Transcription
Transcription : Série sur la sécurité économique et la perturbation à l'échelle mondiale : Les dynamiques changeantes du pouvoir à l'échelle mondiale : moments clés
[Carte de titre : La sécurité économique à l'ère de la perturbation mondiale : Les dynamiques changeantes du pouvoir à l'échelle mondiale - moments clés]
Le 22 mars 2023, l'École de la fonction publique du Canada a lancé la série d'événements sur la sécurité économique à l'ère de la perturbation mondiale. L'événement inaugural, intitulé « Les dynamiques changeantes du pouvoir à l'échelle mondiale », a exploré la manière dont la géopolitique, la technologie et les changements climatiques modifient l'équilibre du pouvoir économique international. Les intervenants Yves Tiberghien, Olivia Lazard et Malcolm Brown ont expliqué comment les États-nations militent de plus en plus pour le commerce, acquièrent de nouvelles technologies et la propriété intellectuelle, cherchent à dominer l'économie verte émergente et modifient et érodent les structures de gouvernance internationale.
[Carte de titre : Les perturbations mondiales et leurs impacts sur la sécurité économique]
Nous vivons une période de grands changements. Depuis 2008-2009 et surtout depuis 2016-17, nous sommes entrés dans une période de ruptures structurelles et de contestations majeures pour l'avenir de l'ordre international libéral ou des règles de l'ordre international comme nous l'appelons au Canada.
[Une carte titre apparaît, indiquant : Plusieurs changements majeurs se produisent simultanément]
Plusieurs changements ou perturbations majeurs se produisent en même temps. Le résultat net est que tous les acteurs du système mondial subissent des ajustements majeurs et se livrent à des joutes d'influence, et que les règles de l'ordre mondial sont en jeu. Pour un pays comme le Canada, il est essentiel de réagir à ces chocs.
[Une carte titre apparaît, indiquant : Les êtres humains ont tendance à croire que tout sera pareil aujourd'hui que l'année dernière]
L'un des principaux biais cognitifs de l'être humain consiste à supposer que demain sera identique à aujourd'hui et que l'année prochaine sera identique à l'année dernière. Il est particulièrement important de surmonter ce biais dans une période de fortes perturbations et d'intensification de la géopolitique. Nous vivons non pas une, mais deux grandes révolutions industrielles. La révolution numérique de l'IA et la révolution des technologies vertes. Ces deux révolutions changeront aussi fondamentalement l'économie au cours des deux prochaines décennies, de sorte qu'à la fin des années 2030, la prospérité économique future des nations, y compris du Canada, et le classement des pays changeront. Tout dépendra de qui fera quoi dans le cadre de ces deux révolutions industrielles.
[Une carte titre apparaît, indiquant : Les révolutions industrielles remettent les gagnants et les perdants à égalité]
Les révolutions industrielles réinitialisent l'économie et déterminent les gagnants et les perdants. Essentiellement, nous avons séparé les économies et la sécurité depuis 1945 et nous avons construit un ordre économique libéral et l'idée que le commerce est hors de la sécurité avec - nous essayons d'éviter ce qui a été fait au 19ème siècle - le commerce a été utilisé à des fins de sécurité pour l'impérialisme et pour construire un système orienté vers le bien public. Et puis la sécurité est un jeu difficile, c'est toujours un jeu à somme nulle et nous le traitons séparément. Ce que nous découvrons, c'est qu'en cette période de perturbation, de changement géopolitique, de concurrence et de confrontation,
[Une carte titre apparaît, indiquant : Sécurité économique nationale = changements géopolitiques + changements économiques]
des éléments de l'économie sont désormais sécurisés. Ils entrent donc dans le champ de la sécurité et l'intersection de ces deux domaines est la sécurité économique nationale, ce qui nécessite - et c'est difficile à faire car, d'une certaine manière, nous ne voulons pas que l'ensemble du système économique mondial s'effondre comme dans les années 1930. Ensuite, la combinaison de tous les changements dont je vous ai parlé favorise la volatilité au cours de la prochaine décennie
[Une carte titre apparaît, indiquant : C'est la fin des comportements et des institutions prévisibles]
c'est la fin de la pensée linéaire des comportements prêts prévisibles. Il y aura des changements très importants des crises majeures qui émergeront beaucoup plus rapidement qu'avant lesquels requiert que nous revisitions nos hypothèses et révision nos institutions.»
[3 :58 – 4 :02 Carte-titre : L'avenir de l'ordre international fondé sur des règles]
Donc nous utilisons beaucoup de ressource des Nations Unies, mais l'efficacité des Nations Unies est fonction du degré d'accord entre les différents pays nation qui font partie du conseil de sécurité.
[Une carte titre apparaît, indiquant : Lorsque les États dominants sont en désaccord, les institutions ne fonctionnent pas]
Quand les pays dominant ne sont pas d'accord les institutions ne peuvent pas bien fonctionner. Lorsque je parle à des étudiants d'Afrique ou d'Asie du Sud-Est, je suis frappée de constater que les pays du Sud ont désormais une voix puissante et qu'ils veulent retrouver des voix, des voix très fières perdues à l'époque coloniale. Ils pensent que c'est la fin d'un club purement G7. Ils veulent faire partie de la table et il faut prêter attention à la nouvelle façon de penser et de se comporter de ces élites du Sud, au-delà de la Chine.
[Une carte titre apparaît, indiquant : Nous devons penser à la Chine, mais aussi au Sud de la planète pour les 30 prochaines années]
[Une carte titre apparaît, indiquant : Olivia Lazard, membre, Carnegie Europe]
En fait, je pense que la Chine sera un gros problème pendant deux ou trois décennies, mais au-delà, nous aurons beaucoup d'autres acteurs majeurs du Sud et nous devrons aussi avoir un système qui fonctionne avec eux. Les acteurs du Sud, comme le disait Yves, sont désormais les agents du changement. Ils sont les agents du changement parce qu'ils sont les arbitres de la rivalité des systèmes et des questions de transition. Ils ne s'alignent sur aucune idéologie. La notion de démocratie par opposition à l'autoritarisme ne résonne pas du tout.
[Une carte titre apparaît, indiquant : Ils cherchent à devenir autonomes selon leurs propres conditions]
Ils cherchent à s'autonomiser selon leurs propres termes. Il s'agit de reconnaître essentiellement que nous sommes maintenant dans une ère de distribution polycentrique du pouvoir, ce qui, de manière intéressante, est quelque chose que la Russie a très bien identifié dans ses documents nationaux il y a déjà dix ans et qu'elle veut générer - elle veut générer la distribution polycentrique du pouvoir, mais la chose clé concernant
[Une carte titre apparaît, indiquant : Les acteurs de l'hémisphère Sud s'attaquent aux normes]
les acteurs du Sud mondial, qui sont incroyablement divers, est qu'ils ne sont pas des preneurs de normes mais des contestataires de normes à droite que les normes ont échoué dans leurs propres intérêts en termes de développement économique et en termes de stabilisation et en termes de libération du fardeau de la dette et en essayant - essentiellement - de récolter les coûts d'un système international de règles, de récolter les coûts d'un ordre international fondé sur des règles qui a été rempli d'incohérences qui se sont accumulées au fil du temps.
[Yves Tiberghien] Le Canada doit cesser de croire qu'il peut toujours compter sur les institutions de l'ordre international fondé sur des règles lorsque les grandes puissances cessent de suivre les règles et agissent de manière stratégique. Certains secteurs sont devenus plus stratégiques et certains acteurs ont cessé de croire qu'ils pouvaient compter sur des marchés autorégulés, comme les minéraux critiques, le lithium, les semi-conducteurs, l'IA numérique, les technologies vertes qui, de plus en plus, ne fonctionnent plus comme des marchés. La vitesse de conversion des différents secteurs varie, mais une vague d'outils de politique industrielle a été déployée. Le Canada et d'autres pays ont pris à tort la stabilité du système, mais
[Une carte titre apparaît, indiquant : Nous devons nous défendre et mettre le Canada en meilleure position]
ils doivent identifier les domaines qui ont été militarisés et apprendre à les repousser, ainsi qu'identifier les domaines dans lesquels les outils de politique industrielle peuvent garantir une meilleure position pour le Canada. La question est de savoir où défendre l'ordre avec des partenaires et des alliés partageant les mêmes idées et où garantir l'intérêt national pour assurer au Canada une position clé dans la chaîne de valeur mondiale.
[Carte-titre : La Chine, la Russie et la militarisation de l'interdépendance]
Donc ce modèle n'est pas seulement militarisé au sein des rivaux systémiques, je veux dire affaiblir, pas militarisé. Il y a des rivalités qui nous amènent dans différentes directions.
[Une carte titre apparaît, indiquant : La Russie et la Chine feront pression sur la fragilité des anciennes alliances]
Les rivaux surtout la Russie et la Chine appuient sur ces fragilités de l'alliance qui avaient appuyé l'alliance internationale et ils essai d'affaiblir cette arche d'alliance dont je parlais parce qu'ils sont axés sur leur pouvoir et leur organisation au sein des sociétés.
[Une carte titre apparaît, indiquant : Ils puisent dans la perturbation et sèment les graines pour créer davantage de fragilité]
Donc, il y a des perturbations qui des perturbations qui existe — Il y a autre chose à comprendre également quand on pense à ces systèmes rivaux. Il y a des fragilités qui existent au sein des alliances ancestrales, mais il y a également des fragilités qui existent au sein des relations qui unissent les défis du système. Si on regarde la Russie et la Chine, à l'heure actuelle, ils donnent l'impression d'être des partenaires alignés au point de vue idéologique, mais ce ne sont que des amis. Si on regarde la Russie et la Chine, à l'heure actuelle, ils donnent l'impression d'être des partenaires alignés au point de vue idéologique, mais ce ne sont que des amis de…
[Une carte titre apparaît, indiquant : La Chine a toléré les coûts pendant des décennies et fait maintenant volte-face devant l'Occident]
Ceci a été associé à des politiques à long terme sur la recherche et le développement sur l'éducation sur l'innovation technologique qui ait devenu une base solide qui amène la Chine à avoir un avantage comparatif énorme par rapport à d'autres économies qui ont pris des mesures conventionnelles en matière de pouvoir et qui voulaient renforcer leurs stratégies en adoptant des stratégies de prix, en aboutissant aussi à un faible coût de la vie. Pour les consommateurs. C'est ce qu'on fait le Canada les États-Unis et l'Union européenne et ça vous indique quelque chose sur l'optique à long terme de la Chine. Elle a réussi à transformer ce que l'ouest considère comme des ait cet air n'a lit thé externe chez et elle a pu les absorber pendant des décennies tout en instrumentalisant les points faibles de l'occident.
Cette volonté d'accepter des coûts irrécupérables sur le chemin de la production et de la reproduction du pouvoir est donc un modèle au cœur de la manière dont la Chine projette sa propre forme politique de pouvoir.
[Carte-titre : Le rôle du Canada en tant que puissance moyenne]
[Yves Tiberghien] C'est un bon moment pour nous parce que ces pouvoirs intermédiaires sont des moteurs très importants de l'innovation. Nous en avons besoin dans cette période d'incertitude. Nous l'avons vu récemment, l'Indonésie a présidé le G20 d'une excellente façon. Je pense qu'il est temps de faire preuve de l'entrepreneuriat et il est temps pour le Canada d'assumer ce rôle. Cela requiert de faire plusieurs choses en même temps,
[Une carte titre apparaît, indiquant : Notre sécurité au Canada est une sécurité relationnelle, nous n'y arriverons pas seuls]
il faut être plus souple, pragmatique, il faut investir dans certains piliers mondial qui sont essentiels à la survie planétaire à l'économie du monde. Ne nous ne voulons pas un crash comme dans les années 30. Ça c'est un aspect. En même temps, il faut travailler à de nouveau pilier critique dans le domaine de l'intelligence artificiel. Il faut travailler avec des partenaires qui ont de plus en plus d'influence.
[Une carte titre apparaît, indiquant : Nous devrons établir des relations avec l'Inde, l'Indonésie, l'Éthiopie, le Chili et le Brésil]
Je pense à l'Indonésie, à l'Inde, l'Éthiopie après la guerre et le Chili et le Brésil. Et donc il faut faire preuve de plus d'innovation, il faut engager tous ces joueurs. Une proposition qui viendrait du Canada ou de l'Indonésie et de l'Inde ensemble aura plus d'impact qu'une simple proposition mise de l'avant par le Canada et l'Australie. Il faut créer ces nouvelles alliances. Je suis d'accord avec ce que disait Olivia plus tôt,
[Une carte titre apparaît, indiquant : Le Canada doit apprendre à travailler dans un monde polycentrique]
cela permettrait au Canada d'affirmer son intérêt national et maintenir l'ordre et contrer ce qui est fait par la Chine et la Russie depuis très longtemps. On les traite comme des partenaires égaux, mais il y a beaucoup de choses à faire à ce niveau. Je suis d'accord avec Olivia, nous sommes ici, arriver en disant nous sommes-là, non, ils veulent travailler avec nous.
[Malcolm Brown] Je pense qu'il y a un risque que les gens pensent que le Canada peut jouer son rôle traditionnel, le rôle qu'il aime à penser qu'il a joué dans le monde d'après, où nous étions alignés sur l'ordre émergent de Breton wood. Nous avions l'avantage d'être alignés sur les États-Unis, mais nous jouions un rôle constructif au niveau international. Le pouvoir - le rôle de puissance moyenne dont nous aimons nous vanter en tant que pays dans notre mythologie. Je dirais que l'environnement sera beaucoup plus difficile, il ne s'agit pas simplement de reprendre ce rôle, qui relève de la mythologie. Nous devons prendre conscience que nous devons faire des choix. Des choix qui sont beaucoup plus difficiles que le choix du Canada de ne pas soutenir la guerre au Vietnam. L'environnement est beaucoup plus difficile et il suffit de voir comment nous nous sommes battus avec Huawei pour s'en convaincre.
[Une carte titre apparaît, indiquant Malcolm Brown, ancien sous-ministre de la sécurité publique]
J'affirme donc que vous avez été très positif quant au rôle que le Canada peut jouer en tant que puissance moyenne, mais que l'environnement sera beaucoup plus difficile.
L'École de la fonction publique du Canada organise des événements, des ateliers et des cours passionnants et instructifs sur la géopolitique et la sécurité nationale. Pour en savoir plus, contactez l'adresse courriel suivante.
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