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Transcription : Comprendre les réalités autochtones : revitalisation et réconciliation (IRA1-V59)
Le logo de l'EFPC apparaît à l'écran.
L'écran passe à Céline Henry, Kim Blanchet, Jocelyne Melanson, et Amélie Genest-Jourdain dans des fenêtres de chat vidéo séparées.
Céline Henry: Tansi, Céline Henry Neet-see-ga-soon, Mitchif Niya. Je suis une femme métisse et citoyenne de la Fédération Métisse du Manitoba.
Kim Blanchet: Bonjour je m'appelle, Kim Blanchet, je suis membre de la Première Nation Abitibiwinni située en Abitibi-Témiscamingue au Québec.
Jocelyne Melanson: Bonjour, je m'appelle Jocelyne Melanson et je suis une alliée à Ottawa.
Amélie Genest-Jourdain: Kwé, bonjour, je m'appelle Amélie Genest-Jourdain, je suis innue de la communauté de Uasaht mak-maniutenam aux environs de Sept-Îles sur la Côte-Nord du Québec.
Nous travaillons toutes et tous, en partie ou à temps plein, pour l'Apprentissage sur les réalités autochtones à l'École de la fonction publique du Canada. Nous avons le plaisir de vous présenter: « Comprendre les réalités autochtones : revitalisation et réconciliation » qui est un bref aperçu historique et contemporain des peuples autochtones au Canada été de l'importance de la réconciliation. Il est important de connaître et de reconnaître la présence et les contributions des Autochtones en tant que premiers peuples du Canada, car ils continuent d'être des communautés dynamiques. Avec cette présentation, nous espérons, montrer ce que les peuples autochtones ont vécu pendant la colonisation et le récent mouvement récents en faveur de la réconciliation et de la revitalisation de leurs nations.
Mais d'abord : au Canada, en guise de réconciliation et reconnaissance, nous avons l'habitude de commencer nos réunions ou événements importants en reconnaissant les peuples autochtones et la terre sur laquelle ils vivent depuis des milliers d'années. Cela peut être aussi simple que cela : je reconnais que je suis sur la terre du peuple algonquin anishinaabeg, qui y vit depuis des temps immémoriaux et qui continue d'y vivre, et je le remercie de me permettre de vivre et de travailler sur son territoire.
Veuillez noter que certains sujets abordés dans cette présentation peuvent susciter une réaction émotionnelle. Si vous avez besoin d'aide, veuillez communiquer avec une personne comme un ou une collègue, un ou une proche, ou encore un ou une ami·e, ou appelez la ligne d'écoute téléphonique accessible 24 heures sur 24 de Santé Canada.
Une carte du Canada apparaît avec une série de points indiquant où se trouvent les communautés autochtones du Canada pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis.
D'abord, vous devez savoir que le terme « peuples autochtones » désigne trois groupes distincts, à savoir : les Premières Nations, les Inuits et les Métis, qui sont tous reconnus dans la Constitution du Canada. Parfois, nous employons aussi le terme « Premiers Peuples ». Ces groupes se distinguent les uns des autres par leurs cultures, leurs traditions, leurs langues et leur histoire.
Les nombreux points verts et blancs sur cette carte indiquent l'emplacement des communautés des Premières Nations, Inuits et Métis. On compte plus de 50 Premières Nations différentes au Canada, réparties en 630 communautés. Chacune de ces communautés possède sa propre structure de gouvernance, sa langue et son protocole culturel.
Près de 60 % des Autochtones des Premières Nations vivent hors des réserves, dans des zones rurales ou urbaines, ce qui signifie que 40 % des Autochtones vivent dans des réserves. Une réserve est une terre gouvernementale qui a été réservé par le gouvernement du Canada à l'usage des Premières Nations. Les 2/3 des Inuits vivent dans 51 communautés du Nord canadien. En inuktitut, on appelle ce territoire l'Inuit Nunangat, ce qui signifie « l'endroit où vivent les Inuits ». Huit établissements métis sont situés dans les provinces des Prairies, mais de nombreux Métis vivent à en dehors de leurs établissements en Ontario, au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta.
Hormis la population issue de l'immigration, la population autochtone connaît la croissance la plus rapide au Canada. En fait, les communautés autochtones continuent de croître et leur population est beaucoup plus jeune que la population non autochtone. Deux raisons principales expliquent cette croissance : la première est la hausse de la natalité et de l'espérance de vie des Autochtones et la seconde pourrait être due à la réconciliation. Les Autochtones n'ont plus peur de s'identifier comme tels.
Une infographie apparaît avec statistiques démographiques pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis au Canada.
Le Recensement de 2021 dénombrait 1,8 million d'Autochtones au Canada, ce qui représente 5 % de la population canadienne totale. En 2023, la population totale du Canada vient d'atteindre 40 millions de personnes, principalement en raison de l'immigration.
Les Premières Nations forment le groupe autochtone le plus important au Canada; elles représentent 60 % de la population autochtone contre 4 % pour les Inuits et 36% pour les Métis.
Un diapositive apparaît avec le titre « Les langues autochtones au Canada » et le texte:
« Langues alqonguiennes – 153 620 locuteurs »
« Langues inuites – 40 800 locuteurs »
« Langues athabascanes – 19 715 locuteurs »
« Langues sioux – 4 595 locuteurs »
« Langues salishennes – 3 670 locuteurs »
« Langues iroquoiennes – 2 065 locuteurs »
« Langues tsimshiannes – 1 890 locuteurs »
« Langues wakashanes – 935 locuteurs »
« Langues autochtones non mentionnés ailleurs – 775 locuteurs »
« Michif – 640 locuteurs »
« Haïda – 280 locuteurs »
« Tlingit – 165 locuteurs »
« Kutenai – 145 locuteurs ».
Avant le contact plus d'un millier de langues connues étaient parlées par divers peuples d'Amérique du Nord, du sud et centrale, avant l'arrivée des Européens. Cependant, les politiques coloniales restrictives ont mis fin à la transmission des langues d'une génération à l'autre. Aujourd'hui, à peine plus de 70 langues autochtones distinctes sont encore parlées au Canada. Ces 70 langues sont réparties dans douze familles de langues. Comme le montre le diagramme, les familles de langues algonquiennes sont les plus parlées au Canada.
Malheureusement, toutes les langues autochtones sont menacées de disparition. En fait, si la tendance se maintient - que rien n'est fait pour freiner le déclin des autres langues autochtones, seuls le cri, l'anishinabemowin et l'inuktitut survivraient. Pour aider à renverser cette tendance, le gouvernement a adopté en 2019 la Loi sur les langues autochtones. Cette loi vise à protéger, promouvoir et revitaliser toutes les langues autochtones. En plus, l'Assemblée générale des Nations Unies a proclamé la décennie 2022-2032 Décennie internationale des langues autochtones.
Il est impossible de raconter plus de 400 ans d'histoire sans sacrifier des nuances et des détails. Voyez cela comme le début de votre parcours d'apprentissage. Ce survol de l'histoire vous aidera à mieux comprendre les réalités des peuples autochtones et du Canada. Soyez conscient, que depuis trop longtemps, notre profonde empreinte coloniale dominait et a eu comme conséquence de présenter une histoire erronée et incomplète de notre pays. Encore aujourd'hui, l'histoire omet de souligner les nombreuses contributions incroyables des peuples autochtones. Les livres d'histoire ont été écrits par des colons européens donc ils ne contiennent pas les points de vue et perspectives des peuples autochtones.
Nous espérons que cette présentation, vous aidera à comprendre la complexité et la singularité de l'histoire et des réalités contemporaines des peuples autochtones. Voici, brièvement, comment on vous guidera dans les différentes périodes ou étapes marquantes historiques :
• Depuis des temps immémoriaux : avant 1492
• Contact : de 1492 à 1814
• Élimination et assimilation : de 1814 à 1990
• Mobilisation, activisme et négociation : de 1970 à 2015
• Réconciliation : depuis 2015
Les peuples autochtones savent que leurs ancêtres occupent ces terres depuis des temps immémoriaux. Cette expression veut dire que les peuples autochtones occupent les terres d'Amériques depuis des milliers d'années. Ils y vivaient avant même l'invention de l'écriture, avant l'arrivée des explorateurs, des colons et des Canadiens actuels. L'importante présence de ces Premiers Peuples explique pourquoi les peuples autochtones ont ce lien très profond avec la terre.
Même si l'arrivée des premiers humains en Amérique du Nord fait toujours l'objet d'un débat archéologique, les scientifiques estiment que la première migration depuis le nord-est de l'Asie, par voies terrestre et maritime, aurait eu lieu entre 13 000 et 30 000 ans passé.
Un diapositive apparaît avec le titre « Avant la colonisation » et le texte:
« Diverses nations autochtones occupent l'Amérique du Nord, l'Amérique central et l'Amérique du Sud depuis des milliers d'années. »
« La population estimée s'étend de 8 à 12 millions d'habitants et d'habitantes. »
« Il y avait des centaines de Nations, de cultures, de langues et d'économies distinctes et sophistiquées. »
De nombreux peuples autochtones occupaient l'Amérique du Nord, l'Amérique centrale et l'Amérique du Sud depuis des milliers d'années avant l'arrivée des colons européens. Les Premières Nations appellent l'Amérique du Nord, l'île de la Tortue. Ce nom vient des histoires orales autochtones transmises depuis des générations. Avant la colonisation européenne, les peuples autochtones formaient diverses nations distinctes et complexes avec des structures de gouvernance, économies, cultures, pratiques traditionnelles et langues distinctes. Par exemple, dans la plupart des nations autochtones, les femmes jouaient un rôle très important tant dans la gouvernance de la communauté que dans la sphère économique. Les personnes bispirituelles, à savoir les personnes qui s'identifient comme gaies, lesbiennes, transgenres ou autres jouaient un rôle culturel et spirituel très importants et, selon la nation, pouvaient s'identifier comme incarnant l'esprit masculin et l'esprit féminin. Cette situation a changé lorsque les Européens ont imposé le christianisme et leur vision de la femme et la sexualité aux peuples autochtones.
Au 16e siècle, les premiers Européens sont d'abord arrivés, par bateau, dans les régions de l'est du Canada, où vivaient environ 200 000 membres des Premières Nations et des Inuits. Étant donné que l'histoire autochtone se racontait à l'oral et non par écrit, nous vous encourageons vivement à rencontrer des Autochtones pour en savoir plus sur leur histoire avant la colonisation.
Kim Blanchet: La deuxième période qui nous intéresse est la période de contact qui s'étend de1492 à 1814, soit la rencontre des Premiers Peuples avec les Européens.
Christophe Colomb est souvent considéré comme celui qui a « découvert » les Amériques en 1492. L'arrivée de Christophe Colomb sur l'île de la Tortue allait marquer le début d'une longue ère de colonisation européenne, avec des effets dévastateurs sur les peuples autochtones. Des colons européens se sont peu à peu installés en Amérique du Nord, et l'ère de la colonisation a commencé.
Un diapositive apparaît avec le titre « Terra nullius et la doctrine de la découverte » et le texte:
« Un territoire était réputé être inhabité si les gens qui y habitaient n'étaient pas chrétiens, et par conséquent, n'étaient pas considérés comme des êtres humains. »
« Le concept a été élargi au fil de temps afin d'inclure les territoires qui n'étaient pas occupés par des gens « civilisés » ou qui ne servaient pas une « fin civilisée » ».
Ces explorateurs ont utilisé deux idées ou concepts à l'encontre des peuples autochtones : la « Terra Nullius » et la doctrine de la découverte. Ces concepts étaient des idées du christianisme selon lesquelles les personnes non chrétiennes n'étaient pas des êtres humains et ne pouvaient pas posséder des propriétés, par exemple, des terres. Par conséquent, les terres étaient considérés comme non habitées d'être humains. Ce qui signifie que les explorateurs pouvaient donc revendiquer ces terres pour des rois et reines d'Europe.
N'oubliez pas que les peuples autochtones n'adhéraient pas à la foi chrétienne. Ils avaient leurs propres pratiques spirituelles et traditionnelles. De plus selon les autochtones, le concept de propriété foncière était communautaire et non individuel. Selon les Européens, les Autochtones étaient non civilisés, sauvages, et inférieurs aux humains.
Récemment des peuples autochtones ont demandé au pape de rejeter la doctrine de la découverte et, en mars 2023, le pape François a publié une déclaration qui répudiait enfin cette doctrine vieille de 550 ans.
Ainsi, du début du contact à aujourd'hui, la principale question qui a divisé et divise encore les peuples autochtones et non autochtones au Canada peut se résumer par une seule question : qui possède réellement les terres et les ressources?
Un diapositive apparaît avec le titre « Répercussions du colonialisme » et le texte:
« Taux de suicide plus élevés »
« Taux plus élevés d'enfants pris en charge »
« Niveaux de scolarité plus faibles »
« Revenus moins élevés »
« Taux de chômage plus élevés »
« Taux d'incinération beaucoup plus élevés »
« Taux d'itinérance plus élevés ».
L'histoire coloniale du Canada fait référence à l'époque où les Européens sont arrivés en Amérique, ont revendiqué la terre et ont imposé leurs valeurs et croyances chrétiennes aux Autochtones, leurs interdisant de pratiquer leurs cultures, leurs valeurs et leurs spiritualités. Les communautés autochtones et leurs familles en ont subi les conséquences, notamment sur leur mode de vie. Tous les peuples autochtones ont éprouvé et éprouvent toujours de nombreux problèmes sociaux et de sérieuses difficultés, causé par de nombreux traumatismes intergénérationnels.
Par exemple, le taux de suicide est cinq à sept fois plus élevé chez les jeunes des Premières Nations que chez les jeunes non Autochtones, et jusqu'à dix fois plus élevés chez les Inuits. Le taux d'itinérance est aussi plus élevé chez les Autochtones dans les grandes villes canadiennes. Près d'un tiers des détenus des prisons canadiennes sont autochtones, alors que ces derniers ne représentent que 5 % de la population canadienne.
À la signature du Traité de Paris, en février 1763, la colonie de la Nouvelle-France est devenue une possession de l'Empire britannique. Les Nations autochtones n'ont rien eu à dire dans ce transfert de terres entre deux rois étrangers. Peu après, sa Majesté le roi George III a signé la Proclamation royale de 1763, qui a servi de processus de conclusion des traités par la Couronne pour tout le Canada. C'est aussi la première reconnaissance publique des droits des nations autochtones sur les terres et les titres de propriété. Cela a permis d'établir des protocoles et procédures nécessaires pour donner accès aux terres aux colonisateurs et ainsi justifier la création la création du Département des Indiens, qui a servi d'intermédiaire entre les Premières Nations et la Couronne.
Le gouvernement du Canada reconnaît 70 traités historiques signés entre 1701 et 1923. Ces traités concernent 9 provinces et 3 territoires, et couvrent près de 50 % du territoire canadien. L'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 reconnaît et affirme les droits ancestraux issus de traités des peuples autochtones. Ça signifie que les traités sont protégés par la plus haute loi du Canada : la Constitution canadienne. Notez la différence d'interprétation de ces traités par les Autochtones et la Couronne. La Couronne ou le gouvernement canadien, les considérait comme des ventes ou des cessions de terres.
Les peuples autochtones, eux, considéraient les traités comme des accords de partage de l'utilisation de la terre et de ses ressources, tout en préservant leur mode de vie. Pour eux, les traités resteront des accords éternels et sacrés « aussi longtemps que le soleil brille, les rivières coulent, l'herbe pousse. » En réalité, le texte de la plupart des traités historiques ne reflète souvent que le point de vue de la Couronne.
Il faut savoir que les traités historiques constituent un fil conducteur tissé depuis les débuts de l'histoire du Canada jusqu'à nos jours.
Après la période de contact, nous entrons dans une période où le gouvernement canadien a tenté d'éliminer ou d'assimiler les peuples autochtones. Des politiques d'élimination et d'assimilation ont perduré pendant plus de 300 ans. Ces politiques ont dépossédé les Premières Nations, les Inuits et les Métis de leurs ressources et les ont chassés de leurs terres ancestrales. Les traités historiques conclus avec les Premières Nations et les Métis ont cessé d'être respectés.
Toutes ces politiques ont eu des effets désastreux sur les autochtones, effets qui se font encore sentir aujourd'hui.
En 1876, des lois et politiques visant les Premières Nations ont été regroupées pour former la Loi sur les Indiens. Cette loi vise à régir tous les aspects de la vie des Premières Nations vivant sur les réserves et qui sont enregistrés comme « Indiens inscrits ». La Loi définit qui est considéré comme « Indien » et elle précise toutes les restrictions qui s'appliquent aux individus et aux communautés des Premières Nations. Elle définit aussi les obligations du gouvernement envers les Premières Nations. Mais surtout, elle accorde au gouvernement fédéral un contrôle étendu sur divers aspects de la vie des Premières Nations, dont la gestion des terres de réserve, leurs structures de gouvernance, leurs pratiques culturelles et leurs affaires personnelles.
La Loi sur les Indiens reste un texte législatif controversé, qui a perpétué une approche paternaliste et assimilationniste envers les peuples des Premières Nations.
La création de ces réserves a eu des répercussions considérables sur tous les aspects de la vie des Premières Nations. Le système de réserves a forcé de déplacer des Premières Nations vers des terres sous le contrôle de la Couronne. D'un simple trait de plume, les réserves ont divisé non seulement des terres, mais aussi des Nations qui existaient depuis des milliers d'années.
Les familles, foyers et clans qui chassaient et cueillaient ensemble depuis des générations ont été abruptement et arbitrairement regroupés avec d'autres familles. Cette réorganisation forcée a perturbé les réseaux sociaux et les systèmes de parenté bien établis qui déterminaient qui pouvait chasser, pêcher et cueillir dans certaines zones. La taille des réserves, attribuées à la plupart des communautés des Premières Nations, était nettement plus petite que leurs territoires ancestraux et traditionnels et nombre d'entre elles ont été contraintes de s'installer dans des régions plus isolées pour survivre. En raison de cet isolement, des services importants comme l'accès à l'eau, aux égouts, à l'électricité et au logement n'ont pu répondre et ne répondent toujours pas aux normes tenues pour acquises par la plupart des Canadiens.
Étant donné que la Couronne conserve la gestion des terres de réserve, c'est impossible pour les Premières Nations d'utiliser leurs terres et leurs ressources pour assurer leur développement économique ou financer la protection sociale.
Jocelyne Melanson: Le système des pensionnats autochtones au Canada restera à jamais l'un des héritages les plus honteux du pays. Les colons frustrés de ce qu'ils appelaient le « problème indien » s'attendaient à ce que les Autochtones renoncent à leur mode de vie et adoptent les langues et la culture européennes, mais ça ne s'est pas passé comme ça. Pour arriver à leurs fins, la solution était désormais d'enlever les enfants autochtones à leurs parents et de les éduquer dans des écoles parrainées par le gouvernement et dirigées par des congrégations religieuses. Il fallait les priver de l'influence de leurs familles, leurs traditions, leurs coutumes, leurs langues pour optimiser l'assimilation.
Environ 150 000 enfants ont fréquenté les pensionnats et 200 000, les écoles de jour autochtones. On estime que 6 000 enfants sont morts dans ces écoles. Beaucoup d'autres enfants autochtones ont été maltraités et négligés. En 1920, la Loi sur les Indiens a rendu obligatoire la fréquentation des pensionnats par tous les enfants âgés de 7 à 15 ans, qui avaient le statut Indien. Au total, plus de 130 pensionnats et 700 écoles de jour autochtones, ont été en fonction au Canada, entre 1831 et 1996.
Au cours des années 1960 et jusqu'aux années 1980, à mesure que les pensionnats et les écoles de jour fermaient leurs portes, plus de 20 000 enfants autochtones ont été retirés de leur foyer par le système de protection de l'enfance. Ils étaient adoptés par des familles non Autochtones au Canada, aux États-Unis et même en Europe. C'est ce qu'on appelle la « rafle des années 60 ».
Ces adoptions ont été réalisées sans le consentement des parents, et parfois même à leur insu. Ces enfants ont perdu leur nom de naissance, leur identité culturelle, leur langue et leur statut d'Indien. Comme dans les pensionnats et les écoles de jour, certains ont subi des abus sexuels, physiques et mentaux de la part de leur famille adoptive ou d'accueil.
Le gouvernement fédéral a reconnu son rôle dans la rafle des années 60 et s'est engagé à collaborer avec les peuples autochtones pour veiller à ce que les enfants autochtones cessent d'être retirés de leurs communautés.
Les Européens ont aussi apporté avec eux des maladies contre lesquelles les peuples autochtones n'étaient pas immunisés. Par exemple, la tuberculose a durement frappé les Inuits du Nord. Les premiers cas de tuberculose ont été signalés en 1850 et on en détecte encore aujourd'hui. Du milieu des années 1940 et jusqu'à la fin des années 1960, l'épidémie de tuberculose dans l'Arctique a touché 25 % de la population inuite.
Les Inuits infectés étaient alors envoyés dans le Sud pour y être traités, parfois pendant plusieurs années, sans leur consentement ni celui de leur famille. Puisque bon nombre d'entre eux ne parlaient ni le français ni l'anglais, leur départ vers le Sud fut un énorme choc culturel et émotionnel. Dépourvu de soutien familial, ils étaient isolés, vulnérables aux agressions et à la négligence du système médical. De nombreux Inuits ne sont jamais rentrés chez eux et, dans certains cas, leurs proches n'ont pas été informés de ce qui leur était arrivé, s'ils étaient en vie ou non, ni de l'endroit où ils étaient enterrés.
Jusqu'en 1977, les colonisateurs appelaient les Inuits Esquimaux, terme considéré comme péjoratif. Le terme « Inuit » vient de l'Inuktut et signifie « peuple ».
De 1941 à 1978, comme les fonctionnaires étaient incapables de prononcer les noms des Inuits, ils ont émis des « disques d'identification des Esquimaux » pour les identifier. Chaque Inuk, à savoir chaque personne inuite, recevait un petit disque en cuir ou en fibre pressée qui comportait un numéro pour créer un registre ou une liste des Inuits. Les noms des Inuits y étaient remplacés par des numéros d'identification. On en voit un exemple sur cette diapositive. Ces numéros de disques étaient requis pour les interactions gouvernementales : services médicaux, éducation, obtention de nourriture et de fournitures.
Ce système a été abandonné dans les années 1970, car considéré comme déshumanisant et offensant.
Au début des années 1950, le gouvernement fédéral a déplacé plusieurs familles inuites d'Inukjuak, dans le Nord du Québec, à Grise Fiord, sur l'île d'Ellesmere, à Resolute sur l'île Cornwallis, et à ce qu'on appelle aujourd'hui le Nunavut, à plus de 2 000 kilomètres de leur milieu de vie. On leur avait promis de meilleures conditions de vie et de chasse dans les nouvelles communautés de l'Extrême-Arctique.
L'explication officielle du gouvernement fédéral était que les familles s'étaient portées volontaires pour participer au programme. Les Inuits avaient un point de vue différent. Selon eux, les réinstallations ont été forcées et le but du programme était d'affirmer la souveraineté du Canada dans l'Arctique. On leur avait promis une faune abondante, mais ils se sont vite aperçus qu'ils avaient été trompés. Ils ont subi des conditions de vie extrêmement précaires dans ces contrées éloignées. Les familles ont cédé au désespoir en se rendant compte qu'elles ne pouvaient pas retourner sur leur terre natale, à Inukjuak, faute d'argent pour financer leur retour et de soutien gouvernemental pour les aider.
La réinstallation des Inuits dans l'Extrême-Arctique est souvent qualifiée de « chapitre sombre » de l'histoire du Canada. C'est un des exemples de la façon dont le gouvernement fédéral a imposé des changements qui ont affecté et affectent toujours les Inuits.
Entre les années 1950 et 1970, des dizaines de milliers de chiens de traîneau inuits ont été tués dans l'Arctique de l'Est, principalement par la Gendarmerie royale du Canada. Dans les années 1920, entre 10 000 et 20 000 chiens inuits canadiens vivaient dans le nord du Canada. En 1963, il ne restait qu'un seul « chien esquimau canadien » et la race a été déclarée éteinte.
L'abattage des chiens a eu un effet dévastateur sur les Inuits. Sans chiens, ils ne pouvaient pas se déplacer pour chasser et pêcher. Ils ont dû abandonner leurs maisons d'hiver, lignes de piégeage, territoires de chasse et lieux de pêche sur la glace. Pour la première fois de leur histoire, les Inuits ont été coupés de la terre et confinés dans des communautés à longueur d'année.
En 2019, le gouvernement canadien s'est excusé auprès des Inuits de l'Arctique de l'Est pour l'abattage des chiens et s'est engagé à financer un programme de revitalisation des chiens de traîneau inuits.
Au Canada, le terme « Métis » désigne un peuple autochtone spécifique dont les origines remontent à l'époque de la traite des fourrures aux 18e et 19e siècles. Les commerçants de fourrures et les explorateurs européens ont noué des relations avec des femmes autochtones. Ces unions ont abouti à la création d'une nouvelle nation, les Métis.
Sur cette diapositive, figure le drapeau Métis, qui présente le symbole de l'infini, en blanc sur fond bleu. Le symbole de l'infini représente le métissage entre deux cultures, les Européens et les Premières Nations, créant une culture unique et distincte, celle des Métis.
Les Métis ont adopté un mode de vie, une langue, le Mitchif, et des traditions distinctes qui combinent les pratiques et traditions autochtones et européennes. Malgré leur contribution significative au développement du Canada, les Métis ont connu une longue histoire d'oppression et de marginalisation.
À la fin du 19e siècle, à mesure que le Canada s'étend vers l'Ouest, les Métis se retrouvent au centre des conflits entre les peuples autochtones, les colons européens et le gouvernement canadien.
L'un des événements les plus marquants de l'histoire des Métis est la Résistance de la rivière Rouge, menée par le chef métis, Louis Riel, en 1869 et 1870. Cette résistance est la riposte des Métis aux tentatives du gouvernement canadien d'affirmer son contrôle sur les Territoires du Nord-Ouest, anciennement appelé Terre de Rupert, et ce sans consulter les Métis ou les Premières Nations ni même tenir compte de leurs droits.
Bien que la résistance ait abouti à la création de la province du Manitoba et à la reconnaissance des droits territoriaux des Métis, Louis Riel considéré comme un héros par les Métis, a été pendu pour trahison.
La reconnaissance et la protection des droits des Métis sont restées incohérentes au fil des ans. Les Métis ont souvent été déplacés de leurs territoires traditionnels car le Canada a mené des politiques favorisant la colonisation européenne et l'extraction des ressources.
L'incapacité du gouvernement à traiter les revendications territoriales et à fournir un soutien adéquat aux Métis a entraîné des difficultés socio-économiques importantes et beaucoup de pauvreté. Les Métis ont aussi subi l'oppression culturelle et la discrimination. Leur identité et leurs droits distincts ont souvent été oubliés ou réfutés, entraînant l'érosion de leur langue, leurs traditions et leur mode de vie. La discrimination dans l'éducation, l'emploi et d'autres domaines a contribué à leur marginalisation.
Ces dernières décennies, des mesures ont été prises pour remédier aux injustices subies par le passé et améliorer les conditions de vie des Métis. Des accords sur les revendications territoriales ont été conclus accordant aux Métis davantage d'autonomie et la possibilité de s'autogouverner.
L'histoire des Métis au Canada en est une de résilience et de persévérance face à l'adversité. Leur lutte pour la reconnaissance de leurs droits et la préservation culturelle continue encore aujourd'hui alors qu'ils œuvrent à construire une société plus inclusive et équitable pour les générations futures.
Céline Henry: Les années 1970 ont vu l'émergence de plusieurs organisations autochtones nationales. Bien que des groupes de défense des droits autochtones se sont manifestés avant les années 1970, c'est à cette époque que des organisations autochtones nationales ont vu le jour pour faire entendre les voix des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
L'Assemblée des Premières Nations a été créée à la fin des années 1970. L'APN est une organisation nationale de défense des intérêts visant à faire avancer les objectifs communs des communautés des Premières Nations à l'échelle du Canada sur des questions nationales ou internationales. L'Inuit Tapiriit Kanatami (ITK) a été fondée en février 1971 par sept dirigeants de la communauté inuite. Ces dirigeants ont convenu de la nécessité de créer une organisation nationale inuite pour exprimer leurs préoccupations de façon unie. L'Inuit Tapiriit Kanatami représente 4 groupes différents d'Inuits qui habitent 4 territoires inuits distincts de l'Inuit Nunangat. Enfin, le Ralliement national des Métis, fondé en 1983, est un organisme représentatif des Métis dont la population se trouve au Manitoba, en Saskatchewan, en Alberta et certaines parties de l'Ontario de la Colombie et desTerritoires du Nord-Ouest.
D'autres organisations autochtones, dont l'Association des femmes autochtones du Canada et le Congrès des peuples autochtones, défendent aussi les intérêts des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
En 1982, le gouvernement canadien a rapatrié sa Constitution. L'article 35 a été ajouté à cette Loi Constitutionnelle canadienne, de 1982. Cet article reconnaît les droits ancestraux et issus des traités ainsi que le droit inhérent à l'autonomie des communautés autochtones. Malgré l'ajout de l'article 35, la Couronne a souvent agit comme si les droits des ancestraux et issus des traités n'existaient pas au Canada. De sorte que les peuples autochtones ont dû prouver, via les tribunaux, qu'ils avaient des droits, ce qui a mené à des processus juridiques longs et coûteux. Ça signifiait aussi que la façon de mettre en œuvre l'article 35 était systématiquement débattue devant les tribunaux, plutôt que définit par le gouvernement en collaboration avec les peuples autochtones.
Cette même question demeure encore à ce jour : Comment l'article 35 devrait-il être appliqué?
Les peuples autochtones ont demandé au gouvernement canadien de reconnaître leurs droits ancestraux et issus de traités. Certains droits ont finalement été reconnus dans de nombreuses régions du Canada à la suite d'une série de décisions judiciaires. De 1973 à aujourd'hui, le Canada et certaines nations autochtones ont signé 26 accords de revendications territoriales globales, ou traités modernes, et 5 ententes sur l'autonomie gouvernementale.
Les traités modernes sont des relations de nation à nation, légalement protégés, entre les peuples autochtones et le gouvernement canadien. Ils permettent aux peuples autochtones de reconstruire leurs communautés et leurs nations. Ils visent à améliorer leur bien-être social, culturel, politique et économique. Dans les cas où des traités ne sont pas encore signés, des négociations sont en cours.
Les ententes d'autonomie gouvernementale définissent les pouvoirs dont dispose la nation autochtone sur son territoire, notamment concernant la gouvernance, le développement social et économique, l'éducation, la santé, la gestion des terres et bien plus encore. Ces ententes varient d'un groupe à l'autre, selon leurs besoins et priorités uniques et leur vision de l'autodétermination.
Le gouvernement canadien affirme que les traités, historiques et modernes, sont au cœur de la relation entre les peuples autochtones et le gouvernement.
Un diapositive apparaît avec le texte: « En 1988, George Erasmus, chef de l'Assemblée des Premières Nations, a dit au gouvernement canadien que le fait de faire fi des droits et des revendications territoriales des peuples autochtones pourrait conduire à la violence. Il s'est exprimé ainsi : (traduction) « Nous voulons que vous sachiez que vous jouez avec le feu. Nous vous disons, Canada, de traiter avec nous aujourd'hui parce que nous dirigeants militants sont déjà nés. Nous ne pouvons pas vous promettre que vous aimerez le genre d'action politique violente que, nous pouvons vous le jurer, la prochaine génération apportera dans nos réserves » ».
En 1988, George Erasmus, chef de l'Assemblée des Premières Nations, a averti le gouvernement canadien que le non-respect des droits et revendications territoriales des peuples autochtones pourrait entraîner de violents soulèvements. La résistance de Kanesatake est un exemple d'événement contemporain résultant d'une revendication territoriale non résolue.
La résistance de Kanesatake, aussi appelé crise d'Oka, a été un affrontement armé de 78 jours au cours de l'été 1990, entre les manifestants mohaks de kanesatake, la police provinciale du Québec, la Gendarmerie royale du Canada et l'armée canadienne. Elle s'est déroulée dans la communauté de Kanesatake près de la ville d'Oka, sur la rive nord de Montréal. La résistance a été déclenchée par le projet d'expansion d'un terrain de golf combiné à un développement immobilier, sur un territoire non cédé qui incluait un cimetière ancestral de Kanesatake.
Suite à la résistance de kanesatake, la Commission royale sur les peuples autochtones a été créée par le gouvernement canadien. Elle avait pour mandat d'étudier les relations entre les peuples autochtones, le gouvernement du Canada et la société canadienne. La principale conclusion de ce rapport est la nécessité de restructurer complètement les relations entre les peuples autochtones et les non autochtones au Canada.
Il est notamment recommandé de proposer un nouvel ensemble de principes pour établir une relation renouvelée qui reconnaîtrait et respecterait les cultures et les valeurs autochtones, les origines historiques des nations autochtones et leur droit inhérent à l'autodétermination. Mettre en œuvre nombre des recommandations de la Commission royale aurait nécessité des changements constitutionnels, mais ces recommandations sont restées sans réponse.
Alors que veut dire la réconciliation dans le contexte canadien? Ça signifie de réconcilier les droits des nations autochtones et les aspirations de la population canadienne. Pour ça, la vérité doit être dite et tout le monde doit se réunir pour définir le Canada auquel tous aspirent. Pour que la réconciliation ait lieu, les nations autochtones et le Canada doivent décider ensemble comment mettre en œuvre l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982.
Un diapositive apparaît avec une citation de L'honorable Murray Sinclair: (Traduction) « C'est l'éducation qui nous a fait vivre ce gâchis – du moins, en ce qui concerne les pensionnats – et c'est l'éducation qui nous en sortira. »
La Commission de vérité et réconciliation a commencé ses travaux en 2008 après la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens. Les travaux de la Commission ont attiré l'attention nationale sur les ravages que le système de pensionnats ont causée aux peuples autochtones. La Commission a accompli de nombreuses tâches. Elle a organisé des événements à l'échelle du pays et entendu les témoignages de plus de 6 000 survivantes et survivants des pensionnats et de leurs proches. Elle a créé un centre de recherche national. Elle a recueilli des documents auprès d'églises et du gouvernement et elle a mené des recherches sur les pensionnats.
Le rapport final de la Commission résume les expériences tragiques des survivants et survivantes, et qualifie le système des pensionnats de « génocide culturel ». Le rapport comprend 94 appels à l'action pour aider à restaurer les relations entre les Autochtones et non Autochtones au Canada. La Commission a spécifié que la réconciliation au Canada nécessite « une prise de conscience du passé, une reconnaissance des préjudices subis, une expiation des causes et des actions visant à modifier les comportements ».
Un diapositive apparaît avec le titre: « Appels à l'action 93 et 94 » et le texte:
« 93. Nous demandons au gouvernement fédéral d'examiner, en collaboration avec les organisations autochtones nationales, la trousse d'information pour les nouveaux arrivants au Canada et l'examen de citoyenneté afin que l'histoire relatée reflète davantage la diversité des peuples autochtones au Canada, y compris au moyen d'information sur les traités et sur l'histoire des pensionnats. »
« 94. Nous demandons au gouvernement du Canada de remplacer le serment de citoyenneté par ce qui suit : Je jure (ou affirme solennellement) que je serai fidèle et porterai sincère allégeance à Sa Majesté la Reine Elizabeth Deux, Reine du Canada, à ses héritiers et successeurs, que j'observerai fidèlement les lois du Canada, y compris les traités conclus avec les peuples autochtones, et que je remplirai loyalement mes obligations de citoyen canadien. »
Deux appels à l'action concernent directement les nouveaux arrivants: les appels à l'action 93 et 94. L'appel à l'action 93 demande au gouvernement du Canada de collaborer avec les organisations nationales autochtones pour que l'information présentée aux nouveaux arrivants reflète le véritable récit de l'histoire du Canada incluant les perspectives autochtones. L'appel à l'action 94 concerne le serment de citoyenneté pour y inclure la promesse de respecter les traités. Nous vous encourageons à lire ces appels à l'action ainsi que les 92 autres sur le site Web du Centre national pour la vérité et la réconciliation.
La tragédie des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées est une crise de longue date qui affecte encore beaucoup les communautés autochtones. Les femmes et filles autochtones risquent 12 fois plus d'être assassinées ou portées disparues que toute autre femme au Canada.
En décembre 2015, le gouvernement fédéral a annoncé la tenue de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, une initiative clé du gouvernement pour enrayer les taux d'actes de violence disproportionnés à leur égard. Quatre ans plus tard, en 2019, les commissaires de l'Enquête nationale ont présenté leur rapport final, Réclamer notre pouvoir et notre place. Le rapport documente les histoires de 2 300 membres de familles, survivantes et survivants de la violence, des spécialistes et des gardiennes et gardiens du savoir. Les audiences publiques visant à recueillir les éléments probants, se sont tenues partout au pays. Le rapport présente aussi 231 appels à la justice distincts, destinés aux gouvernements, aux institutions, aux prestataires de services sociaux, aux entreprises et à l'ensemble de la population canadienne.
Les militants et les familles des femmes et filles disparues et assassinées continuent de lutter contre les attitudes et stéréotypes négatifs et misogynes envers les femmes, tout en œuvrant pour la justice, la réconciliation et une meilleure éducation du public.
Rappelons que la réconciliation passe par la reconnaissance du passé comme l'a souligné la CVR. La réconciliation au Canada passe aussi par l'expiation des causes. C'est dans cet esprit que le gouvernement s'est excusé pour certaines erreurs importantes du passé.
En 1998, le Canada s'est excusé auprès des Premières Nations, des Inuits et des Métis pour des décennies de maltraitance et de méfaits. En réponse aux recommandations de la Commission royale, le gouvernement a aussi déclarer vouloir entamer une nouvelle ère de partenariat avec les peuples autochtones. Le 25 juin 2008, l'ancien premier ministre Stephen Harper a présenté au Parlements des excuses aux survivants et survivantes des pensionnats et à tout les peuples autochtones au Canada.
En mars 2019, le premier ministre Justin Trudeau s'est excusé auprès des Inuits pour la gestion par le gouvernement fédéral de la tuberculose dans l'Arctique. En août 2019, le gouvernement canadien s'est excusé pour l'abattage de milliers de chiens de traîneau et s'est engagé à financer un programme de revitalisation des chiens de traîneau inuits. Enfin la même année, le gouvernent du Canada s'est excusé pour la réinstallation des Inuits dans l'Extrême-Arctique.
Pour en savoir plus sur l'histoire coloniale du Canada, téléchargez l'application La réconciliation : un point de départ, créée par l'École de la fonction publique du Canada. Cette application est un outil de référence pour apprendre sur les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Elle présente des événements historiques clés et des exemples d'initiatives de réconciliation. Vous apprendrez pourquoi la réconciliation est importante et ce que vous devez savoir et accomplir pour faire progresser la réconciliation avec les peuples autochtones au Canada.
Encore une fois, nous tenons à reconnaître que certains sujets abordés dans cette présentation ont pu susciter une réaction émotionnelle. Pour obtenir du soutien, veuillez-vous adresser à un ou une collègue, un ou une proche, ou encore un ou une amie, ou appelez la ligne d'écoute téléphonique accessible 24 heures sur 24 de Santé Canada.
Un diapositive apparaît avec le texte: « Merci — Miigwech – Nakurmik — Marsi — Woliwon — Tiawenhk — ᖁᐊᓇᖅᑯᑎᑦ — Hei Hei — Tshinaskumitin — Ekosani – Quanaqqutit. »
Merci – Miigwech – Marsi – Kinanâskomitin. Ce ne sont que quelques façons de dire merci dans certaines langues autochtones. Nous espérons que vous ferez partie de ce cheminement vers la réconciliation et que vous voudrez en savoir plus et marcher côte à côte, en tant qu'alliés, avec les peuples autochtones au Canada.
Un diapositive apparaît avec le texte:
« Les 30 septembre, rendez hommage aux milliers de survivants des pensionnats autochtones. »
« Depuis 2021, le 30 septembre marque la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. »
« Cette journée est l'occasion de rendre hommage aux survivants des pensionnats ainsi qu'aux enfants qui n'ont jamais pu retourner chez eux, à leurs familles et à leurs communautés. »
« Cette commémoration publique de l'histoire douloureuse des pensionnats et de leurs séquelles durables est un élément essentiel du processus de réconciliation. »
« Participez et portez du orange. »
« La journée du chandail orange commémore aussi les conséquences intergénérationnelles des pensionnats. »
« C'est un symbole de la dépossession de la culture, de la liberté et de l'estime de soi dont ont été victimes les enfants autochtones pendant plusieurs générations. »
« Le 30 septembre, vous trouverez, dans tout le pays, des activités accessibles au public. »
Un diapositive apparaît avec le texte: « La pièce musicale est une gracieuseté de Lake Superior Women Drummers, de la Première Nation de Red Rock, en Ontario
« Spirit Bear Song »
Le logo de l'EFPC apparaît à l'écran.
Le logo du gouvernement du Canada apparaît à l'écran.