Transcription
Transcription : Les « cinq pourquoi »
[Du texte et des graphiques illustrent et soulignent les mots prononcés tout au long de la conversation.]
Narratrice : Les « cinq pourquoi ». Quand vous devez analyser un problème stratégique, il est utile de recourir à la technique des « cinq pourquoi ». Il s'agit d'un bon exercice à effectuer au début de vos recherches et de votre analyse, quand vous avez une idée du problème et des intervenants, mais qu'il vous faut en savoir plus. Vous pouvez réaliser cet exercice en autonomie pour vous faire une idée de la portée d'un problème ou en faire une initiative plus formelle comprenant plusieurs itérations et un engagement solide des intervenants. La technique des cinq pourquoi permet d'explorer les relations de cause à effet qui sous-tendent un problème précis. Vous devez simplement vous poser cinq fois la question « Pourquoi? ». Chaque réponse devient la prochaine question et vous mène à la ou aux causes profondes du problème. La grande question à laquelle vous tentez de répondre est la suivante : « Pourquoi y a-t-il un problème? ». Il faut noter qu'à l'instar de nombreuses analyses, les résultats de cette activité dépendront de vos perspectives et de votre état d'esprit.
Voyons maintenant un exemple pour vous donner un aperçu de la technique. Même si vous disposez de peu de données, vous pouvez quand même en faire l'essai. Le gouvernement en place souhaite réduire les émissions de gaz à effet de serre en favorisant le recours aux véhicules électriques. Il y a de nombreux véhicules disponibles, mais la demande est faible. Afin de proposer des approches viables à l'égard du problème, nous devons d'abord comprendre pourquoi il en est ainsi. Commençons par nous poser une question très générale : « Pourquoi la demande est-elle faible pour les véhicules électriques? ». Réponses possibles : préoccupations liées à l'autonomie; popularité des gros camions; et coûts élevés.
[À mesure que chaque réponse est proposée, un organigramme est créé, qui découle de la question initiale à chaque réponse.]
Ce premier niveau fournit quelques réponses hypothétiques à notre question de base. Chacune de ces réponses devient ensuite une question de deuxième niveau.
[Des lignes vont des trois premiers niveaux à de nouvelles bulles, où il est écrit : « Manque d'infrastructure de recharge », « Les hivers froids canadiens épuisent les batteries plus rapidement », « Les batteries sont dispendieuses », « faible volume de ventes », « Pourquoi les camions sont "cool" »?]
Si l'on examine ces trois hypothèses, nous pouvons commencer à comprendre les préoccupations liées à l'autonomie et aux coûts. Mais nous constatons aussi que nous n'avons aucune idée de la raison pour laquelle les camions sont cool. Nous ne pouvons donc pas suivre cette voie avant d'en savoir davantage. Dans le cadre de cet exemple, regardons de plus près la question des coûts.
Nous obtenons deux réponses à la question des coûts élevés. Mais le faible volume de vente est un enjeu économique circulaire auquel il n'y a peut-être pas de solution.
[Une nouvelle ligne passe de « Faible volume de ventes » à « Pas d'économies d'échelle ».]
Regardons maintenant l'autre possibilité. Pourquoi les batteries sont-elles si dispendieuses? Disons que nos recherches indiquent que leur coût élevé s'explique par l'utilisation de matériaux rares et coûteux qui entrent dans leur fabrication.
[Une nouvelle bulle « Utilisation de matériaux rares » apparaît sous « Les batteries sont dispendieuses » et une nouvelle question apparaît au-dessus.]
Cela nous mène à notre prochaine question. Pourquoi les matériaux sont-ils si rares? Selon notre analyse, il y a deux réponses possibles à cette question. La première est que ces matériaux ne sont pas nécessairement rares, mais juste difficiles à trouver et à se procurer; l'autre qu'il y en a très peu sur Terre.
[ Les deux réponses découlent de la bulle « Utilisation de matériaux rares » : « Difficiles à trouver » et « Physiquement rare ».]
Il s'agit peut-être des causes profondes et de plus amples éléments probants sont nécessaires pour déterminer laquelle est la plus importante. Mais même sans ces éléments, nous pouvons commencer à nous demander ce qui peut être fait pour s'attaquer aux causes profondes. Si la première réponse est vraie, c'est-à-dire que les matériaux sont difficiles d'accès, il faut peut-être adopter une meilleure approche à l'égard de l'exploitation minière. Cela pourrait avoir des implications technologiques ou commerciales à l'international.
[« Une meilleure exploitation minière? » découle de la bulle « Difficiles à trouver ».]
Dans le deuxième cas, soit qu'il y a très peu de ces matériaux sur Terre, on se demande alors s'il existe d'autres solutions technologiques.
[ « Existe-t-il des alternatives technologiques? » découle de la bulle « Physiquement rare ».]
Cela nous permet de commencer à formuler quelques options stratégiques à envisager : soutenir l'industrie minière et soutenir la recherche sur les batteries. Ces deux options nécessitent d'autres recherches et de plus amples réflexions sur le contexte politique.
[Les deux réponses découlent de leurs questions respectives.]
Il s'agit là d'un bon exemple de la façon dont la technique permet de révéler des perspectives non attendues. Qui aurait pensé que le soutien à l'industrie minière puisse être une option permettant d'accroître l'adoption des véhicules électriques?
Si nous remontons le cours de notre réflexion, nous pouvons voir la logique de cette piste de recherche. Si nous remontons encore plus loin pour voir les chemins que nous n'avons pas empruntés, nous pourrons peut-être faire quelques liens.
Si nous revenons aux préoccupations liées à l'autonomie, nous constatons que le froid peut épuiser les batteries plus rapidement. Cela semble être lié à l'idée de soutenir la recherche sur les batteries. Nous avons maintenant cerné deux options stratégiques, soit soutenir l'industrie minière et soutenir la recherche sur les batteries, et avons un lien à explorer pour la prochaine itération.
[Dans une version agrandie du diagramme, les bulles découlant de « Autonomie » et les solutions découlant des « Coûts élevés » sont encerclées et une ligne les relie entre elles.]
Il existe de nombreuses hypothèses que vous pouvez examiner et je n'ai suivi qu'une piste de réflexion sur cinq niveaux. Malgré tout, nous avons maintenant deux idées stratégiques possibles ainsi qu'un lien à explorer dans notre analyse des options stratégiques. La méthode ne fournit aucune règle stricte sur la série de questions à explorer ni sur le temps à consacrer à la recherche de nouvelles causes profondes.
Le résultat dépend des connaissances et de la persévérance des personnes concernées. Ne vous attardez pas trop au fait que cela soit bien ou mal, laissez libre cours à votre créativité et adoptez différentes perspectives de réflexion. Effectuez rapidement le processus, puis revenez-y et reprenez le travail une fois que vous en saurez davantage. Suivez la piste de réflexion qui vous paraît logique, à vous et à vos intervenants.
Enfin, ne vous arrêtez pas à cinq questions. Demandez-vous « Pourquoi? » autant de fois que nécessaire pour trouver une cause profonde raisonnable.
[ piste sinueuse avec le mot « Pourquoi? », qui se propage de façon répétée, mène à une « Cause profonde ».]
[Le logo de l'EFPC apparaît, et le livre se ferme. Du texte s'affiche : « canada.ca/école ».]
[Le logo du gouvernement du Canada s'affiche, puis s'estompe et l'écran devient noir.]