Transcription
Transcription : Série sur les nouveaux enjeux économiques : L'identité numérique comme nouvelle frontière des politiques
[ Le logo blanc animé de l'École de la fonction publique du Canada se dessine sur un fond violet. Une page apparaît, puis elle se transforme en livre ouvert. Une feuille d'érable apparaît au milieu du livre, qui ressemble aussi à un drapeau en dessous duquel se trouvent des lignes courbes. Le texte suivant s'affiche à côté du logo.]
Webdiffusion | Webcast
[Le texte s'efface, puis est remplacé par une fenêtre vidéo Zoom. Francis Bilodeau, l'animateur, sourit. Cet homme blanc aux cheveux noirs courts et la barbe taillée porte un chandail noir à manches longues. Il est assis devant un mur gris. Quelques cartes et petites œuvres d'art sont suspendues au mur derrière lui. Dans le coin inférieur gauche, une zone de texte violet l'identifie comme étant « Francis Bilodeau, Sciences et Développement économique Canada. »]
Francis Bilodeau : Bonjour. J'aimerais commencer par me présenter : Francis Bilodeau. Je suis le sous-ministre adjoint (SMA) principal, Politiques, à Innovation, Sciences et Développement économique (ISDE). Auparavant, j'ai également occupé le poste de directeur général de l'information par intérim du gouvernement du Canada, puis celui de SMA au Secrétariat du Conseil du Trésor (SCT) pour la politique numérique. Je suis donc lié depuis un certain nombre d'années au sujet important dont il est question aujourd'hui, à savoir l'identification numérique. Bienvenue à la septième activité de la série sur les nouveaux enjeux économiques, un partenariat entre l'École de la fonction publique du Canada et le Centre pour l'innovation dans la gouvernance internationale. Je tiens à mentionner certains points administratifs importants avant de commencer. La traduction simultanée est offerte dans la langue de votre choix par l'entremise du portail. Des directives à cet effet de même que le texte des exposés aujourd'hui vous ont été envoyés en même temps que le lien vers la webdiffusion.
L'identification numérique est un sujet de discussion au gouvernement du Canada, mais aussi dans les pays du monde entier depuis un certain nombre d'années. De nombreux ordres de gouvernement et des intervenants externes, comme le Conseil canadien de l'identification et de l'authentification numériques (CCIAN) et des organisations du secteur privé, travaillent à façonner le paysage de l'identité numérique au Canada. Les nombreux groupes présents autour de la table seront des partenaires clés pour veiller à ce que tout se passe bien au Canada. Nous avons réuni ce que je pense être un groupe d'experts fantastique aujourd'hui, et ce sera sans doute une excellente discussion. Nos panélistes apportent leur expertise du secteur privé et d'autres ordres de gouvernement, et nous pouvons nous attendre à ce qu'ils élargissent les discussions fédérales sur l'identité numérique de manière complémentaire et stimulante à la fois. Il est à noter que ce groupe d'experts n'est pas conçu pour vous donner le point de vue officiel sur ce que l'identification numérique est ou devrait être pour le gouvernement du Canada, mais plutôt pour que les fonctionnaires puissent entendre certains penseurs de premier plan d'autres ordres de gouvernement, d'entreprises, d'industries et d'associations représentatives. Tout d'abord, parlons un peu de ce qu'on entend par identité et de ce qu'on entend par identité numérique.
À un niveau très élémentaire, nous comprenons tous le concept d'identité. Nous naissons, et nos parents nous donnent des noms pour que, lorsqu'ils nous appellent, nous sachions qu'ils nous parlent. En même temps, nous recevons l'une de nos premières identités délivrées par le gouvernement sous la forme d'un certificat de naissance. Plus tard, nous commençons à accumuler d'autres types de pièces d'identité, comme nos passeports qui nous permettent de voyager ou un permis de conduire qui nous permet, par exemple, d'entrer dans un bar. Certains d'entre vous ont peut-être même expérimenté ou vu des personnes expérimenter les premières formes d'usurpation d'identité en utilisant une fausse carte d'identité pour entrer dans un bar.
[Francis rit.]
D'une certaine manière, nous avons côtoyé l'identité toute notre vie, et elle a constitué une partie importante de notre vie à laquelle nous ne pensons pas toujours. Or, de plus en plus, à mesure que nous entrons dans l'ère numérique, nous passons de l'identité sur papier à des formes électroniques. Vous accédez à vos services bancaires en ligne à l'aide d'un mot de passe. Vous avez peut-être acheté un café récemment en utilisant une forme de certification biométrique et en payant à l'aide de votre iPhone. Certaines des opérations que vous effectuez ne sont peut-être pas de nature très délicate. Par exemple, vous pouvez réserver un emplacement de camping sans avoir à le payer en passant par le site Web de Parcs Canada, mais d'autres exigent un niveau de certification accru lorsque les conséquences d'une fraude d'identité peuvent avoir de graves répercussions.
Ainsi, comme de plus en plus d'interactions entre les gouvernements se font en ligne, la capacité d'identifier et de vérifier l'identité d'un individu par voie électronique devient de plus en plus importante. C'est un enjeu pour les gouvernements du monde entier. Certains pays disposent déjà d'écosystèmes nationaux d'identification numérique bien établis. Le gouvernement du Canada a fait des efforts dans ce domaine, et j'oserais dire qu'il a élaboré ce que nous pouvons considérer comme une approche canadienne ancrée dans notre propre réalité fédérale. Je suis sûr que certains de nos panélistes vous en diront plus à ce sujet.
De nombreux pays ont abordé l'identité numérique comme une plate-forme fondamentale visant à faire évoluer les interactions entre le gouvernement et les personnes vers la réalité numérique qui reflète les attentes des citoyens au XXIe siècle. Aujourd'hui, nous avons l'avantage de pouvoir engager une conversation avec certains experts de premier plan dans le domaine de l'identité numérique, et je me réjouis de cette conversation. Je vais vous présenter nos panélistes, en commençant par Joni Brennan.
[Quatre fenêtres vidéo apparaissent à côté de Francis. Dans l'une d'elles se trouve Joni, une femme blanche aux cheveux bruns foncés tombant aux épaules. Elle porte un pull blanc et un collier avec un pendentif noir triangulaire. Derrière Joni, quelques photos sont accrochées en ligne verticale à un mur blanc. Deux grands cœurs bruns sont suspendus au plafond dans le coin, et une grande plante verte est posée en dessous.]
Joni est la présidente du Conseil canadien de l'identification et de l'authentification numériques, connu aussi sous son sigle CCIAN. Elle a plus de 15 ans d'expérience dans le domaine de l'identité numérique, des innovations et de l'élaboration de normes. Aujourd'hui, elle dirige la définition d'un cadre de confiance en matière d'identité, contribue aux comités internationaux et aux organismes de normalisation et établit des partenariats stratégiques dans les secteurs public et privé. Ensuite, Colleen Boldon.
[Colleen sourit. Il s'agit d'une femme blanche aux cheveux bruns foncés tombant aux épaules. Elle porte des lunettes et une blouse noires. Derrière elle, un tableau illustrant des fleurs est accroché à un mur blanc.]
Colleen est la directrice du laboratoire numérique et des programmes d'identification numérique de Services Nouveau-Brunswick. Colleen a une longue carrière dans les technologies de l'information et une expérience dans le secteur privé, le milieu universitaire et le gouvernement. Actuellement, Colleen est responsable des programmes d'identité numérique au sein de Services Nouveau-Brunswick et dirige les efforts de l'initiative de province intelligente visant à tirer parti des technologies pour accélérer l'intégration, la conception et l'accroissement des solutions numériques dans le secteur public. Et ensuite, j'aimerais vous présenter Debbie Gamble.
[Debbie a la peau mate et les cheveux noirs courts, et elle porte un chandail noir. Elle est assise devant une étagère sur laquelle reposent des plantes, des photos et d'autres bibelots. Elle salue de la main.]
Debbie est la directrice des Laboratoires d'innovation et Nouvelles entreprises d'Interac. Le travail de Debbie est axé sur le commerce mobile, l'identité numérique et les solutions de cryptomonnaie. Cheffe de file dans le domaine de l'économie numérique, son travail dans le secteur des technologies est largement reconnu. La dernière personne, et non la moindre, que je veux vous présenter est Andre Boysen.
[Andre est un homme blanc aux cheveux bruns courts et à la barbe grise courte. Il porte des lunettes et une chemise noires. Derrière lui, un téléviseur est installé au mur. À côté du téléviseur, on voit des étagères remplies de livres, de photos et d'autres bibelots. Andre a un microphone devant lui.]
Andre est directeur d'identité chez SecureKey et chercheur principal au Centre pour l'innovation dans la gouvernance internationale (CIGI). Il est reconnu comme un leader mondial en matière d'identité numérique, de confidentialité, de transformation numérique et de chaîne de blocs. Andre joue un rôle actif dans le milieu de l'identité numérique et siège aux conseils d'administration d'organismes de normalisation de l'identité tels que le CCIAN et Kantara Initiative. Je veux simplement mentionner que le groupe d'experts d'aujourd'hui utilisera Wooclap pour poser quelques questions au public et recevoir vos questions vers la fin de l'événement. Les instructions pour accéder à Wooclap vous ont été envoyées par courriel et apparaissent également à l'écran. Le code d'accès est JAN12. J-A-N 12, tout en majuscules. Et pourquoi ne pas nous réchauffer avec une première question sur Wooclap?
[Une fenêtre de navigateur Web remplit l'écran. À côté d'un code QR, un texte indique : « Comment participer? Site Web : Visitez le www.wooclap.com/JAN12. SMS : Envoyez @JAN12 au 855-910-9662. » Une nouvelle page s'affiche à l'écran, montrant un sondage intitulé « Connaissez-vous bien l'identité numérique? » Les options de réponse sont Beaucoup, Quelque peu, Un peu ou Aucune.]
La première question que nous poserons à tous nos participants pour vous connaître un peu est la suivante : dans quelle mesure connaissez-vous l'identité numérique? Connaissez-vous bien l'identité numérique? Vos choix sont donc beaucoup, quelque peu, un peu ou pas du tout. Nous allons chercher à en savoir un peu plus sur vous.
[Les résultats du sondage varient à mesure que les gens répondent. La réponse « Quelque peu » est constamment majoritaire, avec environ 50 %.]
Nous voyons que les résultats bougent un peu, mais qu'une petite partie du public dit en savoir beaucoup. La grande majorité dit en savoir quelque chose ou un peu. Et une petite partie ne connaît pas du tout l'identité numérique. Le contexte pour les membres de notre groupe d'experts aujourd'hui est le suivant : le niveau de compréhension du public est très variable, de beaucoup à pas du tout, la majorité de nos participants ayant une certaine notion de l'identité numérique, mais cherchant à améliorer leurs connaissances. Sur ce, nous allons passer directement aux présentations. Et notre premier présentateur sera Joni.
[La diapositive titre d'une présentation s'affiche à l'écran. On peut y lire : « L'identité numérique comme nouvelle frontière des politiques. Andre Boysen, directeur d'identité chez SecureKey et chercheur principal au CIGI. Colleen Boldon, responsable du laboratoire numérique et des programmes d'identité numérique au sein de Services Nouveau-Brunswick. Debbie Gamble, directrice des Laboratoires d'innovation et Nouvelles entreprises d'Interac. Joni Brennan, présidente du Conseil canadien de l'identification et de l'authentification numériques. » La fenêtre vidéo de Joni occupe une petite part de l'écran à la droite de la diapositive titre de la présentation.]
Joni Brennan : Merci beaucoup, Francis. Je suis vraiment heureuse d'être ici aujourd'hui. Merci pour cette introduction, et merci à vous tous de participer à cette importante discussion aujourd'hui. Je suis vraiment ravie d'être ici. Pendant que les diapositives s'affichent, je veux aussi dire que je suis enthousiaste de constater non seulement toute l'expérience que possède ce groupe d'experts, qu'on vient de décrire, mais que nous représentons également le Canada, d'une côte à l'autre. Donc bonjour à tous, alors que nous sommes en début de matinée ici à Vancouver. Colleen Boldon est présente, au Nouveau-Brunswick, à l'autre bout du pays, donc c'est un vrai plaisir cette couverture. Je pense que vous allez afficher ma première diapositive, vous pouvez le faire dès que vous êtes prêts.
[La diapositive montre une image d'une femme qui sourit en regardant son téléphone cellulaire. Le texte superposé indique : « 48 à 97 milliards $, +3 à 6 % PIB. Retombées économiques de l'identité au Canada. »]
Excellent. Je vous remercie. Je voulais commencer par brosser un tableau très général de l'identité, puis je me concentrerai sur l'une des grandes priorités, à savoir les motifs de l'identité. Il s'agit en fait des répercussions économiques que les solutions en matière d'identité numérique apporteraient au Canada. De nombreuses études ont été réalisées dans le monde entier, et nous constatons généralement qu'un gain d'environ trois à six pour cent du PIB de l'économie canadienne peut découler de solutions de vérification des données de personnes et d'organisations ainsi que des relations entre elles. Comment peut-on y arriver? On y arrive en réduisant la fraude, en augmentant l'efficacité et grâce aux possibilités de créer de nouveaux services attrayants que tous les Canadiens doivent pouvoir utiliser, qu'ils se trouvent dans les villes animées ou dans les régions rurales du Canada. Les possibilités économiques sont donc énormes. C'est particulièrement important lorsque nous devons aider les Canadiens à se remettre au travail, rouvrir l'économie et la faire progresser dans des périodes comme cette pandémie mondiale que nous traversons. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[Sur la diapositive, on peut lire : « Les Canadiens doivent savoir quelles données existent à leur sujet. Les citoyens, les gouvernements et les entreprises ont besoin d'outils pour gérer le partage de ces données. »]
Pour que cette vision devienne réalité, les Canadiens doivent savoir quelles données existent à leur sujet, et les citoyens, les gouvernements et les entreprises ont besoin d'outils pour aider les gens à gérer correctement le partage et la vérification de cette information. Diapositive suivante.
[Un texte superposé à la photo d'une femme qui regarde son téléphone cellulaire dans un bureau à domicile indique : « Que pensent les Canadiens de l'identité numérique? »]
C'était formidable de découvrir ce que les gens comprennent de l'identité aujourd'hui et des concepts. L'année dernière, nous avons demandé aux Canadiens ce qu'ils pensaient de l'identité numérique; il s'agit en fait de données de 2019. Voyons ce que les Canadiens pensent de l'identité numérique.
[Sur la diapositive suivante, on peut lire : « À quoi ressemble l'identité numérique aujourd'hui? » À côté de cette phrase, on voit une illustration d'un homme qui tient son téléphone à la hauteur de son visage pour activer la reconnaissance faciale.]
Eh bien, les Canadiens avaient certaines préoccupations au sujet de l'identité numérique, et en particulier – il nous manque une diapositive ici, mais je vais quand même en parler – ce que les Canadiens recherchaient, c'est qu'ils ont des préoccupations au sujet de l'utilisation des médias sociaux. Seuls 30 % font confiance aux sites de médias sociaux pour protéger les données les concernant. En revanche, 83 % des Canadiens ont déclaré faire confiance aux gouvernements pour protéger les données les concernant, suivis de très près par 81 % qui ont déclaré faire confiance aux institutions financières pour protéger et gérer les données les concernant. Nous disposons donc de bases solides pour élaborer des solutions et des services à partir de ce qu'offrent déjà des institutions comme le gouvernement, les institutions financières et les services financiers. Alors, parlons de ce à quoi ressemble l'identité aujourd'hui. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[La diapositive s'intitule : « Quels sont certains des principaux défis? »]
Eh bien, l'identité ressemble en fait à ce qu'on voit sur Internet aujourd'hui; nous aimons dire que sur Internet, personne ne sait que vous êtes un chien, ce qui, je pense, est un très bon exemple de la façon dont Internet et l'identité se comportent aujourd'hui. C'est difficile de prouver que vous êtes un chien. C'est difficile de prouver que vous n'êtes pas un chien. Il nous faut des moyens de vérifier l'identité des gens. Passons en revue les principaux défis qui se posent ici, et affichons les prochains éléments de la diapositive. Je vous remercie.
[Un sous-titre apparaît : « Créer les conditions du marché. » Deux flèches s'en éloignent. L'une d'elles mène à une zone de texte indiquant : « Normes. » Sous cette zone, un texte indique : « La source d'autorité pour les normes en matière d'identité numérique dans l'ensemble de l'économie n'est pas claire en raison des efforts des organes de travail parallèles à l'échelle du Canada. » L'autre flèche mène à une zone de texte étiquetée : « Réglementaire. » Le texte placé dans la zone indique : « Le gouvernement a un rôle important à jour dans l'identité numérique. Les provinces et les territoires sont les principales sources d'identités fondamentales. La réglementation doit permettre des solutions d'identité numérique, y compris l'ouverture contrôlée des données. »]
En ce qui concerne les principaux défis à relever dans le domaine de l'identité numérique, nous avons besoin de conditions de marché appropriées pour créer l'écosystème et l'espace nécessaires à la progression de l'identité numérique. Plus précisément, nous parlons des normes, l'espace d'élaboration des normes. Les normes ne sont pas la solution pour l'identité numérique. Ce sont des outils qui permettent de faire avancer les solutions en matière d'identité numérique. Un travail important de normalisation et de regroupement des normes est réalisé, tant du point de vue canadien que lorsque nous envisageons de résoudre le problème de l'identité. Internet ne s'arrête pas aux frontières canadiennes, nous devons donc travailler dans l'écosystème mondial pour résoudre le problème de l'identité numérique. Un autre domaine dans lequel il faut aller de l'avant et innover est celui du régime réglementaire. Nous avons des bases vraiment solides, encore une fois, en ce qui a trait aux pratiques de sécurité, à la connaissance du client et à la lutte contre le blanchiment d'argent dans le secteur financier et dans les industries réglementées. Nous pensons que nos politiques pourraient bénéficier de certaines modifications réglementaires afin de permettre la mise en place de solutions numériques adaptées aux besoins des Canadiens et de réduire les obstacles à la participation. Il faut donc faire un travail important dans tous les domaines. Prochain élément sur cette diapositive, s'il vous plaît?
[Un deuxième sous-titre indique : « Promouvoir la croissance des marchés. » Une flèche pointe vers le mot « Durabilité » avec le texte suivant : « Bien que chaque scénario présente un point de vue différent, la durabilité et la viabilité commerciales sont soit imprécises, sous-développées ou non éprouvées. Les considérations relatives à la responsabilité devraient également être incluses dans cette catégorie de défis, car la responsabilité relative à l'échange de données personnelles doit être examinée attentivement. » Une deuxième flèche pointe vers le mot « Inclusion », suivi du texte : « S'assurer qu'une masse critique de fournisseurs et d'utilisateurs adoptent des produits d'identité numérique est important dans tous les scénarios, tout en veillant à ce que les personnes qui sont habituellement exclues puissent avoir accès à des services ou bénéficier d'une meilleure expérience que celles qui existent aujourd'hui. »]
Et puis promouvoir une croissance du marché appropriée. Lorsque nous examinerons la manière dont l'identité numérique évolue, je vous demanderai notamment de réfléchir à la question de la durabilité. Comment soutient-on les solutions et les services liés à l'identité numérique? S'agit-il de solutions et de services qui relèvent entièrement du secteur public, qui sont financés par des moyens du secteur public et qui sont durables grâce aux moyens du secteur public? C'est une voie à suivre, c'est sûr. Il pourrait s'agir d'un écosystème dont certains aspects commerciaux déterminent son mode de financement, si les consommateurs et les citoyens le financent ou si des entités du secteur privé gagnent de la valeur en le finançant. Il n'existe aucun modèle unique de durabilité. Donc, quand on étudie ces systèmes, il faut examiner les diverses façons de les rendre durables. Terminons par l'inclusion, qui est loin d'être l'élément le moins important. Nous devons prévoir une inclusion adéquate à ces écosystèmes. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[La diapositive s'intitule : « Un cadre pour déverrouiller les réseaux d'identité. » Sous ce titre, on peut lire le texte suivant : « Consentement, protection de la vie privée, utilisation éthique des renseignements sur l'identité avec le Cadre de confiance pancanadien™. Il y a deux listes sur la diapositive. L'une d'elles se lit comme suit : « Les vérificateurs de données : gouvernements, universités, banques, fournisseurs de services de télécommunications, agences de crédit, etc. » L'autre indique : « Demandeurs de données : gouvernements, universités, banques, fournisseurs de services de télécommunications, agences de crédit, etc. » Entre elles se trouve une image d'une personne tenant une tablette. La personne est étiquetée « Vous ». À droite de la personne, on remarque les mots « données vérifiées ».]
Voici à quoi ressemble cet écosystème – et je pense que vous pouvez ajouter quelques éléments pour certaines bulles –, mais ce dont cette diapositive parle vraiment, c'est que vous devriez penser à cet écosystème comme à des organisations qui demandent à ce que des données soient vérifiées et à des organisations qui peuvent vérifier ces données. Maintenant, ce qui est le plus important ici, c'est vous : vous êtes au milieu. Cela signifie donc que vous donnez votre consentement, que vous autorisez ces organisations à se connecter les unes aux autres et, en quelque sorte, à vérifier les données vous concernant de manière sûre, privée et éthique. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[À côté de la personne, quatre bulles de texte s'affichent, indiquant le revenu, la date de naissance, l'adresse du dossier et le numéro de téléphone.]
Et vous pouvez continuer pour quelques bulles, ce sont les types de données : votre adresse, votre revenu, votre date de naissance. Ce sont les types de données dont vous pourriez souhaiter la vérification. Je vous remercie. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[La diapositive indique : « Conseil canadien de l'identification et de l'authentification numériques. Diriger la participation complète et bénéfique du Canada à l'économie numérique mondiale en offrant un cadre d'interopérabilité de l'identité et de l'authentification numériques. Le CCIAN est une coalition sans but lucratif en pleine croissance de plus de 85 membres des secteurs public et privé créée à la suite du Groupe de travail sur le système de paiement électronique du gouvernement fédéral. »]
Parfait. Où donc se fait une partie de ce travail? L'organisation pour laquelle je travaille est le Conseil canadien de l'identification et de l'authentification numériques, une organisation à but non lucratif. Lorsque nous sommes à l'extérieur du Canada, les gens ont tendance à se tromper et à penser que nous représentons le gouvernement. Lorsque nous sommes au Canada, les gens pensent que nous représentons uniquement le secteur privé. Ce n'est ni l'un ni l'autre. Nous sommes en fait une collaboration d'entités des secteurs public et privé qui pensent que la meilleure façon d'avancer est de travailler ensemble ici. Si vous voulez contribuer, nous serions heureux d'en discuter avec vous. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[La diapositive indique : « Assurer notre avenir numérique. DIACC/CCIAN. Bâtissons ensemble la confiance en tant que chefs de file mondiaux qui relient les Canadiens les uns aux autres et au monde. » Sous ce texte se trouve une image de deux longs bras qui se serrent la main. Sur ces bras, il y a des images de gens qui tiennent des loupes, des pièces de casse-tête, des porte-voix, des flèches et d'autres objets.]
C'est le travail que nous faisons maintenant. Je dirais que si vous êtes intéressés par cet espace, vous entendrez probablement parler aujourd'hui du Cadre de confiance pancanadien. Il s'agit d'un cadre qui met en évidence les différents types de normes et de pratiques nécessaires à l'identité numérique. Nous en parlerons un peu plus en cours de route. Je suis ravie aujourd'hui de partager la scène virtuelle avec ce groupe d'experts et de parler de certains des concepts généraux d'identité et de savoir où et comment nous pouvons travailler ensemble – public et privé, fédéral, provincial, municipal, territorial – pour faire progresser cet espace d'une manière qui fonctionne pour tous les Canadiens. Merci beaucoup de vous joindre à nous aujourd'hui, je suis impatiente de discuter.
Francis Bilodeau : Merci, Joni. C'était génial et très pertinent. Donc, pour passer du point de vue de la collaboration nationale à la perspective provinciale, pourquoi ne pas passer à Colleen, maintenant?
[Une diapositive titre indique : « Le Nouveau-Brunswick, province ingénieuse ». Sous ce texte, on aperçoit le logo de Services Nouveau-Brunswick. La fenêtre vidéo de Colleen est à la droite de la diapositive.]
Colleen Boldon : Salut les amis. Colleen Boldon, du Nouveau-Brunswick. Je représente Services Nouveau-Brunswick, et ce dont je vais vous parler aujourd'hui, c'est un peu de Services Nouveau-Brunswick. C'est une société d'État. Elle a été mise en place il y a environ 10 ans et, après de nombreuses fusions, est devenue l'organisation de services partagés de la province du Nouveau-Brunswick. Nous nous occupons donc de tout, de l'informatique à la blanchisserie, en passant par les serveurs, les applications et nos centres de service de toutes les régions. Cela nous a bien préparés au numérique. Comme dans la plupart des autres provinces, nous avons également une stratégie numérique. Vous pouvez simplement la chercher dans Google pour la consulter. Je sais que la plupart d'entre vous vivent en Ontario et que la nouvelle stratégie numérique de l'Ontario, Faire progresser l'Ontario, n'a pas fait l'objet d'une grande attention ces derniers temps. Vous pourrez donc trouver tout cela.
Je veux toutefois me concentrer sur « Smart », l'initiative de province intelligente : cette identité numérique a été annoncée il y a environ cinq ans; nous avons effectué une validation de principe, mené un projet pilote dans l'environnement de production, lui avons trouvé un nom et déterminé ce qu'elle signifie pour nous. Le terme « Smart » vient de Gartner. Beaucoup d'entre vous connaissent Gartner. Pour Gartner, il s'agit du plus haut niveau de maturité, la maturité numérique, où l'approche « une fois suffit » est prédominante. Vous fournissez donc votre information une fois, et elle est transmise à diverses applications. Il s'agit également de l'interconnexion entre les provinces ou territoires et de l'interconnexion au sein de votre propre province. C'est donc très, très différent de n'importe quel formulaire que vous remplissez en ligne et que vous devrez peut-être simplement imprimer. Il s'agit du plus haut niveau de maturité numérique. Au Nouveau-Brunswick, nous sommes allés en Estonie, à l'instigation du secteur privé, pour examiner le numérique et la façon dont il pourrait faire avancer la stratégie économique de la province. Voilà, c'est le contexte de Smart. Je vais vous parler un peu plus du contenu de cette vision pour le Nouveau-Brunswick, du travail des conseils mixtes, du gouvernement fédéral, des lacunes en matière de politiques et de la feuille de route de collaboration. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[La présentation avance de deux diapositives.]
Vous pouvez revenir en arrière?
[La diapositive indique : « Qu'est-ce que l'identité numérique? MyID est une identité numérique fiable, c'est-à-dire la représentation électronique d'une personne, utilisée exclusivement par cette même personne pour recevoir des services précieux et effectuer des transactions importantes en toute confiance. »]
Au Nouveau-Brunswick, nous l'avons appelé MyID. Il s'agit donc d'une identité numérique fiable qui est utilisée pour faire des choses en ligne et qui vous représente de manière aussi sûre que si vous vous teniez devant moi dans un centre de services pour demander un service en particulier, comme le renouvellement de votre permis de conduire. Diapositive suivante.
[La diapositive s'intitule : « Identité numérique ». La liste à puces suivante apparaît sous le titre :
- « Source fiable du gouvernement (« Je suis celui que je dis être »)
- Établir une source unique d'identification des citoyens du Nouveau-Brunswick
- Remanier les systèmes actuels du GNB et en tirer parti
- Élaborer une architecture technologique provinciale
- Fondée sur des processus bien établis pour protéger la vie privée et la sécurité
- Normes pancanadiennes. »]
Nous nous sommes donc penchés sur la question suivante : « Je suis celui ou celle que je dis être ». Pour ceux d'entre vous qui connaissent un tant soit peu l'identité numérique, c'est une façon courante de la décrire. Je suis celui ou celle que je dis être. Wendy, debout au comptoir ou Wendy qui arrive en ligne : Wendy est celle qu'elle prétend être. Il s'agit d'une source unique d'identification des citoyens du Nouveau-Brunswick. Cela signifie que nous devons remanier les systèmes actuels et en tirer parti, car nous n'avons pas le luxe de nous débarrasser de nos anciens systèmes, et tous les gouvernements seraient dans la même situation. Cependant, l'Estonie, la tête d'affiche de l'économie numérique, a pu repartir de zéro en se séparant du gouvernement russe. Nous devons donc développer des architectures fondées sur une très forte adéquation entre la vie privée et la sécurité et construites selon des normes pancanadiennes. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[« Approche pancanadienne : effort de collaboration entre les administrations et les secteurs. Principes :
- le respect de la vie privée
- le choix du client
- les gouvernements ont un rôle clé à jouer
- collaborer avec des institutions fiables du secteur privé
- approche progressive en matière d'évolution des services et de l'infrastructure. »
À la droite du texte, on trouve une carte du Canada, avec un texte indiquant : « Approche fédérée. Titres de compétences et identités fiables dans l'ensemble des administrations, des secteurs et à l'échelle internationale. Fédération des justificatifs : faire confiance aux preuves d'identité délivrées par d'autres administrations et secteurs industriels. Fédérer l'identité : faire confiance aux identités établies par d'autres administrations. »]
À l'échelle nationale, il s'agit de collaborer, de mettre en commun les leçons apprises, de respecter évidemment la vie privée et la sécurité ainsi que les choix des clients, a mentionné Joni. Les gouvernements ont un rôle essentiel à jouer parce qu'ils détiennent les preuves de l'identité essentielles. Dans les provinces et les territoires, il s'agit des registres de l'état civil. Il peut s'agir d'une preuve de citoyenneté pour les immigrants, conservée par IRCC et dans les documents d'immigration qui prouvent le statut de citoyen canadien ou d'immigrant reçu. Pour atteindre le meilleur niveau de confiance, nous devons prouver la citoyenneté parce que cela compte pour les Canadiens et que notre confédération donne des droits et des libertés basés sur la citoyenneté. Il est évident que nous devons collaborer et que cela ne se fera pas du jour au lendemain. Les amis, c'est un marathon, pas un sprint. Nous devons être en mesure d'émettre des justificatifs d'identité et avoir confiance dans le fait que nous pouvons les utiliser dans les différents gouvernements. Je dois aussi pouvoir faire confiance à quelque chose qui est délivré par la Colombie-Britannique ou vice versa, les titres de compétences du Nouveau-Brunswick doivent être fiables pour les autres provinces, puis, par extension, pour d'autres secteurs et ensuite à l'échelle internationale. Le travail à l'échelle internationale se fait par le biais du gouvernement fédéral et des nations numériques, mais aussi par le biais d'un grand nombre des organismes de normalisation qui collaborent pour faciliter la mise en place de ces écosystèmes. Diapositive suivante.
[« L'approche en matière d'identité numérique fiable. La vision du gouvernement du Canada consiste à créer un écosystème d'identité numérique fédéré où des identités numériques fiables sont utilisées pour fournir des services du GC de façon transparente sur n'importe quelle plateforme, avec n'importe quel partenaire, sur n'importe quel appareil. » Dans un graphique, une flèche pointe d'une icône d'une personne vers une section intitulée : « Écosystème d'identité numérique fiable (régi par le Cadre de confiance pancanadien) ». Dans cette section, on aperçoit des logos pour les provinces et les secteurs des services du Canada, ainsi que quelques icônes pour les banques, les sociétés de télécommunications, eIDAS et IDESG. Des flèches bidirectionnelles pointent vers une icône de billet de banque, une icône de trois personnes, une icône de la Terre sur un livre et une icône de coquelicot.]
Voici une diapositive de mes partenaires du Conseil du Trésor. Vous pouvez donc voir que la vision du gouvernement fédéral a toujours été d'accepter l'identité des provinces et aussi eIDAS Electronic (IDentification Authentication and trust Services), à droite. C'est la norme de l'Union européenne, et il en existe beaucoup d'autres. Il est évident que les banques et les compagnies de téléphone jouent un rôle dans ce domaine et qu'il s'agit de trouver un moyen de faire confiance aux justificatifs d'identité des uns et des autres et de voir à ce que le bon niveau de preuve soit présenté pour les opérations de nature très délicate. Diapositive suivante.
[ « L'identité est un outil clé pour défendre le nouveau périmètre de sécurité. »]
On entend beaucoup parler de piratage, alors pourquoi l'identité est-elle un élément clé, et en quoi le périmètre a-t-il changé? Pourriez-vous appuyer encore une fois?
[Un graphique indique : « Ancien périmètre : réseau conventionnel : points d'extrémité, utilisateurs sur place, serveurs, applications. Nouveau périmètre : employés travaillant à distance, applications infonuagiques, appareils mobiles, nuage hybride, appareils personnels, fournisseurs et entrepreneurs. »]
Je vous remercie. Avant, nous pouvions simplement mettre un pare-feu autour et tout était sur place, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. La plupart d'entre vous travaillent à domicile, vous utilisez des appareils mobiles, des choses ont migré vers le nuage, etc. Des partenaires sont à la table, des fournisseurs, des sous-traitants, et la sécurité de chacun de ces utilisateurs finaux nécessite des exigences et des outils différents. Ainsi, dans le cadre de la pratique de la cybersécurité, de très nombreux moyens et outils sont déployés pour protéger les utilisateurs finaux et les systèmes organisationnels. L'identité numérique est l'une d'entre elles. Vous avez probablement entendu parler de l'authentification multifactorielle, qui consiste à utiliser plus d'un moyen d'authentifier quelqu'un qui entre, ou vous avez probablement entendu parler de l'authentification unique, qui consiste simplement en un nom d'utilisateur.
Ainsi, aujourd'hui, nous n'avons pas eu à utiliser de mot de passe pour entrer dans le système; il s'agissait d'une connexion à facteur unique. En effet, il existe de nombreuses façons de se protéger; l'identité numérique vous lie à des preuves de l'identité essentielles. Cela pourrait vous lier à un permis de conduire. Ça peut vous lier à d'autres choses qui prouvent qui vous êtes lorsque vous entrez. Puis, en utilisant l'approche normative, nous pouvons la renforcer pour qu'elle corresponde au degré de sensibilité de l'opération à venir. Diapositive suivante.
[ « Les politiques publiques tardent à adopter les technologies... » Un graphique illustre le taux de changement entre les années 1970 et aujourd'hui. Chaque ligne monte au fil des décennies, la courbe à la hausse s'étant accentuée depuis les années 2000. En ordre décroissant, les lignes représentent la technologie, les particuliers, les entreprises et les politiques publiques au plus bas, et montent graduellement. Le texte du graphique se lit comme suit : « Il y a une occasion d'aider à combler les écarts entre la technologie, les particuliers, les entreprises, la société et le gouvernement. »]
Que se passe-t-il? Il est évident que la technologie évolue très, très rapidement et que les gens se sont bien adaptés, mais nous sommes tous conscients des changements rapides et perturbateurs en cours. Les entreprises ont tendance à prendre un peu plus de temps. Pour les politiques publiques, c'est encore plus long. Je mets donc au défi chacun d'entre vous, dans vos secteurs d'activité; vous connaissez vos secteurs d'activité, vous connaissez votre clientèle : comment pouvez-vous utiliser les mises à jour et la modernisation des politiques pour ce nouveau monde numérique? Comment pouvez-vous aider les entreprises, les citoyens et vos clients à s'adapter à cette évolution rapide et, plus important encore, à en tirer parti pour créer des innovations, de nouveaux modèles de PIB et accroître réellement la protection de la vie privée et la sécurité, tout en vous permettant d'augmenter l'efficacité de la transformation, d'accélérer la prestation de services et, finalement, de rendre votre clientèle plus heureuse?
L'une des choses que nous avons pu faire grâce à la collaboration à l'échelle nationale est la déclaration de Whitehorse, que les greffiers ont préparée. Dans certains des documents que vous recevrez, vous trouverez le lien pour obtenir de l'aide à ce sujet. Elle a été signée par tous les greffiers en vue d'une collaboration à ce nouveau monde de l'identité numérique, et aucune province ou autorité compétente n'est laissée pour compte. Nous avons également créé le premier document de politique publique qui a été rédigé pour examiner les rôles et les responsabilités. Votre gouvernement fédéral dispose de la charte numérique – des travaux ont été présentés à la Chambre pour en faire un projet de loi – ainsi que de très nombreux instruments politiques. À l'aide du cadre de confiance pancanadien, l'Alberta et la Colombie-Britannique ont procédé aux premiers examens de leurs justificatifs d'identité numérique pour faire en sorte que ces justificatifs soient acceptés par le gouvernement fédéral.
Enfin, dans les conseils mixtes, ce dossier est si important qu'il est considéré comme l'une des principales choses qui peuvent améliorer la prestation de services aux Canadiens et aux entreprises. Une personne est donc recrutée et embauchée par les conseils mixtes, et cette personne se concentrera sur l'identité numérique. Une somme de travail énorme a été accomplie. Le profil du secteur public a été établi pour faire en sorte que les justificatifs acceptés par les entités publiques puissent être considérés comme fiables et afin de déterminer le niveau d'assurance requis. Tout cela constitue donc un progrès. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[ « Feuille de route de l'identité numérique : communication et collaboration; projets pilotes et lancements publics; cadre de confiance pancanadien; technologie; politiques et gouvernance. »]
La feuille de route à l'échelle nationale porte donc sur la communication, et je ne saurais trop insister sur l'importance de la collaboration. Nous communiquons les résultats des projets pilotes. Nous mettons en commun les leçons retenues. Nous examinons ce qui s'est passé, ce que nous avons appris, comment cela peut être mis à profit dans d'autres provinces ou territoires. Évidemment, le cadre de confiance pancanadien est incroyablement important. Le travail sur le profil du secteur public à l'échelle fédérale a été mené par le Conseil du Trésor et a alimenté les travaux du Conseil canadien des normes et du CCIAN. La technologie reste perturbatrice et changeante, mais c'est vraiment la partie facile de ce dossier très, très complexe. La politique et la gouvernance sont essentielles, et vous pouvez voir les partenaires à la table. Donc, encore une fois, c'est une question de collaboration. Mes collègues de partout au pays travaillent tous sur ce sujet et établissent une feuille de route. Il y a vraiment une grande collaboration entre tous les ordres de gouvernement au Canada, mais également au sein du gouvernement fédéral dans les domaines d'expertise internationaux. Alors voilà.
Francis Bilodeau : Merci beaucoup, Colleen. De la perspective d'une organisation nationale à celle d'une personne travaillant pour un gouvernement provincial, nous allons passer à nos participants du secteur privé, qui contribuent à façonner la technologie et à la mettre en œuvre. Nous allons commencer avec Debbie Gamble. Debbie, la parole est à vous.
[Une diapositive titre indique : « L'identité numérique comme catalyseur de l'économie numérique future du Canada. CIGI – 12 janvier 2021. » La fenêtre vidéo de Debbie est à la droite de la diapositive.]
Debbie Gamble : Merci, Francis. Bonjour tout le monde. On peut se demander pourquoi le système de paiement national du Canada parle d'identité numérique. Je pense que certaines des choses que vous avez entendues ce matin sont déjà très importantes pour nous à Interac. Nous avons entendu parler de la nécessité d'un ensemble de capacités en matière d'identité numérique canadienne, de la nécessité d'une collaboration, de l'importance des normes à mesure que nous progressons dans ce domaine. J'aimerais que vous réfléchissiez au rôle d'entreprises comme Interac – et nous entendrons Andre et SecureKey dans un instant – mais lorsque vous pensez à la voie à suivre pour l'identification numérique et certainement à la voie à suivre pour l'identification numérique en ce qui concerne notre économie, je vous encourage à y penser comme à un parcours pour l'établissement de ce réseau, en fin de compte un réseau de réseaux. Interac étant un acteur clé du secteur des paiements au Canada depuis plus de 37 ans, nous en savons un peu plus sur la manière de faire évoluer un réseau et de mobiliser les intervenants de l'écosystème à l'échelle du pays dans cet effort de collaboration. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[La diapositive s'intitule : « Pourquoi l'identité numérique est-elle importante? » Au centre d'une diapositive se trouve un cercle jaune avec le texte « Identité numérique. Entités, personnes, appareils, objets. » Les lignes jaunes sortent du cercle et mènent à des zones de texte :
- « Soins de santé : pour que les usagers aient accès à l'assurance et aux soins; pour surveiller les appareils médicaux et les dispositifs portables; pour que les fournisseurs de soins démontrent leurs qualifications
- Services financiers : pour ouvrir des comptes bancaires, effectuer des opérations financières en ligne
- Alimentation et durabilité : pour que les agriculteurs et les consommateurs puissent vérifier la provenance des produits, améliorer la valeur et la traçabilité aux chaînes d'approvisionnement
- Déplacements et mobilité : pour réserver des voyages, pour franchir les frontières entre les pays et les régions
- Intervention humanitaire : pour accéder à des services, démontrer les qualifications nécessaires pour travailler dans un pays étranger
- Commerce numérique : pour magasiner; pour effectuer des transactions commerciales et sécuriser des paiements
- Plateforme sociale : pour les interactions sociales; pour accéder à des services de tiers qui dépendent des connexions aux médias sociaux
- Gouvernement en ligne : pour que les citoyens puissent accéder aux services et les utiliser, produire une déclaration de revenus, voter, percevoir des prestations
- Télécommunications : pour que les utilisateurs possèdent et utilisent des appareils; pour que les fournisseurs de services surveillent les appareils et les données sur le réseau
- Villes intelligentes : pour surveiller les appareils et les capteurs qui transmettent des données comme la consommation d'énergie, la qualité de l'air, la congestion routière. »]
Certains des grands thèmes que vous nous entendrez à plusieurs reprises tout au long de cette matinée sont l'importance de l'identité numérique et la raison pour laquelle elle est importante non seulement pour une certaine partie du pays, mais aussi pour les industries et les entreprises de tout le Canada ainsi que pour chacun et chacune d'entre nous. La réalité de la pandémie au cours des dix derniers mois environ a vraiment accéléré l'attention portée à la numérisation de notre vie quotidienne et à la nécessité de disposer de capacités numériques sûres, y compris l'identification numérique, pour que nous puissions continuer à travailler, à interagir en tant que société et, en fin de compte, à créer de la richesse partout au Canada. Or, il ne s'agit pas seulement de favoriser une participation sûre des personnes. Il faut certainement pouvoir prouver que je suis bien celui que je prétends être, comme Colleen vient de le mentionner, mais il est également nécessaire que nous réfléchissions à un écosystème sécurisé auquel nous pouvons faire confiance pour garantir la sécurité des relations entre entités, y compris entre machines. Il s'agit donc aussi de choses qui, en fin de compte, sont liées à Internet des objets et de la mise en place d'un ensemble de capacités pratiques et sûres permettant aux Canadiens de vaquer à leurs occupations quotidiennes. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[00:30:14 La diapositive s'intitule : « Pourquoi l'identité numérique est-elle importante? » Au centre d'une diapositive se trouve un cercle jaune avec le texte « Identité numérique. Entités, personnes, appareils, objets. » Les lignes jaunes sortent du cercle et mènent à des zones de texte :
- « Soins de santé : pour que les usagers aient accès à l'assurance et aux soins; pour surveiller les appareils médicaux et les dispositifs portables; pour que les fournisseurs de soins démontrent leurs qualifications
- Services financiers : pour ouvrir des comptes bancaires, effectuer des opérations financières en ligne
- Alimentation et durabilité : pour que les agriculteurs et les consommateurs puissent vérifier la provenance des produits, améliorer la valeur et la traçabilité aux chaînes d'approvisionnement
- Déplacements et mobilité : pour réserver des voyages, pour franchir les frontières entre les pays et les régions
- Intervention humanitaire : pour accéder à des services, démontrer les qualifications nécessaires pour travailler dans un pays étranger
- Commerce numérique : pour magasiner; pour effectuer des transactions commerciales et sécuriser des paiements
- Plateforme sociale : pour les interactions sociales; pour accéder à des services de tiers qui dépendent des connexions aux médias sociaux
- Gouvernement en ligne : pour que les citoyens puissent accéder aux services et les utiliser, produire une déclaration de revenus, voter, percevoir des prestations
- Télécommunications : pour que les utilisateurs possèdent et utilisent des appareils; pour que les fournisseurs de services surveillent les appareils et les données sur le réseau
- Villes intelligentes : pour surveiller les appareils et les capteurs qui transmettent des données comme la consommation d'énergie, la qualité de l'air, la congestion routière. »]
Certains des grands thèmes que vous nous entendrez à plusieurs reprises tout au long de cette matinée sont l'importance de l'identité numérique et la raison pour laquelle elle est importante non seulement pour une certaine partie du pays, mais aussi pour les industries et les entreprises de tout le Canada ainsi que pour chacun et chacune d'entre nous. La réalité de la pandémie au cours des dix derniers mois environ a vraiment accéléré l'attention portée à la numérisation de notre vie quotidienne et à la nécessité de disposer de capacités numériques sûres, y compris l'identification numérique, pour que nous puissions continuer à travailler, à interagir en tant que société et, en fin de compte, à créer de la richesse partout au Canada. Or, il ne s'agit pas seulement de favoriser une participation sûre des personnes. Il faut certainement pouvoir prouver que je suis bien celui que je prétends être, comme Colleen vient de le mentionner, mais il est également nécessaire que nous réfléchissions à un écosystème sécurisé auquel nous pouvons faire confiance pour garantir la sécurité des relations entre entités, y compris entre machines. Il s'agit donc aussi de choses qui, en fin de compte, sont liées à Internet des objets et de la mise en place d'un ensemble de capacités pratiques et sûres permettant aux Canadiens de vaquer à leurs occupations quotidiennes. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[ La diapositive s'intitule : « État actuel ». Trois colonnes de texte comportent des listes à puces. Les titres se lisent comme suit : « Les gouvernements fournissent des identités fondamentales fiables aux fins des programmes pour autochtones » « De nombreux réseaux sociaux et plateformes en ligne sont des fournisseurs d'identité sociale » « Les citoyens veulent être en mesure d'effectuer des transactions numériques complètes et d'interagir de façon transparente dans tous les canaux de leur choix ».]
Dans l'état actuel des choses, nous nous appuyons bien sûr sur des processus analogiques dans de nombreux cas, et l'un des principaux défis que nous devons relever dans le cadre de ce parcours vers l'identité numérique est de savoir comment permettre aux gens de s'intégrer au début de ces parcours numériques. Nous pourrions en entendre un peu plus à ce sujet au cours de cette matinée. Nos processus actuels s'appuient en fait sur l'expérience analogique, dans de nombreux cas, d'une interaction en personne visant à obtenir les justificatifs d'identité dont nous avons besoin pour prouver qui nous sommes et pour exercer nos activités. Comme vous le savez, de nombreux réseaux sociaux ont mis en place un moyen pratique de créer des identités, mais ces identifiants ne sont pas suffisamment sûrs pour que nous puissions faire des affaires. Ce que les Canadiens recherchent vraiment, comme Joni l'a mentionné dans certains des sondages effectués par la CCIAN – et je vais parler de certains des travaux que nous avons effectués à Interac –, les Canadiens recherchent des moyens sûrs de prendre part au quotidien à une expérience numérique. Une partie du parcours que nous entreprenons consiste donc à déterminer comment nous pouvons travailler au mieux ensemble. Comment adopter les normes appropriées et collaborer pour créer cette expérience sûre et pratique? Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[« Vers une économie numérique : Le passage au numérique transforme la façon dont les Canadiens effectuent leurs transactions, a fait ressortir la nécessité de renforcer les méthodes d'authentification numérique et a souligné l'importance des pratiques en matière de confidentialité des données et de sécurité. Des capacités numériques sûres et fiables sont essentielles à la relance de l'économie canadienne. » Des encadrés précisent les changements dans les comportements et les données des consommateurs.]
Comme Joni l'a mentionné précédemment, il s'agit bien sûr d'un élément essentiel au dynamisme de notre économie. Dans un environnement de plus en plus numérique, il s'agit de collaborer sous une forme numérique et dans cette économie de données. Il s'agit de protection des renseignements personnels. Nous devons envisager ces discussions, non seulement en ce qui concerne l'identité numérique, parce qu'elles portent en fait sur la manière dont nous authentifions les données, dont nous nous authentifions mutuellement et dont nous échangeons les données. Nous avons aussi besoin d'un ensemble commun de normes et de politiques pour pouvoir garantir que, quelle que soit l'innovation en cours dans le pays, nous puissions l'optimiser pour le bien de tous. Pour cela, nous devons adopter une approche équilibrée. Cela signifie que nous devons adopter ces normes, mais aussi que nous avons besoin de processus pour entreprendre l'application de ces normes, afin de tenir les promesses de la nouvelle économie numérique. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
Comme Joni l'a mentionné précédemment, il s'agit bien sûr d'un élément essentiel au dynamisme de notre économie. Dans un environnement de plus en plus numérique, il s'agit de collaborer sous une forme numérique et dans cette économie de données. Il s'agit de protection des renseignements personnels. Nous devons envisager ces discussions, non seulement en ce qui concerne l'identité numérique, parce qu'elles portent en fait sur la manière dont nous authentifions les données, dont nous nous authentifions mutuellement et dont nous échangeons les données. Nous avons aussi besoin d'un ensemble commun de normes et de politiques pour pouvoir garantir que, quelle que soit l'innovation en cours dans le pays, nous puissions l'optimiser pour le bien de tous. Pour cela, nous devons adopter une approche équilibrée. Cela signifie que nous devons adopter ces normes, mais aussi que nous avons besoin de processus pour entreprendre l'application de ces normes, afin de tenir les promesses de la nouvelle économie numérique. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[« Harmonisation des secteurs public et privé ». Le logo d'Interac apparaît sur la diapositive. Le texte indique : « Poursuivre une vision pour développer un écosystème d'identité numérique de bout en bout au Canada. L'harmonisation entre le secteur public et le secteur privé est nécessaire pour assurer la réussite de l'identité numérique. » Une liste à puces s'intitule : « Le rôle d'Interac » :
- « Transition des écosystèmes : Connecter plusieurs secteurs, permettant un échange efficace et rapide de valeur au-delà d'Interac
- Plateforme d'échange : Faciliter l'échange transparent de valeur (p. ex., paiements, identité numérique, justificatifs d'identité, données)
- Gouvernance et représentation : Établir des principes et des spécifications pour appuyer les plateformes d'Interac et défendre ses positions. »
Une deuxième liste à puces s'intitule « Approche :
- « Conception pour l'interopérabilité : utiliser les normes connues pour le développement de plateformes et de produits, y compris Open ID, W3C, PCTF, etc.
- Au-delà des paiements : développer des capacités qui peuvent être utilisées dans un large éventail de cas d'échange de valeur
- Miser sur les forces : tirer parti des forces existantes en matière de gouvernance de la plateforme et de relations avec les intervenants pour maintenir une position de chef de file au Canada. »]
Donc, bien sûr, vous vous attendez à ce qu'une personne du secteur privé explique pourquoi le secteur privé doit participer à ces discussions; cela doit absolument être un effort de collaboration à l'échelle des écosystèmes et faciliter l'arrimage de ces capacités. De plus, nous avons besoin d'un ensemble commun de services pour être en mesure d'accélérer la promesse de nouveaux partenariats commerciaux, de nouveaux modèles commerciaux, de nouvelles façons de numériser les services que nous offrons sur le marché. Je vais vous parler un peu du rôle que nous avons joué à Interac au cours des trois dernières décennies environ, dans la création d'un réseau. L'une des choses qui, à mon avis, sera importante pour la discussion d'aujourd'hui, consistera à déterminer, une fois l'approche des normes consolidée, comment adopter ces normes. Comment se mobiliser à l'échelle du pays, à l'échelle des entreprises? Comment faire en sorte que cette approche soit inclusive? Et comment faire en sorte qu'elle soit gérée efficacement pour qu'elle puisse continuer à se développer? Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[« L'avenir numérique du Canada nécessite un point de vue commun. » Le texte se lit comme suit : « Favoriser un environnement en ligne inclusif et sécuritaire pour que les Canadiens puissent échanger de la valeur (p. ex., paiements, données) nécessite des capacités fondamentales communes qui permettent des interactions numériques pratiques, sécurisées et transparentes. Les points communs entre ces thèmes exigent qu'ils soient considérés ensemble : Les paiements, l'identité numérique et le partage des données imposent des exigences semblables aux entreprises, car elles sont obligées d'assumer de nouvelles responsabilités individuelles. Un point de vue commun encourage la transparence et l'innovation, accélérant ainsi la croissance de l'économie canadienne. »]
Lorsque nous examinons le monde de l'identité numérique à Interac, nous constatons qu'il touche vraiment certaines grandes initiatives à l'échelle du pays en ce qui a trait à nos activités : les efforts de modernisation des paiements à l'échelle du Canada, les efforts de transférabilité des données, la confidentialité des données et même la façon dont nous transposons cette expérience analogique sous une forme numérique alors que nous sommes aux prises avec notre nouvelle normalité découlant de la pandémie. Pour ce faire, nous devons vraiment plaider en faveur de l'identification numérique comme catalyseur de ces nouveaux modes d'interaction. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[ « Que disent les Canadiens? » Le texte se lit comme suit : « Nos vies sont de plus en plus numériques et nous devons prouver notre identité chaque jour. Mais nos preuves d'identité fondamentales (p. ex., passeport, permis de conduire) sont toujours analogues. 83 % des Canadiens décrivent leur identité comme l'un de leurs biens les plus précieux. Mais 77 % disent qu'ils ne savent pas assez comment protéger leur identité en ligne. Par conséquent, 45 % des Canadiens improvisent en prenant des photos de leurs pièces d'identité physiques afin d'accéder à leurs documents par voie numérique... 72 % des Canadiens croient que l'utilisation de l'identité numérique pour accéder aux services du gouvernement devrait être aussi sécuritaire que le paiement en ligne. »]
Nous avons également réalisé un certain nombre d'enquêtes au cours des deux dernières années. Voici une saisie d'écran. Je ne vais pas trop m'étendre sur le sujet, mais nos recherches montrent que, comme Joni l'a mentionné, les Canadiens voient les possibilités, voient les avantages, mais ils sont également préoccupés par les questions de sécurité. Nous avons donc du travail à faire en matière d'éducation. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[« Les Canadiens veulent de la commodité et de la sécurité. La commodité est appréciée, mais nous voulons des niveaux élevés de sécurité et de protection des renseignements personnels pour protéger nos renseignements d'identité tout en ayant besoin de contrôler la façon dont ces renseignements sont partagés. » On y trouve diverses statistiques, dont « 65 % veulent une vérification plus rigoureuse de l'identité lorsqu'ils font des affaires en ligne », « 50 % sont plus susceptibles d'utiliser l'identité numérique s'ils peuvent vérifier l'identité d'une organisation » et « 70 % veulent l'approbation d'institutions de bonne réputation afin de faire confiance aux pièces d'identité numériques ».]
Si vous êtes intéressé par certaines de ces données, nous serons plus qu'heureux de vous les transmettre. Vous pouvez vous rendre sur le site developer.interac.ca ou newsroom.interac.ca pour en savoir plus. Je vous encourage à aller au CCIAN. Nous sommes également membres du CCIAN pour pouvoir tirer profit de cette information, et nous sommes heureux de participer aux échanges au fur et à mesure que la discussion progresse. Merci.
Francis Bilodeau : Merci, Debbie. Une présentation très intéressante. Maintenant, le dernier et non le moindre, André, que j'inviterais à faire sa présentation.
Andre Boysen : Merci beaucoup. Merci à tous pour votre attention aujourd'hui. Je suis Andre Boysen. Je veux parler d'un service que nous avions déjà et qui est sur le marché aujourd'hui, quelque chose que vous connaissez peut-être, appelé Vérifiez.Moi. Vérifiez.Moi est un exemple de réseau d'identité numérique dont Joni, Debbie et Colleen ont déjà parlé. Beaucoup d'entre vous connaissent la première génération de service utilisée par le gouvernement du Canada qui s'appelait SecureKey Service de Concierge, qui s'appelle désormais Gouvernement Connecté par Vérifiez.Moi. La première génération de services était un moyen simple pour les Canadiens d'accéder aux services gouvernementaux en ligne en utilisant leurs identifiants de connexion bancaires, ce qui était plus pratique que de devoir se souvenir d'un nom d'utilisateur et d'un mot de passe qu'ils n'utilisent peut-être qu'une ou deux fois par an. Le service fonctionne maintenant depuis huit ans et compte plus de 17 millions d'identifiants de connexion utilisés par les Canadiens. Il a également permis au gouvernement du Canada d'économiser beaucoup d'argent par rapport à la génération précédente de services.
Vérifiez.Moi pousse un peu plus loin le concept de SecureKey Service de Concierge en vous permettant de prouver votre identité sur les sites Internet de votre choix. Lorsque vous pensez à votre propre vie, vous vous rendez compte que vous ne pouvez pas vous inscrire à de nombreux services en ligne. Vous ne pouvez pas ouvrir un nouveau compte bancaire, vous ne pouvez pas obtenir un nouveau téléphone portable, vous ne pouvez pas consulter vos dossiers médicaux, renouveler votre permis de conduire ou votre passeport. Nous ne pouvons pas faire ces choses en ligne, car c'est trop risqué. Un service en ligne n'a aucun moyen de savoir s'il s'agit bien de vous, c'est pourquoi nous obligeons les gens à se présenter à un guichet lors de la première visite afin que vous puissiez présenter vos documents en personne. C'est ce pourquoi Vérifiez.Moi est conçu : transposer ce que nous faisons en personne, ce que nous connaissons et comprenons sous forme numérique afin qu'il soit facile de vous inscrire à de nouveaux services quand vous le souhaitez, tout en rendant le processus digne de confiance et rentable pour tous les types d'entreprises, y compris les services gouvernementaux.
Il est important de noter qu'il est également doté d'un système de protection des renseignements personnels à triple barrière, qui permet aux Canadiens de savoir avec certitude de quelle façon leur information est utilisée. La protection des renseignements personnels à triple barrière signifie que lorsque j'utilise l'information de mon compte bancaire pour prouver mon identité en ligne, la banque ne peut pas savoir à qui j'ai donné l'information. Et le service qui reçoit l'information – le gouvernement ou la banque, les compagnies de téléphone ou les établissements de soins de santé, etc. – sait que l'information provient d'une source fiable, mais pas qui l'a fournie. Dans notre réseau, qui exploite le service, nous ne savons pas qui vous êtes. Cela signifie donc que ni la banque, ni le gouvernement, ni le service n'ont pu obtenir une image complète du parcours de l'utilisateur. Et c'est ce modèle de confidentialité qui a permis à SecureKey Service de Concierge de connaître un tel succès aujourd'hui. Il est conçu pour que les Canadiens puissent travailler dans l'ensemble de l'économie en utilisant le cadre de confiance pancanadien dont Joni, Debbie et Colleen ont déjà parlé. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[ « Le numérique doit s'appuyer sur ce que les Canadiens savent déjà et il doit fonctionner partout, par canal et par destination. » Un graphique représente une icône d'une personne, étiquetée « Moi ». Des bulles de texte l'entourent : « Ouvrir un compte bancaire ou de société de télécommunications », « Consulter mes dossiers médicaux », « Prouver que je suis majeur », « Changer d'adresse », « Prouver que l'on me fait confiance ». Deux icônes de nuages se trouvent de chaque côté de l'icône. Le premier nuage est intitulé : « Mes fournisseurs de ressources numériques », qui contient des logos de la TD, de Telus, de TransUnion et un permis de conduire. L'autre est intitulé : « Les endroits où je partage » et est rempli de logos, y compris TD, LCBO, Lotto Max, Ryerson University, cyberSanté Ontario et quelques autres logos qui se répètent.]
Cette image explique donc comment l'identité fonctionne en personne aujourd'hui et l'utilise comme modèle pour améliorer les services numériques en ligne. Tout d'abord, portez attention aux bulles à gauche et à droite. À gauche, vous trouverez une liste d'organisations avec lesquelles j'ai déjà des relations. Et à droite, les nouveaux endroits où je veux obtenir des services que je ne reçois pas encore. Le modèle que nous utilisons aujourd'hui est le suivant : j'ai utilisé les éléments que j'avais à gauche, les documents gouvernementaux, les relevés bancaires, les factures de services publics, etc., pour obtenir les nouveaux éléments que je veux, qui se trouvent à droite. La deuxième chose à noter, c'est qu'il faut un village, comme François l'a dit plus tôt, de fournisseurs de confiance pour que l'identité numérique fonctionne. Aucune organisation ne peut à elle seule résoudre le problème. Et c'est moi, l'utilisateur, qui décide des documents à présenter. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[La diapositive change.]
Oh, pardon. Ce que je veux faire, c'est comparer l'expérience en personne existante et déterminer ce qui peut être fait pour améliorer l'expérience du service en ligne. Donc... Oups... On peut revenir à la diapositive précédente? Je suis désolée.
[La présentation revient à la diapositive précédente.]
Ce qui est important ici, c'est que lorsque vous pensez à l'expérience en personne que nous vivons aujourd'hui, ce qui est important, c'est que les destinations fixent les règles. Chaque service en ligne établit son propre ensemble de règles, ce qu'il vous faut pour avoir accès à ce que vous voulez, mais c'est vous, comme utilisateur, qui choisissez les documents que vous voulez présenter. Donc quand vous venez, vous apportez peut-être un passeport et un relevé bancaire. Quand je viens, je choisis d'apporter un permis de conduire, une facture d'électricité. Ces deux choix sont valables. Et ce que vous voyez également ici, c'est qu'il y a de multiples fournisseurs. Donc chacun d'entre nous peut se présenter avec des choses différentes et réussir à obtenir ce qu'il veut.
Et il y a une certaine discrétion dans ce modèle. Lorsque j'utilise mon permis de conduire ou un relevé bancaire pour prouver mon identité à un guichet de service public, l'émetteur des documents ne peut pas voir à qui j'ai donné l'information. C'est un bon modèle. Nous voulons le garder à l'avenir. C'est déjà une pratique commerciale courante; tant les utilisateurs que les entreprises comprennent ce modèle. Ce sont des choses que nous voulons surmonter ou corriger à mesure que l'identité numérique est mise en place; cependant, nous voulons résoudre le problème de la transmission excessive de données. Lorsque je présente mon permis de conduire pour prouver mon âge, par exemple, ils obtiennent beaucoup plus d'information qu'ils n'en ont besoin. Je peux utiliser mes relevés bancaires pour prouver que j'ai vécu dans une province pendant plusieurs mois, mais ce qu'ils voulaient vraiment savoir, c'est que j'ai une trace de vie dans ma province, et ils n'avaient pas vraiment envie de fouiller dans toutes mes coordonnées bancaires.
Nous partageons donc trop de données dans ces exemples. Il y a un défi d'intégrité de document que nous avons aujourd'hui aussi. Lorsque je présente des documents à un guichet, celui-ci n'a aucun moyen de savoir si les documents sont réels. Vous les regarderez et les examinerez pour voir s'ils sont cohérents ou s'il y a des signes évidents de falsification. Mais au final, s'il s'agit d'un document bien falsifié, vous ne pouvez rien faire contre ce type d'attaque. Nous voulons donc régler ce problème. Enfin, nous voulons faire en sorte que cela fonctionne partout où je vais en tant qu'utilisateur. Il faut donc que ça marche en personne. Il faut que ça marche en ligne. Il faut que ça marche aussi au centre d'appels. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[ « Points de vue des Canadiens sur l'identité numérique : 70 % estiment qu'une collaboration entre le gouvernement et le secteur privé est la meilleure approche pour créer un cadre pancanadien d'identité numérique. »]
Nous avons déjà entendu Joni parler de la collaboration qui existe déjà au Canada entre le secteur public et privé et les organisations sur le dossier de l'identité numérique. En fait, les organisations des panélistes sont des contributeurs actifs du CCIAN dont l'objectif est de donner vie à une identité numérique de confiance. Et comme l'a dit Joni, de nombreuses organisations travaillent ensemble pour que cela se réalise à l'échelle du Canada. Les Canadiens veulent que les gouvernements et les entreprises travaillent ensemble pour les services en ligne soient plus faciles à utiliser et plus dignes de confiance pour les Canadiens. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[ La diapositive montre une femme tenant un téléphone. Des flèches créent un chemin autour d'elle : Fournisseurs d'identité › Nœud Vérifiez. Moi › Secure Side Channel › Nœud Vérifiez. Moi › Fournisseurs de service. » Une icône d'un cadenas verrouillé apparaît sur la flèche allant de Fournisseurs d'identité au premier nœud. Une icône d'un cadenas déverrouillé apparaît sur la flèche allant du deuxième nœud à Fournisseurs de service.]
Voici donc une version actualisée de la photo que je viens de vous montrer. Il s'agit de la version numérique de notre façon de présenter les documents. À gauche, ce sont les fournisseurs d'identité ou les relations de confiance qui sont déjà passés par un processus d'enregistrement. Je veux utiliser cette information à transmettre à un nouvel endroit, pour obtenir quelque chose de nouveau dont j'ai besoin. Dans cet exemple fictif à l'écran, je me dirige vers une application d'économie de partage, Millennial Apartments. Je veux donc prouver qui je suis, car j'essaie de m'inscrire pour un nouvel appartement. Voici un exemple de la façon dont se déroulerait le processus. Je commencerais par ouvrir l'application Millennial, à gauche; la toute première chose qui se produit si je veux prouver qui je suis, c'est une demande de connexion de Vérifiez.Moi qui confirmera le lien avec votre banque. Ce processus vise simplement à prouver que c'est vous qui accédez au service. Ensuite, dans le troisième écran, en bas, vous verrez que Millennial Apartments demande de l'information sur vous. Dans la partie inférieure de l'écran, vous verrez les renseignements détaillés requis. Ils veulent voir votre profil bancaire, votre nom et vos coordonnées. Ils veulent voir l'information sur votre cote de crédit. Ils pourraient vouloir vérifier votre carte d'identité délivrée par le gouvernement ainsi que votre numéro de téléphone cellulaire. Donc, si vous êtes curieux, vous pouvez cliquer sur ces éléments pour voir exactement quels renseignements ils vont obtenir. Si vous êtes d'accord pour les transmettre, vous cliquez sur « Confirmer » pour donner votre accord, et ces renseignements sont communiqués à Millennial Apartments. Ce qui est bien, c'est que nous avons été en mesure de faire tout cela numériquement. C'est donc plus pratique pour vous en tant qu'utilisateur et, ce qui est important pour le propriétaire dans cet exemple, c'est qu'il sait que tous les renseignements sont réels, car ils sont vérifiés par l'émetteur au moment où ils sont présentés. Les renseignements sont donc réels, ils sont présentés par moi et non par quelqu'un d'autre. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[ « Contribuable mettant à jour le dépôt direct à l'ARC : L'intégrité et la simplicité sont essentielles au succès. » Des flèches pointent du côté des logos du gouvernement de la Colombie-Britannique et de MyBank vers le dessin d'une personne, puis vers un logo de l'Agence du revenu du Canada. À droite, une capture d'écran montrant une page du site Web mobile du gouvernement du Canada se lit comme suit : « Dépôt direct – ARC. Ne manquez aucun paiement! »]
Voici deux exemples que je voudrais survoler rapidement pour vous montrer ce qu'a fait l'ARC pour établir une feuille de route et de quelle façon elle pourrait utiliser un service comme celui-ci pour offrir des services en ligne. À l'époque de la COVID, la prestation canadienne d'urgence est distribuée à de nombreux Canadiens de partout au pays, et le gouvernement a fait un travail remarquable pour la distribuer plus rapidement que d'autres gouvernements dans le monde. On se démène aussi pour verser des prestations aux citoyens en période de COVID. Ainsi, le gouvernement est confronté à un problème lorsqu'on fait une demande de prestations d'urgence. S'il s'agit d'Andre, vous voulez que les prestations soient versées à Andre rapidement, donc vous aurez besoin de ses coordonnées bancaires, mais vous devez également vous prémunir contre le fait que quelqu'un se fasse passer pour Andre et redirige ses prestations vers un faux compte bancaire. Le défi aujourd'hui, c'est que lorsqu'un utilisateur fournit des renseignements bancaires dans un écran en ligne sur un service Web, il est difficile de savoir à qui appartient le compte bancaire. Voici donc un exemple de la manière dont je pourrais m'inscrire à un service pour donner au gouvernement l'assurance qu'il s'agit bien de moi et que les coordonnées bancaires appartiennent bien à Andre Boysen et non à quelqu'un d'autre. Dans cet exemple, je peux utiliser mon compte bancaire pour prouver que je m'appelle Andre Boysen, et voici mes coordonnées bancaires vérifiées. Et au fait, voici ma carte d'identité délivrée par le gouvernement pour montrer que c'est Andre Boysen. Il s'agit donc de deux sources d'identité différentes, et encore une fois, cela reproduit ce que nous faisons déjà en personne. Nous utilisons plusieurs sources d'identité pour confirmer votre identité lorsque vous vous inscrivez à un nouveau service en ligne. Permettez-moi de vous montrer un autre exemple, puis je conclurai. Prochaine diapositive, s'il vous plaît.
[C'est la même illustration, sauf que l'affiche pointe des logos de MyBank et de l'ARC vers la personne, puis vers le logo de RBC. Une capture d'écran montre une page du site Web mobile de RBC.]
Voici un autre exemple, un autre processus. J'ai peut-être une relation bancaire existante, mais pour une raison quelconque, je décide d'avoir une nouvelle carte de crédit de RBC. J'ai donc décidé de profiter de l'offre que RBC m'a envoyée. Le problème, c'est que je suis propriétaire d'une petite entreprise et qu'il m'est difficile de prouver mes revenus, car mon T4 provient de revenus propres. RBC veut donc vérifier mes revenus avant de m'accorder cette nouvelle carte de crédit. Maintenant, j'ai une relation avec ma banque et je peux l'utiliser pour aider RBC à avoir confiance dans le fait que je suis déjà dans le système bancaire. Je suis passé par un processus réglementé pour prouver mon identité. Or, il reste à prouver mon revenu. Maintenant que j'ai utilisé mes renseignements bancaires pour prouver qui je suis à l'ARC, l'ARC est sûre que c'est moi. Donc maintenant, l'ARC peut me rendre ma preuve de revenu vérifiée à partir de ma déclaration de revenus de l'année dernière pour que je puisse à mon tour la présenter à RBC pour prouver que je suis Andre Boysen, et voici mon revenu vérifié par l'ARC pour que je puisse avoir accès à cette nouvelle carte de crédit que je veux. Il s'agit d'un exemple, dans un premier temps, où l'ARC souhaite exploiter des données provenant d'un réseau d'identité numérique. Et ce deuxième exemple que je vous montre maintenant, où l'ARC peut m'aider lorsque je veux aller chercher un nouveau service ailleurs. Cela dit, je vais m'arrêter là. Merci beaucoup.
[La diapositive disparaît et les fenêtres vidéo des cinq participants s'affichent à nouveau.]
Francis Bilodeau : Merci beaucoup, Andre. Beaucoup de matière à réflexion, beaucoup d'information fournie par nos intervenants aujourd'hui. Nous sommes impatients de passer aux questions du public, aux questions que vous avez tous. Nous pouvons profiter d'un groupe d'experts très compétent. Il y aura quelques questions de la part du modérateur, mais en attendant, je demanderais aux gens d'accéder à Wooclap pour pouvoir voter et poser les questions que vous voulez à nos panélistes. Là encore, le code d'accès est JAN12. J-A-N 12. Et nous passerons assez rapidement aux questions du public. Mais d'abord, je voudrais revenir sur un point mentionné par Andre, à savoir le rôle que joue l'identité numérique dans le contexte de la pandémie. On peut dire que toutes les personnes présentes dans cette salle sont convaincues de l'importance de l'identification numérique. On peut également dire que nous n'avons pas encore réussi à convaincre nos dirigeants politiques et ministres de l'importance d'investir dans ce domaine. Quel est le meilleur argumentaire de chacun, en 10 secondes, concernant l'importance d'investir et les raisons de le faire. Et surtout dans le contexte actuel, où nous vivons une pandémie, une période sans précédent, comment l'identité numérique et une infrastructure numérique appropriée pourraient-elles nous aider à faire face à des situations futures ou à de futures pandémies? Je vais commencer par demander à Joni de faire un premier essai. Puis je passerai à Debbie, à Andre et à Colleen.
Joni Brennan : Je vous remercie. C'est une question pertinente et intéressante. Je dirais que chaque fois que vous voulez faire quelque chose en ligne par téléphone – pardon, par téléphone cellulaire, par exemple, ou sur votre ordinateur ou votre tablette – et que vous vous apercevez que vous ne pouvez pas le faire, c'est un problème d'identité. C'est ainsi chaque fois qu'une opération de grande valeur se fait; s'il s'agit de vos renseignements médicaux, je pense qu'on ne dirait certainement pas qu'on se sent plus en sécurité en faisant une consultation médicale à distance maintenant qu'en allant dans un cabinet. Le fait de disposer d'un endroit où nous pourrions consulter nos dossiers médicaux et être plus actifs dans la gestion de nos propres soins de santé et plus coopératifs en tant que patients en faisant équipe avec les praticiens et en soutenant nos soins de santé; c'est là que l'identité entre en jeu. Je pense donc que l'identité est importante pour la pandémie; chaque fois qu'il faut vérifier quelqu'un, chaque fois qu'il faut aussi faire le suivi et la gestion de la chaîne d'approvisionnement pour savoir comment faire parvenir le vaccin aux gens. À combien de personnes devons-nous le faire parvenir? L'ont-ils déjà eu ou non? Doivent-ils recevoir leur deuxième dose? Toutes ces choses exigent que nous puissions identifier cette personne et qu'elle puisse s'identifier elle-même, ainsi qu'identifier l'organisation, les entités et les praticiens en cours de route. Pour rendre tout cela plus concret, peut-être, pour certaines personnes au sein du gouvernement, je dirais que nous devons vraiment combler le fossé entre ce qu'est l'identité et le rôle de l'identité. Lorsqu'il s'agit d'identifier une personne afin de lui fournir le vaccin et d'effectuer le suivi nécessaire pour administrer le vaccin et savoir où et comment le distribuer, il s'agit d'une question d'identité. Savoir que le vaccin provient en fait de l'entreprise, c'est une question d'identité. Cela dit, lorsque nous serons en mesure de résoudre ces problèmes de base de vérification de l'identité; eh bien, si vous pensez au système de paye NexGen, si vous pensez aux avantages des prestations de la PCU, si vous pensez à la monétisation de la prestation des pensions; ces initiatives et projets fédéraux tirent tous profit de cette même architecture, de ces mêmes capacités pour résoudre l'identité numérique. Ce qui est important ici, c'est que si nous parvenons à résoudre la question de la vérification de l'identité dans le contexte de la COVID, nous pourrons ensuite l'appliquer à de nombreuses autres initiatives, car l'identité est vraiment à la base de toute opération qui a de la valeur, qui comporte des risques et qui compte réellement pour les gens, que ce soit à titre personnel ou en tant qu'employé agissant au nom d'une organisation pour laquelle il travaille.
Francis Bilodeau : Merci, Joni. Debbie, même type de question. Vous êtes dans l'ascenseur avec le premier ministre et le ministre des Finances, et vous avez 30 secondes pour expliquer pourquoi cela devrait être une priorité. Qu'en pensez-vous?
Debbie Gamble : Je ne dirais pas « devrait-on? » Je dirais « comment fait-on? » La réalité de notre existence aujourd'hui, c'est qu'on dépend de la communication, des interactions – ceci en est un parfait exemple – par voie numérique. Pour ce faire, il faut aborder tous les points que Joni vient de mentionner, qu'il s'agisse de la gestion de la chaîne d'approvisionnement, de la gestion de la santé, de l'éducation et de la manière dont nous allons organiser l'avenir de notre système d'éducation afin de former les dirigeants de demain et de favoriser la croissance des entreprises. Bien sûr, notre économie repose sur les petites et moyennes entreprises, c'est l'épine dorsale de notre économie, et ces entreprises doivent pouvoir travailler, elles doivent pouvoir mener leurs affaires et interagir avec les Canadiens partout au pays. Mon argumentaire d'ascenseur devrait donc être : comment fait-on cela? Quel est le plan pour progresser? Comment faire pour mobiliser les entités des secteurs public et privé? Et quelle est la voie à suivre pour permettre à nos gouvernements provinciaux et fédéral de collaborer avec le secteur privé pour que cela se concrétise sur le marché?
Francis Bilodeau : Merci, Debbie. Et André, au sujet de votre argumentaire en 10 secondes : pourquoi les ministres et les hauts fonctionnaires devraient-ils prêter attention à cette question?
[La bouche d'Andre bouge silencieusement.]
Tu es peut-être en sourdine, Andre.
Andre Boysen : Merci. Je suis désolée. Oui, merci. En bref, le problème de l'infrastructure d'identification numérique actuelle est qu'elle est simple pour les escrocs et complexe pour nous tous. Et si nous voulons faire avancer ce dossier, nous devons trouver comment le rendre simple pour nous tous et complexe pour les escrocs. C'est en fait la réponse la plus courte. Le défi auquel nous sommes confrontés à l'époque de la COVID est que nous mettons de plus en plus de choses en ligne, ce qui augmente le niveau de sécurité requis. Le problème, c'est que les utilisateurs ne parviennent pas à suivre toutes ces nouvelles exigences de sécurité et qu'ils se perdent dans le processus, ce qui augmente en fait les attaques de service ou les risques auxquels nous sommes confrontés dans la prestation de services en ligne. Donc, si nous voulons améliorer la situation, pour avoir une véritable économie numérique, nous devons avoir une bonne identité numérique. Une bonne identité numérique, c'est quelque chose de simple à utiliser pour les Canadiens, qui est accepté partout où on va et qui est fiable et rentable pour les entreprises. Et surtout, ce n'est pas quelque chose que les escrocs peuvent utiliser. Le défi auquel nous sommes confrontés aujourd'hui est le suivant : si les escrocs disposent de mes données ou de vos données, ils peuvent se connecter en ligne en 10 secondes en se faisant passer pour vous. Quand nous aurons une bonne identité numérique, ils ne pourront plus le faire.
Francis Bilodeau : Merci, Andre. Maintenant, Colleen, sur le même thème, mais du point de vue d'une province. Pourquoi est-ce important que le gouvernement fédéral et les provinces collaborent dans ce domaine?
Colleen Boldon : Eh bien, je pense que j'utiliserais une analogie. Pouvez-vous imaginer, honnêtement, fonctionner aujourd'hui sans carte de débit ou carte Visa? Combien d'entre nous ont de l'argent liquide sur eux, à cause de la pandémie et du fait que l'argent liquide n'est même plus accepté à de nombreux endroits? Certaines de ces brèves périodes charnières nous ont amenés à mettre des choses en ligne plus rapidement, comme l'ont dit André, Joni et Debbie. C'est essentiel pour un grand nombre d'opérations que nous devons effectuer à distance, mais nous n'avons pas les outils en place. Nous ne disposons pas de la carte Visa qui nous permet d'accéder à tous ces services en toute confiance. La puce et le code PIN ont certainement contribué à renforcer, à garantir et à accroître la sécurité et la protection des renseignements personnels. Donc, pour moi, c'est simple : les noms d'utilisateur et les mots de passe ne fonctionnent pas. Chaque jour, vous ouvrez les nouvelles, et vous voyez que Facebook a été piraté ou un autre service que nous utilisons tous. On sait qu'il faut faire mieux. C'est cette accumulation de preuves, d'identité, qui confirment qui est Colleen, qui permet de repérer les anomalies. Dans le monde physique, peut-être que mon mari – je vais utiliser l'analogie d'Alan Foster de [inconnu] – me dit : « tu sais, chérie, tu ne te sens pas bien aujourd'hui. » C'est ce que dirait votre mari. Tu n'agis pas comme tu le ferais normalement. Et c'est ce qui se passe en ligne quand on cumule les preuves d'identité et que les modèles se détraquent. Comme Andre l'a dit, on peut identifier plus vite, plus rapidement, avant que ça dégénère et qu'il faille s'en sortir. C'est vraiment, vraiment important dans ce nouveau monde où, à mesure que nous déplaçons les services en ligne, les choses bougent de plus en plus vite. Nous avons besoin d'un mécanisme, et nous ne l'avons pas aujourd'hui. Nous n'avons pas cette carte Visa qui nous permet d'accéder aux services, et l'identité numérique est vraiment comme une carte Visa.
Francis Bilodeau : Merci, Colleen. En fait, dans vos commentaires, vous avez parlé de la visite en Estonie. J'y suis allé, ainsi que dans d'autres pays qui ont fait de bonnes choses autour de l'identité numérique, comme la Belgique, le Danemark et d'autres. C'est une sorte de tour de table éclair, parce que je veux passer aux questions du public et rappeler que les gens peuvent poser leurs questions par le biais de Wooclap, et JAN12 est le code; peut-être que je reviendrais tout de suite à vous, Colleen. Avons-nous pris du retard, en quelques mots, par rapport à d'autres pays, dans la construction d'une infrastructure d'identité numérique au Canada? Si c'est le cas, est-ce que des causes précises expliqueraient ce retard que nous avons pris?
Colleen Boldon : Oui. Au Nouveau-Brunswick, nous avons, comme je l'ai mentionné, visité l'Estonie. Il s'agissait d'une approche multipartite, ce qui est rare, car nous avons reconnu très tôt que toute initiative autour du numérique devait se poursuivre au-delà de toute période de quatre ans ou de tout parti au pouvoir. Le soutien politique était donc vraiment essentiel. En Estonie, là encore, ils ont eu l'avantage de partir de zéro parce qu'ils s'étaient détachés de l'Union soviétique, et l'UE leur a fourni des fonds supplémentaires pour mettre en place leurs infrastructures. C'est la tête d'affiche de l'économie numérique. Cela dit, ils ont également travaillé sur les lois relatives à la protection des renseignements personnels, sans faire de détour. Les lois disent très clairement que vous ne pouvez pas faire ça et qu'il y aura de graves répercussions. Je pense que nos lois ont besoin de dents. Je pense que nous devons travailler sur les politiques; je vous ai montré ma diapositive sur les lacunes. Les travaux d'élaboration des politiques sont difficiles; ils sont complexes et nécessitent de nombreux intervenants. Rien de tout cela n'est facile, et la volonté politique est vraiment essentielle. En fin de compte, chacun de nos collègues en ligne aujourd'hui appartient à une unité fonctionnelle différente, et il est toujours extrêmement important pour nous de comprendre que l'identité numérique n'est pas la panacée. C'est l'outil ou la carte Visa. Si je ne peux pas accéder à quoi que ce soit en ligne ou d'obtenir des services en ligne, ça ne me sert à rien. Donc chacun des collègues en ligne se trouve dans une unité distincte. Ils doivent examiner les analyses de rentabilisation où ils n'offrent peut-être pas le niveau supérieur de valeur à leur clientèle et voir comment ils peuvent envisager une feuille de route, parce que pour l'améliorer, nous n'avons tout simplement pas l'avantage d'un énorme chèque à notre disposition. Nous devons adopter une approche proactive, systématique et axée sur les heures supplémentaires pour faire progresser l'amélioration des services et l'efficacité dans nos diverses administrations.
Francis Bilodeau : Merci, Colleen. Très bien, je vais aller voir Andre, Debbie et Joni pour conclure. Tour de table éclair : sommes-nous en retard, et si oui, pourquoi? Andre?
Andre Boysen : Oui, je veux partager une photo.
[Andre montre une photo sur son téléphone d'un homme blanc tenant un petit document et souriant.]
C'est mon beau-frère, Eric, et il est mécanicien industriel. Il réalise donc tous les systèmes huit canaux pour les hôpitaux de Toronto, et il s'occupe aussi de la Tour CN. Il tient son certificat de vaccination COVID, une feuille de papier que l'Ontario lui a donnée. Maintenant, il est très reconnaissant d'avoir son vaccin contre la COVID, mais ils lui ont donné un morceau de papier. Alors comment cela doit-il fonctionner? Il va se présenter à l'hôpital. Le problème, c'est que l'agent de sécurité de l'hôpital doit savoir si ce type est vraiment Eric Bateman et si ce papier est authentique. C'est le même genre de chose que l'on voit à chaque comptoir de service. Comment se fier aux renseignements présentés, en particulier dans l'économie numérique? C'est le défi que nous devons relever, et c'est le défi de notre époque. Nous devons le faire d'une manière qui est simple pour la personne qui présente les renseignements et pour le destinataire qui doit pouvoir se fier au résultat, et il faut le faire numériquement et en personne.
Francis Bilodeau : Debbie, même question. Je vous remercie.
Debbie Gamble : Oui, je pense que c'est en fait une question de volonté politique. Avons-nous pris du retard? Nous sommes légèrement en retard sur certains pays. Nous sommes certainement en retard par rapport à des pays comme l'Estonie, qui a audacieusement fait table rase et abordé le monde de l'identification et de la mobilisation sous l'angle numérique. Or, je pense qu'au Canada, nous avons en fait la majorité des éléments nécessaires. Les discussions dynamiques d'aujourd'hui le montrent bien, des discussions en cours depuis de nombreuses années. Les organisations comme le CCIAN, le Conseil stratégique des DPI et IdentityNORTH, ont des discussions dynamiques avec des personnes qui sont désireuses de faire avancer les choses. Je pense donc qu'il s'agit de savoir comment rassembler tous ces éléments : le public, le secteur privé, la politique. Colleen l'a mentionné, et a utilisé l'analogie du passage du Canada à la puce et au NIP il y a quelques années, ce ne sont pas seulement les normes qui étaient nécessaires. Il s'agissait d'un écosystème qui collaborait à l'élaboration d'une feuille de route visant à offrir les capacités sur le marché. Je pense que c'est le moment idéal pour le faire, mais il faut que cela ait du mordant, comme l'a dit Colleen. Il faut une volonté politique pour rassembler les différents acteurs des secteurs public et privé. Et ensemble, je suis convaincu qu'au fil des ans, nous pourrons commencer à devenir des leaders sur le marché.
Francis Bilodeau : Merci, Debbie. Donc, Joni, vous avez une organisation nationale qui joue un rôle de premier plan dans ce domaine. Le Canada est-il en retard par rapport à ses concurrents internationaux?
Joni Brennan : Je le crois tellement; je suis vraiment d'accord avec tous les panélistes et en particulier avec ce que Debbie vient de dire, à savoir que nous avons besoin de la volonté politique et que nous l'avons. En lien avec l'énergie présente, à mon arrivée, le CCIAN comptait 30 membres, et maintenant nous sommes environ 90, dont les panélistes ici présents, qui siègent à notre conseil d'administration; ils ont tous cru depuis au moins 2015, si ce n'est avant, qu'un investissement important et soutenu était nécessaire, ainsi que la collaboration. Au-delà des normes. Au-delà des solutions. C'est une collaboration totale et une volonté politique qui sont nécessaires. Maintenant, pour répondre à la question : le Canada est-il à la traîne? Je pense que vous devez dire, en retard sur quoi? Si nous parlons de la mise en œuvre en particulier de nos identités numériques concrètement sur nos téléphones, par le biais du cellulaire, en personne et par cellulaire, nous sommes en retard sur ce point. Nous le sommes absolument, et nous devons progresser. Si vous parlez de l'engagement et de la clarté de la vision, vous dites que cela ne fonctionne que lorsque le public et le privé s'unissent, que les gens ne vivent pas dans une bulle « je ne fais affaire qu'avec le gouvernement » ou « je ne fais affaire qu'avec la banque », qu'ils font une multitude d'opérations, et que si nous voulons garantir la sécurité, nous devons agir comme un écosystème. Si nous voulons garantir la protection des renseignements personnels, nous devons agir comme un écosystème, public et privé. Sur ce plan, nous sommes en avance. Nous sommes les visionnaires. C'est pour cet aspect que des organisations du monde entier nous regardent et s'inspirent de notre ADN sur la manière d'amener le public et le privé à la même table. Ce moment nous appartient, et si nous ne le saisissons pas, nous serons également en retard de ce côté-là. Nous disposons donc d'un ensemble de mesures qui sont à l'origine d'une mise en œuvre en avance sur la vision, et il est maintenant temps d'agir et de vraiment mettre en œuvre ces mesures afin de résoudre ce problème pour les Canadiens.
Francis Bilodeau : Merci, Joni. Je passe maintenant aux questions du public. N'hésitez pas, si vous le souhaitez, à répondre à la question en levant la main, et je me tournerai vers vous. Nos deux premières questions sont interreliées. La question est la suivante : quelles sont les meilleures mesures et pratiques pour garantir que la protection des renseignements personnels soit prise en compte et garantie pendant le développement et le déploiement de l'identité numérique? Donc, du point de vue de la protection des renseignements personnels. Et puis, sachant que des gouvernements et des banques ont été piratés et que des renseignements ont été volés, comment pouvons-nous avoir totalement confiance dans la capacité de quiconque à protéger nos données personnelles? Il s'agit donc d'une combinaison de problèmes de sécurité et de protection des renseignements personnels. Et comment les aborder dans un contexte numérique et relativement à l'identité numérique? Quelqu'un veut tenter une première réponse à celle-ci? Si ce n'est pas le cas, je me tournerais vers Andre pour qu'il nous éclaire d'abord, à ce sujet.
Andre Boysen : Oui, j'ai déjà abordé ce point. L'un des défis actuels est la façon dont l'identité fonctionne en ligne : on pose beaucoup de questions, et c'est manifestement une mauvaise approche pour plusieurs raisons. La première est que vous me soumettez, moi, le véritable utilisateur, à un interrogatoire, et je suis un peu indigné lorsque vous ne croyez pas que c'est moi. Or, si les services me posent autant de questions, c'est parce qu'ils veulent être sûrs qu'il s'agit bien de moi, et le moyen d'y parvenir est de me poser beaucoup de questions. Quand j'aurai donné assez de renseignements, vous serez suffisamment confiant que c'est vraiment moi. Le défi sous-jacent au processus est que vous avez toutes mes données. Maintenant, vous êtes vous-même une cible et un risque de violation. Nous devons donc trouver un moyen de le faire sans créer de grands pots de miel de données, ce que nous faisons en ligne aujourd'hui. Et si nous parvenons à faire confiance à un ensemble plus restreint de renseignements, tout en sachant qu'ils sont fiables, nous n'aurons pas besoin de rassembler toutes les données. Tout d'abord, ce sera plus facile pour l'utilisateur. Deuxièmement, le résultat sera digne de confiance. Troisièmement, vous n'aurez pas à rassembler toutes vos données. Et puis vous ne devenez pas vous-même un risque de violation. Le plus important, c'est de voir à ce que la seule possession des données d'un utilisateur ne suffise pas à un imposteur pour faire une autre opération. Nous devons aller au-delà des questions et de la collecte de renseignements comme moyen d'obtenir la confiance. Nous devons arriver à quelque chose que seuls les vrais utilisateurs peuvent posséder, comme un téléphone cellulaire et un passeport ou un permis de conduire numérique : un seul en service à la fois. Ça résoudra le problème.
Debbie Gamble : J'aimerais poursuivre dans cette veine, aussi, si je peux, Francis. Je pense que nous devons également cesser de faire reposer tout notre écosystème sur l'authenticité de certains documents analogiques. Nous pouvons construire de magnifiques pare-feu autour de différents systèmes, mais si nous nous fions à un morceau de plastique laminé pour authentifier notre identité, nous sommes déjà à risque : je pense à la numérisation des attributs fondamentaux, les choses que nous utilisons pour obtenir les documents qui prouvent que nous sommes qui nous prétendons être, des choses comme notre certificat de naissance, notre passeport, etc. Si ces documents sont numérisés et que nous pouvons ensuite les utiliser pour obtenir d'autres documents et références, cela aidera à créer un écosystème beaucoup plus solide, et l'utilisation de certaines technologies qui, franchement, servent à certains malfaiteurs, pourrait également être utile. Il est très difficile pour nous de combler un trou lorsque nous fondons encore l'ensemble du système sur, comme je l'ai dit, un processus analogique.
Francis Bilodeau : Merci, Debbie. On va passer à la prochaine question. Mais je vais demander...
Colleen Boldon : Francis, je voudrais intervenir avant que tu ne poursuives. Je pense qu'il est vraiment important de comprendre ce que nous venons de dire relativement à la numérisation. Je vais utiliser un exemple courant que beaucoup de gens ont loué, celui d'Airbnb. Le fait de numériser son permis de conduire pour l'envoyer en ligne à Airbnb et prouver son identité. C'est une forme de numérisation, mais ce n'est pas ce dont nous parlons. Il s'agit d'obtenir une preuve que moi, citoyenne du Nouveau-Brunswick, je possède un permis de conduire et de l'envoyer d'une source faisant autorité, qui ne peut être que le gouvernement, par un canal à une tierce partie comme Airbnb, pour prouver que je suis la personne que je prétends être. Maintenant, je ne vais pas envoyer mon permis de conduire intégralement, mais seulement le minimum requis. Il s'agirait d'une preuve; ce pourrait n'être qu'une case à cocher indiquant que Colleen a un permis de conduire. Il faut donc penser à la protection des renseignements personnels dès le début de tous ces processus analogiques et à ce que signifie le vrai numérique : ne pas numériser ni faire une copie de ce qui est déjà utilisé dans le système des documents sur papier. Je tiens vraiment à faire cette distinction avant de poursuivre. Ce ne serait pas différent pour les passeports. Ce n'est pas parce que vous le numérisez que c'est un passeport électronique.
Joni Brennan : Je pense, aussi, que les gens se fient au permis de conduire parce que c'est tout ce que nous avons et ce que nous connaissons. Le permis de conduire n'est pas considéré comme une pièce d'identité, mais lorsque quelqu'un nous dit d'apporter une pièce d'identité émise par le gouvernement, nous sortons tous notre permis de conduire. N'est-ce pas? Dans cet écosystème dont nous parlons, je pense que l'acceptation est importante aussi. Nous réfléchissons donc à ce dont nous avons besoin. Quelles sont les exigences réelles d'Airbnb? Ils demandent le permis de conduire parce que c'est la solution facile. S'ils peuvent également obtenir une preuve de votre banque, que vous avez effectivement un compte, que vous y faites vos transactions bancaires, que vous payez vos factures; je veux dire, ils veulent vraiment être en mesure de payer leurs factures et de vous identifier. Ils pourraient donc aussi dire : « d'accord, nous acceptons une preuve numérique de votre permis de conduire. Nous pourrions accepter une preuve numérique que vous êtes client d'une institution financière, signée par cette institution financière. » Il pourrait donc y avoir plus d'une façon de respecter cette exigence. Mais tout ce que nous avons pour l'instant, c'est le permis de conduire. C'est donc ce que nous faisons.
Francis Bilodeau : Merci, Joni. Donc, en reconnaissant qu'il reste, je pense, trois minutes à la séance. En fait, je reviendrais directement à vous, Joni, avec une question. Et les gens, s'ils veulent ajouter quelque chose, il suffit de lever la main pour un dernier commentaire rapide. Joni, l'une des questions que nous posent les membres de notre auditoire est de savoir combien de temps, de façon réaliste, il faudra avant que l'identité numérique ait une incidence concrète sur la vie des Canadiens? Quand pourront-ils effectuer une grande majorité de leurs opérations par l'entremise d'applications et du téléphone cellulaire?
Joni Brennan : L'identité numérique a une incidence importante sur vous maintenant. Vous ressentez déjà cette incidence, qu'il s'agisse de la possibilité de faire quelque chose de nouveau à distance, qui pourrait découler de la COVID. Je constate que les médecins sont beaucoup plus réceptifs et capables de vous recevoir à distance qu'auparavant. Or, le manque d'accès, vous le sentez certainement, ainsi que les identifiants et les mots de passe que vous devez gérer et les choses que vous ne pouvez pas faire sans vous connecter. Un membre de ma famille a eu la COVID. Elle a du mal à payer ses factures. Personne ne peut lui rendre visite pour lui apporter le chéquier. Elle ne trouve rien. La banque dit : « Eh bien, venez nous voir ». Et ce n'est pas une solution, surtout pour quelqu'un qui se remet de la COVID. Donc vous le sentez maintenant. En fait, des réseaux font partie de l'écosystème maintenant. Il existe maintenant des solutions dans l'écosystème. Andre a parlé de la solution Vérifiez.Moi. Debbie a parlé d'un réseau de réseaux tirant parti des capacités existantes. Des pièces du casse-tête sont en place maintenant. Je pense que nous verrons cette accélération s'intensifier au cours de la prochaine année. Je sais que certains ministères fédéraux se sont engagés à mettre en place de nouveaux systèmes et solutions d'identité numérique avant la fin de 2021. Je pense donc que d'ici un à trois ans, nous allons assister à une adoption et à une innovation progressive de systèmes fondés sur les technologies fiables avec lesquelles nous avons travaillé, et cela va continuer.
Francis Bilodeau : Merci beaucoup. Je pense que nous concluons sur une excellente note. Ce qui nous amène à la fin. Je tiens vraiment à vous remercier tous – Joni, Debbie, André et Colleen – pour cette discussion. Je suis sûr que nous pourrions continuer à parler de ce sujet pendant un certain temps, car il s'agit d'un sujet fascinant et important, et il s'agit de faire entrer le gouvernement dans le XXIe siècle. J'invite nos téléspectateurs à s'inscrire au prochain événement de la série « Nouvelle économie », le mardi 16 février. L'événement porte sur l'économie des grandes entreprises qui dominent le marché et la politique sur la concurrence dans la nouvelle économie. Un autre grand sujet de l'École de la fonction publique du Canada, ce qui sera à coup sûr une séance intéressante. Merci encore à tous nos intervenants, et merci à vous tous de vous être joints à nous aujourd'hui pour en discuter.
Andre Boysen : Merci de nous avoir accueillis.
Colleen Boldon : Merci beaucoup.
Joni Brennan : Merci de nous avoir reçus. J'ai été ravie.
[Les participants sourient et l'appel Zoom disparaît. Le logo blanc animé de l'École de la fonction publique du Canada se dessine sur un fond violet. Les pages tournent, et le logo se ferme comme un livre. Une feuille d'érable apparaît au milieu du livre, qui ressemble aussi à un drapeau en dessous duquel se trouvent des lignes courbes. Le mot-symbole « Gouvernement du Canada » apparaît : le mot « Canada » avec un petit drapeau canadien qui flotte au-dessus du dernier « a ». L'écran devient noir.]