Transcription
Transcription : Une conversation avec l'ancien greffier sur l'importance de l'ACS+ (Version intégrale)
Erica Nahm : Bonjour tout le monde! J'ai le plaisir d'être avec le greffier du Conseil privé aujourd'hui, monsieur Michael Wernick. M. Wernick, nous tenons à vous souhaiter la bienvenue et à vous remercier chaleureusement d'avoir accepté l'invitation de l'École de la fonction publique du Canada malgré votre journée très chargée afin de nous faire part de vos points de vue sur l'Analyse comparative entre les sexes plus, ou ACS+. En tant que greffier, pouvez-vous nous faire part de votre point de vue sur la façon dont nous, en tant que fonction publique, pouvons nous assurer de mieux réussir à l'égard de l'ACS+?
Michael Wernick : Je suis très heureux d'être ici pour parler de ces questions. Je pense, pour souligner ici une évidence, que la fonction publique est composée de personnes, d'êtres humains. Et les êtres humains ont diverses façons de penser aux problèmes, de voir le monde, d'interpréter ce qu'ils voient, de prendre des décisions empreintes de préjugés conscients et inconscients, de choses à faire, etc. Et ce que l'ACS+ nous donne l'occasion de faire, c'est d'être plus rigoureux dans la façon d'en prendre conscience, de les cerner et de les atténuer afin que nous puissions aborder la conception des programmes, des politiques, des règlements, des décisions d'approvisionnement avec une meilleure chance d'obtenir le genre de résultats que nous cherchons à obtenir.
Erica Nahm : Y'a-t-il un moyen de comprendre quel organisme fédéral est vraiment responsable de l'application de l'Analyse comparative entre les sexes? Est-ce qu'on pense que c'est plutôt les ministères ou les organismes centraux ou bien Condition féminine Canada?
Michael Wernick : Je pense qu'il y a un rôle pour presque tout le monde. Donc, pour les gens qui sont dans l'élaboration de politiques et qui travaillent dans les ministères ou les agences, bien avant de lancer une proposition au Cabinet, il y a des façons d'appliquer l'analyse. Certainement, ceux et celles qui font « le challenge function » (l'examen critique) dans les agences centrales, c'est une façon de poser les bonnes questions, de tester ou roder les propositions, etc. Mais même dans les organisations très opérationnelles, qui décident quel uniforme acheter pour la Gendarmerie royale, etc., il y a des implications. C'est souvent un peu subtil ou caché, mais presque tout le monde peut en bénéficier.
Erica Nahm : C'est un très bon point que vous avez soulevé. Et pour nous, ici, à l'École de la fonction publique du Canada, je me demande ce que, selon vous, nous pouvons faire mieux ici à l'École pour nous assurer que tous ces rôles sont bien compris et que tout le monde peut garantir que nous appliquons l'ACS+, comme vous l'avez indiqué?
Michael Wernick : Eh bien, c'est un sujet en évolution, les gens apprendront au fur et à mesure, et nous élaborerons les techniques appropriées. Je suis persuadé qu'une grande partie peut être enseignée et apprise, et que notre établissement d'enseignement peut jouer un rôle important pour rejoindre les fonctionnaires, que ce soit en ligne ou dans les salles de classe. Et les commentaires des personnes qui viennent à l'École ou qui ont recours à l'École permettront d'améliorer les éléments de cours dans les années à venir.
Erica Nahm : Donc, mettons un scénario à l'avenir. Donc, imaginez, on est maintenant rendu dans l'année 2030. Pour l'Analyse comparative entre les sexes, que voyez-vous comme la voie à suivre pour l'avenir de l'ACS+, et comment est-ce qu'on peut façonner la politique publique et par la suite, nos programmes, nos services à l'avenir?
Michael Wernick : Oh, c'est une très bonne question. Je pense que la pratique et l'analyse doivent évoluer avec le pays et la société. Les questions changent en importance ou profil. Même dans ma carrière à moi, l'emphase sur la réconciliation avec les peuples autochtones est beaucoup plus élevée, heureusement. La façon de penser les questions LGBTQ est complètement différente qu'il y a 20 ans, il y a de la diversité de plusieurs façons. Le vrai art dans l'analyse sera l'intersection de tous ces composants de diversité. C'est pas simple. Nous ne sommes pas un pays simple. Nous sommes un pays très complexe, très diversifié, et on va continuer à évoluer dans l'avenir. Donc, nos gouvernements doivent aussi pas juste suivre ces tendances, mais aussi donner un leadership aussi.
Erica Nahm : Avez-vous des conseils à propos de l'ACS+ pour les fonctionnaires qui regardent l'entrevue d'aujourd'hui?
Michael Wernick : Je ne peux que souligner à quel point il est important que nous soyons plus conscients des hypothèses et des préjugés que nous apportons à notre travail et que nous y soyons plus attentifs. Ainsi, qu'il s'agisse de l'ACS+ ou d'autres aspects, nous ne devrions jamais nous sentir trop à l'aise : nous devrions plutôt être à l'écoute et réfléchir à l'effet qu'ont nos lois, nos politiques et nos programmes sur les Canadiens. Et nous devrions toujours chercher à obtenir cette rétroaction, cela nous permettra d'améliorer notre capacité à les servir.
Erica Nahm : L'expérience de l'utilisateur est très importante. Je pense que je suis tout à fait d'accord avec vous. C'est ce qui complète les questions que nous avions à vous poser aujourd'hui, Monsieur Wernick. Donc, un gros merci d'être venu avec nous aujourd'hui pour nous parler. Merci.
Michael Wernick : Merci beaucoup.