centralisés et étroitement contrôlés, bien que cela soit en train de changer. Cependant, la parité hommes-femmes et d'autres types de diversité dans les nominations ont pris de l'ampleur. Un principe clé de la politique étrangère féministe, l'accroissement de la diversité, aide à faire en sorte que les organismes de politique étrangère et de sécurité nationale puissent s'acquitter plus efficacement de leurs missions. Souvent, l'augmentation du nombre de femmes dans l'ensemble du gouvernement, surtout aux échelons supérieurs, est perçue comme l'objectif final d'une politique étrangère féministe plus axée sur les questions d'égalité des sexes. Une représentation accrue des femmes est à la fois un signe public important d'engagement envers une nouvelle façon de gouverner et un outil pour la mise en œuvre d'une politique étrangère féministe.

Toutefois, la participation accrue des femmes à la vie politique n'est qu'un des nombreux éléments du cadre. Pour que la politique soit efficace et ait l'effet escompté, elle doit être bien financée et disposer de ressources suffisantes au fil du temps. Cela comprend le financement du gouvernement, tant pour le personnel interne et les structures organisationnelles nécessaires pour faire le travail diplomatique que pour les activités et les programmes internationaux mis en œuvre par les partenaires mondiaux et les organisations locales de femmes. Il faut veiller à ce que les investissements du gouvernement dans le secteur privé et avec celui-ci comportent une composante sexospécifique et des ressources connexes. Enfin, cela signifie qu'une partie du financement du gouvernement doit être redirigée vers les organisations nationales et locales de femmes afin qu'elles disposent d'un financement de base pluriannuel pour leur travail.

[00:19:53 Texte à l'écran : Recent FFP Activity / Activité récente en matière de politique étrangère féministe.]

[00:20:05 Susan Markham apparaît en plein écran, s'exprimant depuis un pupitre.]

Susan Markham : Au moment où; le livre a été publié en septembre, il était déjà désuet.

[00:20:12 Texte superposé à l'écran, tel que décrit.]

Susan Markham : De nouveaux pays ont annoncé leur soutien à la politique étrangère féministe, notamment la Colombie, l'Argentine et la Slovénie. De plus, les efforts se poursuivent en vue de définir la politique étrangère féministe. Une définition de la société civile dans son intégralité – qui est plutôt longue – se lit comme suit :

« La politique d'un État qui définit ses interactions avec d'autres États, ainsi qu'avec des mouvements et d'autres acteurs non étatiques, d'une manière qui accorde la priorité à la paix, à l'égalité des sexes et à l'intégrité environnementale, qui consacre, promeut et protège les droits de la personne de tous, qui cherche à perturber le colonialisme, des structures de pouvoir racistes, patriarcales et dominées par les hommes, et qui alloue des ressources importantes, y compris la recherche, pour réaliser cette vision. La politique étrangère féministe est cohérente dans son approche dans tous ses leviers d'influence, ancrée dans l'existence de ces valeurs au pays et créée conjointement avec des activistes, des groupes et des mouvements féministes au pays et à l'étranger. »

Ouf! D'autre part, les gouvernements ont adopté une définition un peu plus restreinte. Ils s'appuient vraiment sur le cadre des quatre R de la Suède que j'ai déjà mentionné, et leur définition comprend les droits (rights en anglais), les ressources, la représentation, la recherche et le champ d'application (reach en anglais). Alors, comment peuvent-ils travailler pour que tous ces éléments fassent partie de leur politique étrangère afin de la rendre féministe?

[00:21:50 Texte superposé à l'écran, tel que décrit.]

Susan Markham : D'autres activités ont eu lieu : cet automne, à l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, 18 pays, dont le Canada, ont signé une déclaration politique sur les approches féministes en matière de politique étrangère. Puis, il y a quelques semaines à peine, en novembre, le gouvernement des Pays-Bas a organisé une conférence internationale sur la politique étrangère féministe, à laquelle ont participé 750 participants de plus de 40 pays. Voilà un bref résumé du livre qui présente quelques points à retenir.

[00:22:21 Texte à l'écran : Q & A / Foire aux questions.]

[00:22:31 Texte à l'écran : What are some of the biggest implementation challenges countries face when it comes to implementing United Nations Security Council Resolution (UNSCR) 1325 on Women, Peace, and Security? / Quelles sont certaines des principales difficultés auxquelles se butent les pays lors de la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et le sécurité?]

[00:23:00 Susan Markham apparaît en plein écran, assise devant la scène.]

Susan Markham : La mise en œuvre de la résolution 1325 s'est heurtée à de nombreux défis, et je dirais que le plus grand défi (et une lutte permanente) est simplement la volonté politique. Les pays qui l'ont signée et tous les États membres des Nations Unies n'incluent pas un nombre égal de femmes (voire aucune femme pour bon nombre d'entre eux), lorsqu'ils organisent des négociations de paix. Je pense donc que la première chose à faire est de s'efforcer de mettre en œuvre sa propre résolution. L'excuse qu'ils utilisent souvent est qu'ils n'ont pas assez de femmes négociatrices ou médiatrices. Je dirais donc que de nombreux États-nations et de nombreuses organisations des Nations Unies essaient de former et de préparer les femmes à participer à de nombreuses négociations afin qu'ils ne puissent plus utiliser cette excuse.

[00:23:48 Texte à l'écran : What role do women's rights and civil society organizations and multilateral institutions play in advancing feminist foreign policy? / Quel rôle les organisations de défense des droits des femmes et de la société civile ainsi que les institutions multilatérales jouent-elles dans la promotion des politiques étrangères féministes?]

[00:24:15 Susan Markham apparaît en plein écran, assise devant la scène.]

Susan Markham : Les organisations de la société civile jouent un rôle très important dans la mise en œuvre d'une politique étrangère féministe. Elles sont souvent aux premières lignes de la défense des droits et poussent les gouvernements à réfléchir à la façon dont ils peuvent améliorer leur politique étrangère sur tous les aspects que j'ai évoqués plus tôt. Et lorsqu'un gouvernement dit qu'il aura une politique étrangère féministe, ce sont souvent ces organisations de la société civile qui le tient responsable de ce qu'il a promis. Puis, parce que la société civile a suivi la situation dans d'autres pays, elle a mené des recherches sur ce que signifie une politique étrangère féministe et comment elle a influencé les décisions qui ont été prises. Elles jouent donc aussi un rôle important en partageant ces recherches dans d'autres pays, avec l'appui des gouvernements, quand de nouveaux gouvernements disent qu'ils auront une politique étrangère féministe.

[00:25:07 Texte à l'écran : What are some examples of multilateral initiatives/forums that have helped to accelerate or advance work in this area? / Révélez quelques exemples d'initiatives ou de forums multilatéraux qui ont contribué au progrès sur cette question.]

[00:25:33 Susan Markham apparaît en plein écran, assise devant la scène.]

Susan Markham : Je citerais la création d'ONU Femmes en soi. C'est difficile à croire, mais ONU Femmes n'existe même pas depuis 25 ans. La création d'ONU Femmes témoigne de l'engagement des Nations Unies à promouvoir l'égalité des sexes. À peu près à la même période, les objectifs de développement durable ont été créés, et cela a été important, car l'objectif 5 est spécifiquement dédié à l'égalité des sexes. Puis, contrairement aux objectifs de développement du millénaire précédent, la question de l'égalité des sexes a été intégrée à tous les 16 autres objectifs. Donc, dans le domaine de l'éducation, des changements climatiques et de la démocratie, il y a des indicateurs qui mettent l'accent sur la façon dont le sexe joue un rôle important dans l'atteinte de ces objectifs.

[00:26:23 Texte à l'écran : Are there other countries, besides Sweden, that have been successful in applying a feminist approach systematically across their international policies and programming, and if so, what key elements did these countries implement to help mobilize institutional culture shifts across foreign policy portfolios? / Mis à part la Suède, d'autres pays ont-ils réussi à mettre en œuvre une approche féministe de manière systématique dans leurs politiques et programmes internationaux? Si oui, quels éléments clés ont-ils mis en œuvre pour mobiliser les changements de culture institutionnelle dans l'ensemble des portefeuilles de politique étrangère?]

[00:26:58 Susan Markham apparaît en plein écran, assise devant la scène.]

Susan Markham : Je dois dire que le Canada est l'un des meilleurs exemples de mise en œuvre d'une politique étrangère féministe. Il y a quelques années, le Canada a annoncé qu'il avait une Politique d'aide internationale féministe et, plus récemment, une politique commerciale féministe. Donc, de plusieurs façons au cours des dernières années, le Canada a cherché à mettre en œuvre l'égalité des sexes dans tous ses leviers de politique étrangère.

Il y a un engagement de haut niveau au Canada à l'égard des mesures féministes qui sont prises. Le premier ministre Trudeau a dit qu'il était féministe après son élection, et il a nommé un Cabinet composé d'un nombre égal d'hommes et de femmes, ce qui est un signal très fort. Il a également créé le poste d'ambassadeur pour les femmes, la paix et la sécurité. Ce poste est important, car il veille à ce que le Canada soit représenté partout dans le monde, en mettant l'accent sur les femmes, la paix et la sécurité et la politique étrangère féministe.

Plus important encore, le gouvernement du Canada a créé un outil d'analyse comparative entre les sexes appelé ACS Plus. Cet outil est vraiment important pour les gens qui n'ont pas de sexe dans leur titre, quand ils pensent : « Qu'est-ce que cela signifie pour moi et pour le travail que je fais? » C'est un outil en ligne qu'ils peuvent utiliser pour réfléchir aux aspects sexospécifiques de toute chose, des changements climatiques à la sécurité alimentaire, en passant par l'aide internationale. Je sais que de nombreuses autres organisations, tant des autres gouvernements que des organisations de la société civile du monde entier, utilisent l'outil de l'ACS Plus lorsqu'elles réfléchissent à l'incidence du genre sur leur travail.

[00:28:34 Texte à l'écran : How do countries define and measure progress in implementation? / Comment les pays définissent-ils et mesurent-ils le progrès dans la mise en œuvre?]

[00:29:01 Susan Markham apparaît en plein écran, assise devant la scène.]

Susan Markham : C'est vraiment un point d'achoppement. Comment mesurer les changements institutionnels, les changements d'attitude et les changements dans la prise de décisions? Les gouvernements qui ont déclaré une politique étrangère féministe il y a des années, comme la Suède, ont eu de la difficulté à publier des rapports comportant des indicateurs très précis. La société civile s'emploie actuellement à établir une base de référence de ce que signifie une politique étrangère féministe, ainsi que la façon dont nous mesurons les progrès.

[00:29:33 Texte à l'écran : The pandemic has put decades of progress on gender equality under threat. What are some strategies that governments have implemented to address these gaps in domestic and foreign policy? / La pandémie a mis en péril des décennies de progrès en matière d'égalité entre les genres. Quelles sont certaines des stratégies mises en œuvre par les gouvernements pour combler les lacunes dans les politiques intérieures et étrangères?]

[00:30:06 Susan Markham apparaît en plein écran, assise devant la scène.]

Susan Markham : Je dois dire que si la pandémie a eu un effet bénéfique, c'est qu'elle nous a permis de mesurer en temps réel de nombreux aspects sexospécifiques de nos vies : qui tombait malade et à quel moment; qui recevait les vaccins et quand; et comment cela a influé sur notre vie professionnelle et notre vie personnelle. Ces renseignements ont été examinés en temps réel dans les nouvelles. Ce n'était pas simplement le doctorat d'une personne réalisé en cinq ans. Tout s'est déroulé en temps réel. L'un des aspects de la COVID-19 a été l'élargissement de cette idée de sécurité.

Il ne s'agissait pas seulement d'hommes armés qui parlaient à d'autres hommes armés. Il s'agissait d'être en sécurité chez soi, d'avoir accès à des soins de santé quand on en a besoin ou d'être en mesure d'aller à l'hôpital, ce que cela signifiait pour la sécurité économique de nos familles, pour nous nourrir, pour nous assurer de pouvoir rester chez nous, et ce genre de choses. Cela nous a permis de nous concentrer davantage sur ces aspects, tant à l'échelle nationale que dans nos interactions avec d'autres pays.

L'un des aspects qui a réellement influencé la politique étrangère féministe est l'idée que nos politiques nationales devraient vraiment correspondre à nos politiques étrangères. Il faut donc veiller à ce que cela soit plus équilibré.

Cela nous a également amenés à réfléchir de façon plus générale aux obstacles qui nous empêchent d'assurer notre sécurité. La notion de garde d'enfants en est un bon exemple. Aux États-Unis et dans d'autres pays du monde, les gouvernements se concentrent beaucoup plus sur l'amélioration du système de garde d'enfants afin que les femmes puissent jouer pleinement leur rôle dans la vie publique.

[00:31:58 Texte à l'écran : The Canada School of Public Service hosts exciting and insightful events, workshops, and courses on a variety of topics. Subscribe to our newsletter for more information on what's coming next! / L'École de la fonction publique du Canada organise des événements, des ateliers et des cours intéressants et instructifs sur une multitude de sujets. Abonnez-vous à notre bulletin pour obtenir de l'information sur ce qui s'en vient!]

[00:32:24 Le logo animé de l'EFPC apparaît à l'écran.] Texte à l'écran : canada.ca/ecole]

[00:32:32 Le mot-symbole du gouvernement du Canada apparaît et disparaît dans un fondu au noir.]


Date de modification :