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Série Café virtuel de l'EFPC : Une discussion informelle avec le Dr Alika Lafontaine (TRN5-V33)

Description

Cet enregistrement d'événement présente une conversation avec le docteur Alika Lafontaine sur ce qu'il a ressenti en devenant le premier président autochtone de l'Association médicale canadienne, sur la façon dont ses origines et son éducation ont façonné ses aspirations professionnelles et sur les graves problèmes de santé auxquels sont confrontés les peuples autochtones.

(Consultez la transcription pour le contenu en français.)

Durée : 00:57:43
Publié : 14 septembre 2022
Type : Vidéo

Événement : Série Café virtuel de l'EFPC : Une discussion informelle avec le Dr Alika Lafontaine


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Série Café virtuel de l'EFPC : Une discussion informelle avec le Dr Alika Lafontaine

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Transcription : Série Café virtuel de l'EFPC : Une discussion informelle avec le Dr Alika Lafontaine

[Le logo de l'EFPC s'affiche à l'écran.]

[Nathalie Laviades Jodouin apparaît à l'écran]

Nathalie Laviades Jodouin, École de la fonction publique du Canada : Bonjour et bienvenue à l'événement d'aujourd'hui, Café virtuel, une conversation avec le Dr Alika Lafontaine. Merci de prendre le temps d'être avec nous aujourd'hui. Je m'appelle Nathalie Laviades Jodouin. Je suis vice-présidente de l'École de la fonction publique du Canada, responsable des opérations du secteur public et de l'apprentissage inclusif. Et je suis vraiment, vraiment ravie d'être avec vous aujourd'hui. Avant de poursuivre, je tiens à souligner que puisque je suis située à Ottawa, le territoire d'où je diffuse est le territoire traditionnel du peuple algonquin des Anichinabés. Et je tiens à souligner sa relation de longue date avec le territoire, qui demeure non cédé. Certains d'entre vous aujourd'hui peuvent assister depuis différentes parties du pays. Et donc je vous encourage à prendre un moment pour reconnaître le territoire que vous occupez.

Afin de soutenir votre expérience lors de l'événement, je voudrais d'abord prendre un moment pour passer en revue certains détails administratifs afin d'optimiser votre expérience de visionnage. Nous vous recommandons de vous déconnecter de votre réseau privé virtuel ou d'utiliser un appareil personnel pour regarder la séance, si possible. Veuillez également noter que nous avons des services d'interprétation simultanée et CART disponibles. C'est donc du sous-titrage en temps réel. Et veuillez vous référer au courriel de rappel que vous avez dû recevoir de l'École afin d'accéder à ces fonctionnalités.

Sur ce, je voudrais lancer l'événement d'aujourd'hui et, tout d'abord, Dr Lafontaine, merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui et bienvenue à notre événement.

[Nathalie Laviades Jodouin et le Dr Alika Lafontaine apparaissent dans les fenêtres de conversation vidéo]

Nathalie Laviades Jodouin : Avant de commencer, ou comme point de départ, je dirais, beaucoup de ceux qui se connectent aujourd'hui, savent probablement qui vous êtes et certains ont sûrement lu votre biographie. J'aimerais que vous commenciez par nous parler un peu de vous dans vos propres mots, en quelque sorte d'où vous venez, où votre parcours vous a mené et ce que vous faites aujourd'hui.

Dr Alika Lafontaine, Association médicale canadienne : Oui. Alors merci pour l'invitation. C'est un plaisir d'être parmi vous aujourd'hui et de faire partie de ce Café virtuel.

[Le Dr Alika Lafontaine apparaît en plein écran]

Dr Alika Lafontaine : J'aime vraiment faire partie de ces séries, simplement parce qu'il s'agit de conversations ouvertes sur des choses importantes, des choses comme le leadership et la résolution de problèmes, la pensée critique, les grandes questions sur la façon dont nous relevons réellement le défi auquel nous sommes confrontés en ce moment. Et dans ce monde de plus en plus polarisé. Comme on l'a dit, je m'appelle Alika Lafontaine, je suis métis d'ascendance ojibwée et crie. Ma mère vient des îles du Pacifique. Mon père vient du Canada. Je suis anesthésiste. Je travaille dans le nord de l'Alberta. Au cours des 20 dernières années, j'ai participé à la défense de la santé des Autochtones et à la transformation du système de santé. Je suis actuellement chef d'établissement dans notre hôpital régional et je serai également président de l'Association médicale canadienne en août de cette année. Donc, mon parcours a été un peu éclectique, pas vraiment une ligne directe d'où j'étais à où je suis maintenant et j'ai vraiment hâte d'avoir cette conversation et des idées que nous pouvons en quelque sorte tirer de mon expérience.

[Nathalie Laviades Jodouin et le Dr Alika Lafontaine apparaissent dans les fenêtres de conversation vidéo]

Nathalie Laviades Jodouin : Alors merci, Dr Lafontaine, d'avoir exprimé cela – je me demandais si vous pouviez m'en dire un peu plus sur la façon dont votre parcours antérieur vous a amené à entrer dans le domaine de la santé et à devenir médecin. Comment était ce parcours?

Dr Alika Lafontaine : Je pense que beaucoup de gens, lorsqu'ils commencent le parcours pour devenir médecin ou travailler dans le domaine médical, ont en quelque sorte cette idée assez tôt dans la vie. En fait, je n'ai vraiment compris que je voulais entrer dans la médecine que bien plus tard.

[Le Dr Alika Lafontaine apparaît en plein écran]

Dr Alika Lafontaine : Quand j'étais jeune, j'étais en fait étiqueté comme ayant un trouble d'apprentissage. L'étiquette réelle qu'ils m'ont donnée était un retard de développement avec trouble de la parole et mes parents après des mois d'orthophonie ont été appelés pour parler au directeur. Et nous nous sommes assis là et avons discuté de certains de mes problèmes. Et à l'époque, les personnes étiquetées avec ce type de trouble d'apprentissage n'avaient pas beaucoup d'options de l'avis des enseignants et des administrateurs du système scolaire.

Et donc le directeur a en fait dit à mes parents que je n'obtiendrais probablement jamais mon diplôme d'études secondaires et mes parents avaient toujours pensé à l'éducation comme une sorte de ce chemin vers une vie meilleure. Vous savez, j'ai grandi dans une maison à revenu moyen à faible. Mon père travaillait, ma mère restait à la maison. Il a été la première personne de sa famille à obtenir une maîtrise. L'éducation était vraiment, vraiment quelque chose dont nous avions toujours parlé dans notre famille comme moyen de passer à l'étape suivante, vous savez, gravir les échelons

[Nathalie Laviades Jodouin et le Dr Alika Lafontaine apparaissent dans les fenêtres de conversation vidéo]

Dr Alika Lafontaine : et avoir plus de succès et aider à élever notre famille. Et donc nous avions toujours appris dès notre plus jeune âge que l'enseignement supérieur, aller à l'université était vraiment important pour mes parents et que ça devait être important pour nous aussi.

Donc, c'était assez écrasant pour mes parents à l'époque. Et nous avons fini par nous y résoudre au cours des années suivantes. J'ai finalement été retiré de l'école publique pour suivre un enseignement à domicile pendant quelques années. Et les choses que mes parents ont faites m'ont appris à apprendre de différentes manières; à l'époque l'enseignement à domicile était différent de l'enseignement à domicile d'aujourd'hui, mes enfants suivent un apprentissage en ligne et c'est plus ou moins comme s'ils étaient en classe sauf que c'est sur Zoom. Il n'y avait vraiment aucune structure à l'époque de mes parents. Et c'était vraiment une aventure pour eux deux d'essayer de comprendre comment m'offrir ces possibilités. J'ai fini par terminer mes études secondaires tôt à 15 ans.

J'avais 16 ans quand j'ai commencé mon baccalauréat en sciences. J'ai fini par avoir un ami qui avait un peu parié avec moi sur le passage de l'examen d'admission à la faculté de médecine. Donc je l'ai en quelque sorte passé l'examen par défi pour être honnête. J'ai fini par réussir et j'ai postulé à l'école de médecine et j'ai fini par être accepté aussi. Et ce sera mon parcours pour devenir médecin et en cours de route, nous avons eu beaucoup d'autres aventures. En fait, nous avons créé un groupe musical familial. Nous étions plus ou moins un groupe de garçons qui partait en tournée au Canada et dans certaines parties des États-Unis.

[Nathalie Laviades Jodouin sourit et lève les deux pouces]

Dr Alika Lafontaine : On nous appelait la Fifth Generation (cinquième génération). Nous avons commencé par jouer dans les écoles et des événements communautaires, puis nous avons finalement évolué pour faire du théâtre. Nous avons été aux Inspire Awards pendant plusieurs années. Je pense que la plus grande audience que nous ayons jamais eue pour un spectacle était de deux millions et demi. Donc ça a été une sorte de direction non linéaire et très éclectique pour arriver là où je suis aujourd'hui, mais l'aventure a été vraiment amusante.

Nathalie Laviades Jodouin : C'est étonnant. Je reviendrai donc sur l'aspect éclectique de la chose dans un instant, mais je suis vraiment frappée par ce que vous avez mentionné au sujet du diagnostic que vous avez reçu tôt dans la vie. Je sais qu'à la fonction publique, nous déployons des efforts concertés pour mieux refléter la diversité de la population que nous servons. Et lorsque nous examinons la diversité et la regardons à partir de multiples perspectives et internationalités, nous examinons la diversité de l'expérience d'origine, de l'origine ethnique, de la culture, du sexe, de la race, et nous faisons des efforts particuliers pour attirer davantage de candidats neurodivers. C'est un domaine sur lequel je pense qu'en tant que fonction publique, nous devons mieux nous renseigner. Il y a beaucoup de préjugés, d'idées préconçues, etc. Mais il est clair que ce ne sont pas des obstacles à la réussite, comme le montre votre exemple particulier. Et donc, alors que les fonctionnaires entendent cela et écoutent votre parcours, je me demande quels conseils pourriez-vous donner ou quel message voulez-vous transmettre aux fonctionnaires, alors que nous cherchons à diversifier notre effectif et ce sur quoi nous pourrions avoir besoin de mettre l'accent afin d'aider à offrir plus de possibilités au lieu d'ajouter des obstacles?

Dr Alika Lafontaine : Mm-Hmm <affirmatif>, je pense que c'est évidemment une question multiple.

[Le Dr Alika Lafontaine apparaît en plein écran]

Dr Alika Lafontaine : Je pense qu'il y a beaucoup de choses que tout le monde peut faire. Il y a quelques choses que les gens peuvent faire bien, et puis il y a un petit groupe de choses que les gens font tout simplement très bien. Et je pense que lorsque vous regardez les différentes possibilités au sein de la fonction publique, il est important de faire la différence entre ces choses. Je pense que lorsque nous parlons de méritocratie, nous confondons souvent cela avec les nécessités réelles du travail lui-même, vous savez, la vérité est que même en tant qu'anesthésiste, je pourrais probablement vous former à faire une anesthésie générale dans une période assez courte de temps, je dirais moins d'un mois, et considérez que je suis allé à l'école pendant neuf ans pour devenir anesthésiste, travaillant des heures assez longues avec une sorte d'exposition clinique lourde.

[Nathalie Laviades Jodouin et le Dr Alika Lafontaine apparaissent dans les fenêtres de conversation vidéo]

Dr Alika Lafontaine : Cela étant dit, cela ne signifie pas que vous pouvez faire face aux urgences liées à l'anesthésie. Cela ne signifie pas que vous pouvez gérer les anesthésies très complexes, qui sont différents des plus simples. Et dans nos emplois, nous confondons souvent ce haut niveau d'acuité, ce haut niveau d'expertise avec tout le travail qui est fait. Je pense qu'il y a une place pour les gens dans la majorité des systèmes, et si nous y pensons comme des seuils par rapport à des coches ou ces cerceaux que les gens doivent franchir, nous serons probablement mieux équipés pour créer ces espaces pour d'autres personnes. Et tout le monde a un rôle différent, tout le monde ne veut pas être l'orateur public, tout le monde ne veut pas être celui qui prend la décision finale. Il y a des gens qui sont heureux d'être des acteurs.

Il y a des gens qui sont heureux de faire des choses différentes qui ne sont peut-être pas aussi devant ou derrière. Je pense donc que la diversité consiste vraiment à trouver ces endroits pour ces personnes. Vous savez, dans mon propre parcours professionnel. Je veux dire, j'étais évidemment dans le groupe de garçons. J'ai été médecin, mais j'ai aussi été groom dans un hôtel ainsi que standardiste. J'ai créé des sites Web pendant quelques années dans le cadre d'une jeune entreprise. J'ai été conférencier principal ainsi que beaucoup de choses entre les deux. Et tous ces emplois, je veux dire, ils ont tous un mélange différent de compétences que je pense que beaucoup de personnes différentes pourraient satisfaire. Et si nous arrivons avec un cadre où nous essayons de trouver ce qui convient plutôt que de le faire de façon arbitraire, vous savez, le type de façon de regarder les gens « vous êtes dedans ou vous êtes dehors ».

Je pense que nous nous rapprocherons beaucoup de la diversité que nous recherchons. Vous savez, je pense que la diversité et l'inclusion au sein des systèmes sont en fait deux parties différentes. L'une consiste à trouver cet endroit où quelqu'un peut s'épanouir, mais l'autre consiste à garder à l'esprit que lorsque nous servons le public, surtout au sein de la fonction publique, avoir des personnes qui reflètent qui est le public, c'est vraiment important, afin que les gens puissent se voir. Vous savez, je me souviens encore de la première fois où j'ai vu un médecin autochtone, cela m'a ouvert l'esprit à différentes possibilités. Je me souviens vraiment de cette période de temps qui a duré quelques années juste après que j'ai été étiqueté comme ayant un retard de développement, et mes parents ont eu cette conversation où ma mère, elle essayait de me sortir de ce cafard dans lequel j'étais, où j'absorbais vraiment ce que les gens pensaient de moi, et c'était vraiment mon image de moi. Vous savez, je ne générais rien pour moi. J'absorbais juste, vous savez, toute cette négativité et ces limites. Et elle m'a donné des livres à lire. Et je dois dire que je me suis vraiment évadé dans ces histoires, parce que je lisais des histoires de gens accomplissant des choses dont j'aurais aimé pouvoir faire partie. Et j'ai commencé à lire des livres de gens qui avaient des expériences comme moi, qui venaient de milieux comme moi, qui faisaient des choses incroyables, et cela a vraiment débloqué dans mon esprit cette limite que je m'étais imposée selon laquelle je ne pourrais être que cela ou je ne pourrais être que ceci, et comme je l'ai dit, au tout début, nous ne pouvons pas tous être la personne au sommet de la colline ayant le niveau d'expertise le plus profond et la plus grande capacité à faire face à une crise aiguë. Mais il y a une raison pour laquelle un sommet est en pointe. Vous n'avez pas vraiment besoin de tout le monde là-bas. Vous savez, vous avez juste besoin que tout le monde gravisse la montagne ensemble. Et je suis vraiment ravi de vous dire la vérité en tant qu'électeur canadien moyen, de voir comment la fonction publique a évolué et comment elle crée ces espaces pour les gens.

Nathalie Laviades Jodouin : Et si je peux simplement développer cela, lorsque nous nous préparions pour cet événement, je me souviens que vous avez mentionné que dans de nombreux espaces tout au long de votre parcours, vous étiez le seul à vous ressembler, et c'est assurément une expérience à laquelle je peux également m'identifier. Et je me demande, vous savez, il y a probablement des défis associés à cela, mais probablement aussi des possibilités liées au fait d'être le seul. Et je me demande si vous pouvez nous parler un peu de cette expérience.

Dr Alika Lafontaine : Oui. Cela me rappelle une expérience que j'ai vécue au début de mes études de médecine.

[Le Dr Alika Lafontaine apparaît en plein écran]

Dr Alika Lafontaine : Je me souviens du premier jour de classe où je suis entré et ai réalisé que j'étais le seul étudiant autochtone dans ma classe. Et j'ai en fait découvert que j'étais le seul étudiant autochtone des quatre années de l'école de médecine à l'époque et l'Université de la Saskatchewan, où j'étais, avait manifestement déjà eu des diplômés autochtones. Mais pour une raison quelconque, j'étais le seul dans les quatre années à l'époque. Et je pense que lorsque vous avez cette étiquette d'« autre », lorsque vous êtes le seul à vous ressembler ou à venir de votre milieu ou à parler votre langue ou à avoir ce genre de caractéristiques que vous amenez dans cet espace, vous portez ce fardeau de l'« altérité ».

Vous savez, vous avez des questions qui vous sont directement adressées. Vous n'avez nulle part ailleurs pour partager ce fardeau. Et je me souviens qu'au cours de cette première année, j'ai reçu beaucoup de questions sur à quel point ce doit être agréable d'avoir toute ma scolarité payée, à quel point cela doit être formidable d'avoir eu, vous savez, une place réservée juste pour moi, et d'une manière ou d'une autre, je n'étais pas aussi solide sur le plan scolaire ou d'une manière ou d'une autre, j'avais des lacunes à cause de cette filière spéciale. Et c'était une période de solitude, vous savez, c'était une période très solitaire. Et je me souviens qu'au cours de la deuxième semaine d'école, nous avions cet examen. C'était en histologie et en biologie cellulaire, un cours que je n'avais jamais vraiment apprécié <rire>. Et moi, bien sûr, j'avais beaucoup brillé auparavant, étant allé à l'école de médecine.

J'avais donc l'habitude d'avoir de bonnes notes et, vous savez, de réussir assez bien, de sortir des examens en me sentant assez confiant. Et je me souviens avoir passé cet examen et ne pas me sentir très bien. J'ai reçu la note et c'était respectable. C'était, vous savez, un B plus.

[Nathalie Laviades Jodouin et le Dr Alika Lafontaine apparaissent dans les fenêtres de conversation vidéo]

Mais bien sûr, je m'effondre, n'est-ce pas, parce que<rire>, je viens de ce milieu très différent où je réussissais beaucoup mieux au cours de mon premier cycle. Et je suis allé m'asseoir avec le professeur et je lui ai demandé un du mentorat supplémentaire et le professeur n'a en fait jamais, jamais levé les yeux pendant qu'il écrivait. Et la seule chose qu'il m'a dit, c'est : si vous devez redoubler la première année, ce n'est pas la fin du monde. Et puis il m'a fait signe de sortir. Et je me souviens être sorti de ce bureau et m'être dit : qu'est-ce que je fais ici?

Vous savez, je sais que je suis différent. Je sais que je suis un autre, je suis « cet autre », je ne vois personne comme moi. Je n'ai personne à qui parler. Tout le monde me pose ces questions auxquelles je ne veux pas répondre. Je suis considéré comme quelque chose d'inférieur, et que cela ce soit passé dans mon esprit ou réellement, c'est ce que je ressentais à l'époque. Et j'avais envie de pleurer. Je venais de sortir dans le couloir et heureusement, notre coordinatrice autochtone, Val, m'a vu, alors que je passais devant le bureau du doyen et elle m'a arrêté et m'a dit de venir m'asseoir. Et je veux dire, elle est très douée pour capter les signes visuels des gens. Et elle m'a fait asseoir et elle m'a dit : qu'est-ce qui se passe? Et c'était comme si un barrage se brisait.

Tout est sorti. Et je lui ai dit tout ce que je ressentais et ce que je traversais. Et Val, elle savait ce que je traversais. N'est-ce pas? Elle l'avait vu chez d'autres étudiants, elle l'avait vécu elle-même. Et j'ai fini par parler avec elle, puis avec le doyen, presque toutes les semaines ou toutes les deux semaines depuis ce moment jusqu'à ce que j'obtienne mon diplôme de médecine. Et je dois dire que ces conversations m'ont en fait sauvé. Elles sont vraiment la raison pour laquelle j'ai réussi mes études de médecine. Et je pense que ce que je soulignerais comme les éclairages et la leçon que j'en ai tirés, c'est que l'intériorisation de la façon dont les gens vous regardent est quelque chose que nous ne mettons pas souvent en avant.

Par exemple, nous n'en parlons pas ouvertement – avec les étudiants en médecine autochtones, nous en parlons évidemment entre nous, n'est-ce pas? Mais pour les gens qui ne comprennent pas cette expérience vécue, on ne le fait pas volontairement la plupart du temps. Et être conscient que cela existe est super important. Mais l'autre partie vraiment importante est d'avoir quelqu'un qui est en position d'autorité ou d'influence qui vous dit que tout ira bien en vous tapant dans le dos et en disant « vous ne vous sentez peut-être pas là encore, mais j'ai vu des gens y arriver et vous êtes l'une de ces personnes ». Je me souviens du Dr Al Berton, le doyen; il avait toujours sa porte ouverte et j'entrais souvent. Et avec le recul, vous ne faites pas ça à un doyen, n'est-ce pas? <Rire> Vous n'entrez pas comme ça dans son bureau et commencez à parler de choses aléatoires.

Mais il était si généreux de son temps. Et je pense que l'autre chose qui s'est produite avec tout cela, c'est que cela a donné le ton aux gens qui nous regardaient; ils ne m'ont pas regardé comme l'un d'entre eux, mais ils ont vu le doyen, et la relation que nous avions, et ça, c'était un signe que peut-être qu'il y a quelque chose de différent. Peut-être que je devrais revoir mes préjugés, vous savez? Et je pense que pour moi, quand je fais du mentorat, je passe beaucoup de temps à parler avec les gens de ce qu'ils ressentent et à les rassurer comme ça. C'est une expérience humaine totalement normale. Ce que vous traversez est la même chose que j'ai traversée et c'est normal de ressentir cela. Cela passera et vous emmènera ailleurs.

Nathalie Laviades Jodouin : Hmm. Alors vous avez énuméré tout au long de votre scolarité, quelques exemples de commentaires que nous appellerons par leur nom : des microagressions. Et vous avez mentionné que c'était une période très solitaire, et je me demande comment, en plus de certains des soutiens que vous venez d'énumérer maintenant, et je veux approfondir le rôle du mentorat dans le rôle d'allié dans cet espace, mais comment avez-vous maintenu le cap? Comme d'où vient la résilience? Où avez-vous trouvé les forces de continuer malgré le sentiment de solitude et malgré les microagressions?

Dr Alika Lafontaine : Mm-Hmm<affirmatif> donc je dirai juste au début, je ne pense pas que je sois meilleur ou moins bon que n'importe qui d'autre traversant le même genre de situation. Je ne pense pas vraiment qu'il y ait beaucoup de choses qui sont uniques dans ce que j'ai vécu. Il y a simplement des contextes différents pour parler un peu de choses qui se passent en dehors de la médecine. Je veux dire, vous avez souvent des gens qui excellent dans d'autres domaines en dehors des endroits où ils ressentent ces microagressions. Et je pense que c'est l'une des raisons pour lesquelles c'est parfois déroutant pour les gens qui ne comprennent pas très bien cette expérience vécue, comment cette personne peut-elle avoir ces expériences? Comment peut-elle avoir ces sentiments? Je veux dire, je me produis devant une foule de 40 000 personnes à The Forks à Winnipeg. Et puis, vous savez, des enfants de mon âge, n'oubliez pas que j'ai 18, 19 ans, je pense que pour l'un des spectacles, les filles faisaient la queue pendant une heure pour me serrer dans leurs bras.

C'est évidemment quelque chose qui <rire> renforce un peu l'ego, mais cela ne se traduit pas par la résilience que vous ressentez dans cet environnement. Je l'ai souvent entendu décrite comme cette armure que vous essayez de revêtir en tant que personne qui a été « considérée comme autre » et vous la revêtez tout au long de la vie. Vous savez, vous essayez d'accomplir des choses et, vous savez, vous recevez des récompenses. C'est comme une couche d'armure. Vous avez vos relations familiales et vous avez vos amis proches qui croient en vous, c'est une couche d'armure. Vous avez des choses que vous avez accomplies, comme des diplômes, des certifications, des titres, etc. C'est une couche d'armure. Mais dans ces moments où les gens vous coupent vraiment au cœur de ce que vous pensez être ou voulez être, cette armure se dissipe, et j'ai entendu dire par un de mes collègues, Barry Lebelle, qui est un incroyable chef de file des médecins au Manitoba, qu'en fin de compte, les personnes « considérées comme autres » doivent enlever cette armure, puis se réveiller et la remettre. Vous comprenez?

Et donc la grande différence, je pense avec les personnes qui ont été historiquement exclues des choses, c'est que l'armure a juste des caractéristiques différentes. C'est un manteau que nous devons finir par enlever, ou que l'on peut nous arracher. Et donc quand je pense à la résilience, cette armure en est un élément important. L'autre élément est que les gens peuvent vous protéger de ces choses. Et je pense en fait que la résilience pour moi au début n'était pas en moi, elle était en dehors de moi. Je n'ai aucun doute que Val et le Dr Al Berton ont plaidé pour moi à huis clos, ils ont fait beaucoup de choses dont je n'étais même pas conscient et sur le moment, je n'ai même pas pensé en être conscient, parce que je ne savais pas vraiment comment les choses fonctionnaient.

Je suis sûr qu'après avoir raconté cette expérience à Val, elle est allée parler au professeur et je pense que ce sont ces choses qui se passent dans les coulisses, qui dans ces moments d'indécision et de vulnérabilité ont fait une énorme différence pour moi. Et que je n'apprécie qu'une fois que c'est passé. Et je pense que c'est parfois difficile pour les gens qui essaient d'être des alliés dans cet espace si vous vous attendez à cette gratification immédiate. Vous allez faire quelque chose et immédiatement après la personne que vous essayez d'aider dit : oh, eh bien, c'est incroyable. Et cela a eu cet effet et avec toutes ces choses, il y a un souvent un décalage qui se produit. Et l'une des choses que j'ai apprises sur la résilience, c'est qu'au moment de la vulnérabilité, ce n'est pas le moment où vous acquerrez cette résilience, c'est après que vous acquerrez la résilience. Et cette résilience pour moi vient au moins d'une meilleure connaissance de ce qui se passait à l'époque. Et se rendre compte qu'il y avait vraiment cette communauté de personnes qui a grandi avec le temps, qui fait vraiment de son mieux pour m'aider.

Nathalie Laviades Jodouin : Génial! Il y a tellement d'endroits où je veux aller ici. Bien. Je vais donc changer de sujet juste une seconde. Pour ceux qui me connaissent, ils vous diront que dans mes premières années, j'avais un faible pour les groupes de garçons. Et donc pendant que je m'intéressais aux groupes de garçons, vous étiez dans un groupe de garçons et cela m'épate. J'adore cela. Selon vous, quelles sont les principales leçons que vous avez tirées de cette expérience et qui vous soutiennent et vous accompagnent encore aujourd'hui?

Dr Alika Lafontaine : Je dirai donc qu'il n'y a pas de plus grand encouragement pour un adolescent que d'avoir des filles très intéressées par ce qu'il fait. Donc, c'était une grande source d'estime de soi à certains endroits. À l'époque où nous étions en tournée, nous allions à l'école et ensuite montions dans la camionnette et roulions parfois de 7 à 10 heures pour arriver là où nous allions. Nous étions nos propres « roadies ». Donc, nous installions, nous démontions, dès le début, lorsque nous faisions des événements communautaires, par exemple nous organisions les repas, nous organisions des ateliers. C'est vraiment ce qui m'a appris à parler en public, pour être honnête, ces 20 ans dans le groupe m'ont vraiment, vraiment appris à parler et à communiquer.

[Le Dr Alika Lafontaine apparaît en plein écran]

Dr Alika Lafontaine : Mais je dirais que si je devais tirer une leçon de tout ça, c'est que les gens viennent parfois pour vous rencontrer, non pas pour apprendre des choses, mais pour ressentir des choses. Et il y avait quelque chose que j'ai remarqué dans les spectacles, et nous avons construit nos décors autour de cela, où vous aviez une idée d'un voyage que les gens voulaient en quelque sorte parcourir et vous n'aviez pas à dire tout haut vos problèmes pour passer par les sentiments qui vous mèneront à un endroit différent. Et je sais qu'à nos spectacles, il y avait des gens qui arrivaient heureux. Il y avait des gens qui arrivaient tristes, il y avait des gens qui arrivaient désorientés. Et nous construisions ces décors où nous emmenions les gens dans ce voyage émotionnel où ils riaient, pleuraient, souriaient. Et je pense que cela a vraiment conduit à ce lien humain à la fin. C'est un sentiment très surréaliste de participer à quelque chose où vous pourriez vraiment savoir à la fin que les gens viendraient vous voir pour vous dire que vous les avez rendus vraiment heureux pour toute la semaine.

Que vous leur avez fait penser aux choses d'une manière différente. Nous avions des moments où, pour les prestations, nous allions chanter pour des personnes individuelles, nous essayions toujours de trouver des personnes qui semblaient avoir besoin qu'on leur chante, des personnes qui avaient besoin de ressentir ce lien.

[Nathalie Laviades Jodouin et le Dr Alika Lafontaine apparaissent dans les fenêtres de conversation vidéo]

Dr Alika Lafontaine : Et ça c'est vraiment transféré à une grande partie du travail que je fais en ce moment. Dans le sens, quand vous parlez, je pense que les gens qui n'ont pas beaucoup d'expérience des discours, ou ce genre de lien large, ont parfois l'impression d'échouer si toute la foule ne vibre pas avec eux et n'entre pas en lien avec eux, la vérité est que lors de ces événements, vous avez en fait juste besoin d'une ou deux personnes qui entre en lien profondément avec vous pour changer les choses. Et je pense que c'est une chose étonnante à propos de la fonction publique, c'est que ce que vous essayez de faire, c'est d'influencer la société, mais pour influencer la société, vous avez en fait juste besoin de vous concentrer sur quelques personnes, et surtout de la manière dont nous communiquons en ce moment avec les plateformes sociales et l'élévation, je pense à la communication il y a bien sûr plus de polarisation, mais là, il n'y a jamais eu de moment où une seule pensée pouvait se propager à un grand nombre de personnes plus rapidement ou plus efficacement, et prendre le temps comme nous l'avons fait dans les spectacles pour vraiment façonner ces moments où les gens pourraient ressentir ces sentiments intenses et repartir avec différentes perspectives sur la façon dont ils se voyaient ou voyaient le monde. Je veux dire, c'était une expérience incroyable.

Nathalie Laviades Jodouin : Et clairement une expérience qui trouve un écho dans tant d'aspects encore aujourd'hui. Je vais donc nous ramener à aujourd'hui. Vous êtes vraiment un défenseur des améliorations des soins de santé autochtones. Et je sais que grâce à ce travail, vous m'avez mentionné lors d'un appel précédent que vous avez eu des rencontres avec la bureaucratie, avec le gouvernement. Et je suis simplement curieuse de savoir si vous pourriez nous parler de certaines des leçons apprises ou des expériences d'interaction avec la bureaucratie, ainsi que certains des parallèles que vous faites entre le système de santé que vous connaissez très bien et la bureaucratie à laquelle font face les fonctionnaires qui vous regardent aujourd'hui.

Dr Alika Lafontaine : Alors je vais vous raconter deux histoires. L'une concerne Paul Martin. L'autre concerne Jane Philpott. Alors, <rire> j'ai fini par me qualifier pour la finale de ce concours pour dénicher le prochain grand premier ministre du Canada. Et M. Martin était l'un des quatre anciens premiers ministres qui siégeaient parmi les membres du jury. Et, dans la dernière partie de l'émission, nous étions censés avoir un échange : ils posent des questions. Nous donnons des réponses, ils font des commentaires. Et puis dans la foule se trouvait un éventail de personnes qui étaient censées refléter les différentes provinces et territoires du Canada. Et donc elles votaient, celui qui gagnait recevait un prix en argent en nature de ce titre de prochain grand premier ministre du Canada. Et je suis arrivé dans les trois premiers, et nous étions là à répondre à nos différentes questions.

Et M. Martin m'a posé une question sur la Loi sur la clarté. Et il a dit : « Si le Québec organisait un vote et qu'il voulait 51 % pour gagner, le laisseriez-vous gagner? » Et évidemment, c'est une question multiple, mais je suis un enfant et je viens de l'Ouest. Et j'ai cette idée de la démocratie, c'est à dire 50 % plus 1. Et je lui ai dit, oui, bien sûr que je le laisserais réussir. Et son visage est devenu rouge. Il a claqué son poing sur la table et il s'est levé et a dit : « Le Québec ne quittera le Canada que par-dessus mon cadavre! » Et je me tiens là juste en sachant ce que j'ai fait. Et je me suis souvenu d'un petit conseil de mon frère, qui est avocat. Il était à la faculté de droit. J'étais à l'école de médecine à l'époque où nous étions en compétition. Et il m'avait dit que si tu te disputes avec l'un des premiers ministres, dis simplement quelque chose de super patriotique.

Et donc je suis assis là à penser : qu'est-ce que je vais dire? Et il m'a fallu quelques secondes pour me ressaisir. Et j'ai dit : « M. Martin, si le Québec veut quitter le Canada, il ne faut pas penser à tous les moyens pour le forcer à rester, mais plutôt se demander pourquoi il voudrait quitter le meilleur pays au monde? » Et la foule s'est déchaînée. Les gens se sont levés pour m'applaudir. Je pense avoir capté les voix du Québec à ce moment-là.

Et j'ai fini par gagner le concours et M. Martin et moi avons discuté après l'émission, et il m'a serré la main et m'a dit : « pour être franc, vous n'avez pas beaucoup d'expérience en politique, mais mon gars, vous savez séduire une foule ».

[Nathalie Laviades Jodouin fait un grand sourire et lève le pouce]

Dr Alika Lafontaine : <Rire> Et, évidemment mon expérience est devenue beaucoup plus profonde. Je ne suis plus la même personne que j'étais, mais M. Martin et moi avons été partenaires dans différents projets, nous sommes restés en contact et nous sommes de bons amis maintenant. Mais c'était une expérience, évidemment de ne pas avoir la profondeur de politique pour affronter les problèmes, mais de prendre le cadre sociétal de la façon dont nous examinons ces problèmes et de l'intégrer à la discussion réelle, parce que pour vous dire la vérité, c'est comme ça que l'Ouest voit faire partie de la Confédération, n'est-ce pas? La deuxième expérience est avec Jane Philpott et peu de temps après son élection et sa nomination au poste de ministre de la Santé, j'ai communiqué avec son bureau. J'étais président de l'Association des médecins autochtones du Canada à l'époque et j'ai dit, vous savez, asseyons-nous et discutons.

Et j'ai eu beaucoup d'expériences au sein de la Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits, qui à l'époque relevait de Santé Canada; Services aux Autochtones Canada n'avait pas été créé. C'était encore quelque chose qui viendrait plus tard. Et je me souviens m'être assis avec elle, il y avait deux personnes avec elle. Je n'avais aucune idée qui était ces gens. Ils étaient des sous-ministres adjoints, je l'ai appris plus tard<rire>, et j'ai en quelque sorte critiqué le système, parce que c'était de médecin à médecin. Je la traitais plus comme la Dre Philpott que comme la ministre Philpott. Et, vous savez, ces SMA, ils apportaient des réponses à tout ce que je disais. Et donc j'ai aussi critiqué d'autres types de concepts et juste pour être honnête, Services aux Autochtones Canada a fait des pas de géant vers de meilleures façons de fournir des soins.

Et à l'époque, je crois vraiment que la DGSPNI, et je pense que les SMA le savaient aussi, était un peu dans une ornière. Ils faisaient des choses dont ils savaient qu'elles ne fonctionnaient pas, mais ils ne savaient pas comment s'en sortir. Et je me souviens être parti de cette réunion en me disant : « Oh, c'était une excellente réunion ». Et puis en regardant en arrière, je me suis dit : ouah, c'était une très mauvaise réunion. <Rire>, sur la base des interactions que j'ai eues avec les SMA. Et nous avons fini par démarrer un projet peu de temps après – en disant nous, je veux dire moi-même, un petit groupe de personnes dans 150 Premières Nations de trois provinces – cela s'appelait l'Alliance pour la santé autochtone. Et nous avons fini par interagir plus régulièrement avec ces SMA et rencontrer plus de gens dans la bureaucratie.

Et je pense qu'en regardant en arrière, ces SMA peuvent probablement rire de cette première réunion. Mais en cours de route, nous avons développé des relations et nous avons commencé à avoir des conversations honnêtes. Et l'une des choses avec lesquelles j'ai réalisé que les SMA et la bureaucratie se débattaient au sein de la DGSPNI était ce sentiment omniprésent de désespoir que les choses ne pouvaient pas changer. Peu importe combien d'argent a été investi dans un problème que cet état final, que les gens souhaitaient – et il y a tellement de gens au sein de la bureaucratie qui ne sont que de bonnes personnes, qui veulent ce qu'il y a de mieux pour le Canada, les Canadiens et les Autochtones. Ils étaient vraiment frustrés. Et je pense que ce dont je parlais plus tôt à propos de l'expérience du groupe de garçons et la possibilité de puiser dans la façon dont les gens se sentaient et entreprenaient ce voyage émotionnel, je pense que cela nous a très bien servi lorsque nous travaillions avec la bureaucratie, parce que le défi n'était pas que les gens manquaient d'expertise ou d'idées sur ce qu'ils pouvaient faire différemment,

c'était qu'ils avaient des sentiments dans lesquels ils étaient piégés, dont ils ne pouvaient pas sortir. Si vous êtes désespéré, quand vous voyez une possibilité de changement, vous filtrez cela à travers le sentiment de désespoir et vous pensez, eh bien, ce sera toujours la même chose, et si c'est toujours la même chose, alors vous prenez moins de risques. Et si vous prenez moins de risques, alors vous soutenez votre statu quo, ce qui vous rend alors plus désespéré. Et je pense à ce voyage émotionnel que nous avons traversé avec les membres de la bureaucratie, mais aussi juste à la générosité d'esprit qu'ils avaient et à cet échange réel de ces sentiments avec nous, ce qui était un risque énorme. C'est un risque énorme pour les médecins de communiquer aux patients ce qu'ils ressentent. C'est également un risque énorme pour les bureaucrates de communiquer aux défenseurs ce qu'ils ressentent.

C'est un espace risqué de montrer vraiment qui vous êtes. Cela m'a appris l'importance des rôles dans le changement de système. Je pense que parfois les gens interagissent avec le gouvernement et se disent : eh bien, je vais forcer le gouvernement à faire ça. Je vais faire sauter ce système. Vous pouvez l'entendre dans la polarisation qui se produit, le niveau politique théâtral où les gens disent : eh bien, ces systèmes ne fonctionnent pas. Brûlons tout ça. La vérité c'est que ça ne marche pas, parce qu'alors nous n'avons pas de système et c'est la même chose quand on le compare à la médecine où le racisme est évidemment un problème dans tout le système médical – est-ce un problème assez grand pour porter préjudice? Je pense que c'est différent d'un endroit à l'autre.

Et puis atteint-il un seuil où vous devez le gérer avec des ressources extérieures que vous ne pouvez pas simplement gérer grâce à un meilleur travail d'équipe? Je pense que c'est une autre nuance que vous devez comprendre, mais si nous éliminions tout racisme aujourd'hui, en licenciant tout le monde, nous n'aurions plus de système de santé. Et donc il y a une phrase que j'utilise souvent, dans les séances de formation que je fais pour la direction ou quand je parle aux conseils d'administration, qui est la suivante : si vous allez brûler la forêt, ayez un plan sur les arbres à planter ensuite. Et je pense que c'est un art perdu du plaidoyer auquel je pense que nous devons tous revenir. Je suis tout à fait d'accord pour brûler des choses. Je n'ai aucun problème à faire sauter des systèmes qui ne fonctionnent pas, mais s'il n'y a pas de stratégie de remplacement, nous allons tous être perdants à la fin.

Et je pense que ce n'est nulle part plus important qu'au sein de la bureaucratie et du gouvernement lui-même. Je pense qu'il y a ce sentiment maintenant que le gouvernement ne satisfait pas aux besoins de la population. Et donc la population se tourne alors vers d'autres endroits, n'est-ce pas? Et que ce soit vrai ou non, je pense que c'est différent du sentiment qui est là. Et je vois souvent cela en médecine, où les gens parlent du public par rapport au privé et ils pensent : eh bien, je vais me tourner vers le privé et cela va résoudre tous mes problèmes. La réalité est qu'il n'y aura jamais de système mieux placé pour défendre nos intérêts que le gouvernement. Et si nous élisons de meilleurs dirigeants et que, grâce à cela, vous finissez par avoir une bureaucratie qui fonctionne mieux, vous ne pourrez jamais mieux gérer les défis de la société. Vous n'aurez jamais une autorité supérieure qui puisse intervenir et affronter ces consolidations de pouvoir comme vous le pouvez avec le gouvernement.

Tout comme vous ne pouvez pas dépendre de l'industrie privée pour défendre vos intérêts, parce que l'industrie privée a ses propres intérêts. Vous savez, la bureaucratie devrait être alignée sur les besoins de sa population. Et parfois la population ne sait pas forcément exactement ce dont elle a besoin, parce qu'elle n'a pas la vision à 360° qu'a souvent la bureaucratie, n'est-ce pas? Et je pense que ces interactions m'ont vraiment aidé à comprendre les nuances de cela et à donner aux gens un espace pour grandir et changer. Je pense que la partie de nos interactions avec la bureaucratie, avec l'Alliance, qui a vraiment accéléré la relation et l'a rendue suffisamment profonde pour avoir en fait une allocation de ressources – il y avait 6 à 8 millions que la ministre Philpott a alloués aux membres de l'Alliance pour la transformation de la santé, par exemple, c'est une grosse somme d'argent pour quelque chose qui en était en fait à ses débuts.

Et pour avoir cette confiance profonde, vous deviez être en mesure de communiquer que cela allait être gagnant-gagnant, vous deviez faire en sorte que le gouvernement présente ses besoins, la bureaucratie présente ses besoins et la communauté présente ses besoins. Faire en sorte que les gens se voient comme des humains, parler franchement et honnêtement des problèmes réels, comprendre que l'autre côté se souciait réellement que vous obteniez ce dont vous aviez besoin et que vous vous êtes rencontrés dans un endroit qui vous a amené à votre résultat réel. Et je pense que je vois cela de plus en plus avec le gouvernement, en particulier au sein de la santé autochtone où j'ai interagi. Et je pense que si nous continuons dans cette direction, nous allons résoudre les problèmes. Par exemple, nous atteindrons ce point final où ces problèmes se transformeront dans les solutions que nous espérons.

Nathalie Laviades Jodouin : Ce que j'aime vraiment dans cette expérience telle que vous l'avez racontée, c'est le sentiment qu'elle a commencé par des interactions, un système interagissant avec la bureaucratie, la bureaucratie interagissant avec le système. Mais quand vous parlez de mots, faire ce voyage émotionnel, le fait que la confiance devait être établie, vous deviez en quelque sorte parler à des gens, il y a des gens derrière la bureaucratie, il y a des gens derrière le système de santé. Et il me semble qu'évoluer vers cet endroit où vous commencez à entrer en relation avec les gens est là où vous pouvez vraiment commencer, je pense, à vraiment déballer les problèmes à résoudre et à construire le type d'environnement et de confiance nécessaires pour pouvoir avoir ces conversations et faire avancer les choses de manière significative. Cela ne veut pas dire que c'est facile, mais je pense qu'il est parfois trop facile de tout étiqueter comme un système, ce qui me semble très écrasant quand on regarde la bureaucratie et que le système semble gros, écrasant, on ne peut pas le changer, brûlez-le, débarrassez-vous-en, mais en fin de compte, il y a les gens derrière lui. Oui.

Dr Alika Lafontaine : Oui, absolument.

Nathalie Laviades Jodouin : La dernière fois que vous avez parlé, vous m'avez mentionné, et je vois que le temps passe vite. Donc, dans cet espace, encore une fois, beaucoup de travail est fait dans la fonction publique pour nous améliorer en quelque sorte dans l'espace plus large de l'équité, de la diversité et de l'inclusion, et vous m'avez fait part d'un modèle mental que vous avez trouvé vraiment, vraiment utile. J'aimerais donc profiter de l'occasion pour que vous en parliez aux fonctionnaires aujourd'hui.

Dr Alika Lafontaine : Mm-Hmm<affirmatif> oui. Le modèle mental est vraiment axé sur la compréhension des problèmes et sur l'abstraction ou le caractère concret de la manière dont ces problèmes peuvent être décomposés. Donc, l'un des grands défis avec quelque chose comme disons le racisme, c'est qu'à moins que vous ne l'ayez vécu, c'est une sorte de chose amorphe et inconnaissable qui reste un concept abstrait pour vous.

[Le Dr Alika Lafontaine apparaît en plein écran]

Dr Alika Lafontaine : Et souvent, ce que nous faisons pour résoudre des problèmes dans des domaines comme celui-ci, où il y a un degré élevé d'abstraction, c'est soit nous sautons directement avec des solutions qui sont générées par ceux qui ont déjà le contrôle sur les ressources et une sorte d'autorité, ou ces gens prennent du recul et disent : eh bien, remplissez simplement l'espace avec des gens qui le comprennent. Et cela revient à cette expression : « Rien pour nous sans nous », n'est-ce pas? Je pense qu'à l'origine, l'expression voulait dire « invitez-nous à la table et trouvons ensemble une solution », mais de plus en plus, elle semble être appliquée dans le sens : « je ne sais pas ce qui se passe, alors faites-le vous-même ». <Rire> Et surtout avec les problèmes de santé et les soins de santé pour les populations autochtones et les Noirs et les autres personnes de couleur ainsi que toutes ces autres intersectionnalités, du genre et de la sexualité et du statut socio-économique, et cetera, et cetera. Vous obtenez la cession d'espace et, vous savez, l'allocation de ressources, mais pour la plupart, les gens qui ont toujours cette autorité, toujours ces positions de pouvoir reculent et lèvent les mains, ils font simplement tout ce qu'on leur dit, ce qui, pour moi, ne correspond pas, je pense, au sens de « rien pour nous sans nous ». Et donc il y a un défi qui consiste à prendre ces concepts abstraits amorphes et à les rendre concrets.

[Nathalie Laviades Jodouin et le Dr Alika Lafontaine apparaissent dans les fenêtres de conversation vidéo]

Dr Alika Lafontaine : Et je pense qu'il y a un continuum à mesure que vous passez de cet abstrait au concret où quelque chose est inconnaissable et résoluble jusqu'à ce qu'il devienne connaissable, mais c'est connaissable « là-bas ». Ce n'est pas un problème ici,  donc vous reconnaissez que le problème existe, mais ce n'est pas un problème à l'endroit où j'exerce une autorité ou une influence. Puis, vous arrivez à un point où vous commencez à réaliser : eh bien, en fait c'est un problème ici. Mais vous ne savez toujours pas comment le résoudre. Et donc vous fournissez des soutiens ou vous donnez la responsabilité de le résoudre aux personnes qui vivent réellement le problème, et je pense que c'est l'espace où vous commencez à faire un geste symbolique ou à faire intervenir des membres de cette partie de votre groupe diversifié et à dire : eh bien, c'est un problème. Vous allez être l'équipe qui va le résoudre. Et puis vous vous éloignez en quelque sorte pendant qu'ils essaient de trouver une solution.

Et puis je pense qu'au stade le plus concret, vous avez des problèmes que vous pouvez pleinement expliquer, que vous pouvez différencier qu'ils existent ou non à un endroit donné. Puis, vous comprenez également les différents facteurs que vous devez influencer afin de contrôler l'intensité. Et donc les problèmes vraiment concrets n'ont vraiment que trois parties. La première est que vous pouvez l'expliquer, mais cette explicabilité doit atteindre un niveau où vous pouvez prédire où c'est un problème et où ce n'en est pas un. Et avec cette prévisibilité vient la possibilité de différencier ensuite où allouer ces ressources. Je parle beaucoup dans des conversations comme celle-ci, à propos des seuils que les problèmes sont partout, mais est-ce un problème suffisamment élevé pour que vous deviez faire quelque chose? Et que la prévisibilité vous aide à différencier les situations où vous devriez intervenir de celles où vous ne le devriez pas.

Et si vous pouvez commencer à démêler cela, alors vous pouvez commencer à comprendre les facteurs qui composent le calcul du problème. Quelles variables dois-je augmenter ou diminuer pour gérer l'intensité? Et si vous pouvez expliquer, prédire, puis contrôler ces variables, vous pouvez réellement atténuer un problème autant que vous le pouvez, le réduire autant que vous le pouvez. Je pense personnellement, vous savez, que le racisme a ses racines dans les structures de pouvoir et que les structures de pouvoir existent pour allouer des ressources – c'est juste une expérience humaine. Donc, que nous appelions cela du racisme ou du classisme ou du sexisme ou d'autres choses, cela sera toujours exprimé dans une certaine mesure, nous aurons ces pics et ces vallées où ce sera un énorme problème, puis moins un problème, mais ce genre de chose ne peut jamais vraiment être complètement éliminée.

Donc, cela pourrait simplement être un problème que nous pourrions atténuer, mais il y a d'autres choses comme des choses liées à la sécurité, faire en sorte que les gens sentent qu'ils sont inclus dans les conversations, ces choses où nous pouvons en fait arriver au point où nous pouvons entièrement les résoudre, mais à moins que nous n'arrivions à rendre ces problèmes pleinement concrets, par l'explication, la prédiction, puis le contrôle, il sera difficile d'y arriver. Et c'est une grande partie du travail que je fais en ce moment dans la transformation de la santé pour aider les gens à comprendre que ce sont les étapes que nous devons franchir pour arriver à cet état final de gestion du problème du mieux que nous pouvons.

Nathalie Laviades Jodouin : Donc, vous l'avez dit vous-même, quelle est la prochaine étape pour vous, alors que vous envisagez la transformation de la santé en général, quelle est la prochaine étape? À quoi pouvons-nous nous attendre? Sur quoi vous concentrez-vous? Où est-ce que ça va ensuite?

Dr Alika Lafontaine : Je suis très enthousiaste au sujet de l'année de ma présidence de l'Association médicale canadienne (AMC). Nous représentons plus de 90 000 médecins avec la voix des médecins au Canada. Je pense qu'il y a beaucoup d'excellents partenariats que l'AMC a établis avec le gouvernement. Nous voulons les approfondir et les renforcer. Je considère l'AMC comme évidemment un groupe de défense des droits, mais aussi un groupe qui a un lien spécial avec les personnes en première ligne. Et nous pourrions avoir différentes conversations. Nous avons récemment eu une conversation sur les plans intégrés de ressources humaines en santé. Et je veux dire, nous avons tous vu les diagrammes de l'Organisation mondiale de la Santé, où il y a des cases et des pièces de puzzle et des trucs comme ça. Mais ce que j'aime vraiment dans mon rôle actuel au sein de l'AMC, et je suis vraiment enthousiasmé par le fait d'en être le président, c'est que vous pouvez entrer en contact avec les gens d'une manière différente.

Vous pouvez raccourcir ce temps entre le bonjour et c'est en fait ce qui se passe. Cela me rappelle une question que chaque étudiant en médecine ou chaque candidat à la faculté de médecine se fait poser lors de son entretien. Et je me souviens avoir réfléchi à cela. C'était : pourquoi voulez-vous être médecin? Et j'étais assis en train d'essayer de penser à une très bonne réponse. Et j'ai fini par comprendre que la raison pour laquelle je voulais être médecin était la même pour laquelle j'aimais me produire sur scène. C'est la même raison pour laquelle j'aime faire des discours. C'est pourquoi je me suis présenté pour être président de l'Association médicale canadienne. En tant que médecin, vous pouvez avoir quelqu'un qui ne parle pas votre langue, qui n'a pas la même culture que vous, qui n'est pas du même pays que vous ou qui n'a pas la même expérience sociale que vous.

Et cette personne s'assoit en face de vous et uniquement parce que vous avez le titre de docteur, elle commence à parler de ses selles, elle commence à parler de cet ulcère ou de cette croûte qu'elle a depuis huit ans, c'est comme si les gens s'ouvraient à vous et vous disent ce qu'ils doivent dire pour résoudre le problème, parce qu'ils croient que vous pouvez les aider à résoudre leur problème. Et ça, c'est honnêtement ce qui me rend si enthousiaste à propos de tout ce qui se passe dans ma propre direction de carrière. Il y a un autre type de projet parallèle sur lequel j'ai travaillé avec mon frère, Kamea, c'est une plateforme de signalement anonyme des préjudices et du gaspillage au sein des systèmes de santé. Nous nous concentrons principalement sur la racialisation. Nous construisons en quelque sorte le réseau en Ontario, nous aurons six sites de conseil d'administration, des endroits comme le Wabano Center, l'Anishinaabeg Health Toronto, ce sont des parties des centres qui font partie du projet pilote que nous menons.

[Le Dr Alika Lafontaine apparaît en plein écran]

Dr Alika Lafontaine : Mais l'une des choses que je pense pouvoir faire différemment est de résoudre les problèmes réels plutôt que de répéter les mêmes cycles de comportement dans lesquels nous semblons être piégés, qui ne nous mènent pas là où nous devons aller. Donc, quand vous entendez signalement anonyme, vous pensez souvent : oh, eh bien, je me demande quelles situations extrêmes vont en sortir? Quels détails salaces vont se produire à partir de ces choses qui vont être signalées, mais ce n'est en fait pas le sujet du réseau. Le réseau consiste à faire part de modèles, afin que les gens puissent prendre de meilleures décisions et empêcher que ces choses horribles ne se produisent. Donc je pense que cela a vraiment été un thème de ma vie. Comment puis-je acquérir l'expertise et la compétence nécessaires pour que les gens m'accordent cette confiance afin que je puisse réellement les aider,

[Nathalie Laviades Jodouin et le Dr Alika Lafontaine apparaissent dans les fenêtres de conversation vidéo]

Dr Alika Lafontaine : et j'espère que ma vie va continuer d'aller dans ce sens avec l'AMC, il y a cette possibilité avec les autres projets parallèles auxquels je participe; j'ai toujours eu cette possibilité. Et comme je l'ai dit, au tout début, mon parcours de vie a été très éclectique. Donc je ne sais pas vraiment où je vais finir ensuite<rire>, mais je pense que ça va continuer sur ce thème.

Nathalie Laviades Jodouin : Honnêtement, Alika – Dr Lafontaine, au nom de l'École, au nom des fonctionnaires qui regardent aujourd'hui et en mon nom, merci beaucoup, je pourrais être ici pendant des heures. Malheureusement, nous n'avons pas des heures devant nous. Vous devez retourner à votre travail très important. Mais je veux prendre un moment pour vous remercier sincèrement d'avoir transmis à la fois de nombreux éclairages incroyables par rapport à votre parcours, en nous parlant également d'autres facettes très intéressantes. Comme oui, le fait d'être dans un groupe de garçons, je dois le dire – je ne peux jamais dire cela dans les événements, et aussi gagner le concours du « prochain grand premier ministre du Canada ». Je veux dire, c'est tellement éclectique, j'adore ça. Mais honnêtement, merci pour votre leadership, bien sûr, dans votre domaine, votre leadership en matière de soins de santé équitables pour les Autochtones, mais je dirais le leadership en général.

Et je pense qu'il s'agit d'un modèle dont nous pouvons tous nous inspirer, et je pense que nous avons tous hâte de voir où ce parcours éclectique continuera de vous emmener à l'avenir. Alors merci beaucoup pour ça. Et je profite également de l'occasion pour ceux qui nous regardent aujourd'hui pour vous remercier d'avoir été avec nous aujourd'hui.

[Nathalie Laviades Jodouin apparaît en plein écran]

Nathalie Laviades Jodouin : Je veux tout simplement faire un rappel que vos commentaires sont vraiment très importants pour nous. Nous vous demanderons donc de bien vouloir remplir le questionnaire que vous recevrez après cet événement. Et pour vous faire savoir que nous avons d'autres excellents événements de l'École à venir. Nous vous encourageons donc à consulter régulièrement et souvent notre site Web pour vérifier les événements futurs et les possibilités d'apprentissage à venir. Alors sur ce, merci à tous. Merci encore, Dr Lafontaine, et à la prochaine, tout le monde, merci.

[La conversation vidéo laisse place au logo de l'EFPC.]

[Le logo du gouvernement du Canada apparaît et devient noir.]

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